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ENVOÛTER, verbe trans.
A.− OCCULT. Exercer à distance une influence maléfique sur une personne par l'intermédiaire le plus souvent d'une figurine à son effigie ou d'une autre représentation symbolique. (Quasi-)synon. charmer, enchanter, ensorceler, jeter un sort à :
Il se plaint de coups d'aiguilles du côté du cœur. (...) c'est un état de dépérissement inexplicable pour un homme qui n'est ni cancéreux ni diabétique. − Ah çà, je suppose, dit Carhaix, qu'on n'envoûte plus les personnes avec des images de cire et des épingles, avec la « Manie » ou la « Dagyde », comme cela s'appelait, au bon vieux temps? Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 68.
Emploi abs. Il y avait une heure que Mérodack envoûtait; un tremblement l'agitait de la nuque au talon, il pesa sur la tête, l'aplatissant (Péladan, Vice supr.,1884, p. 280).Je livre la clef des kabbales, J'ai des philtres qui font mourir. Pour forcer à l'amour, j'envoûte (Apoll., Casanova,1918, II, p. 991).Les poses d'une femme qui envoûte, qui enfonce une épingle dans une figurine de cire (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 172).
B.− Au fig. [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé abstr.] Exercer un ascendant proche de la fascination sur la volonté, l'esprit, les sentiments. (Quasi-)synon. captiver, ensorceler, fasciner.Au cours d'un séjour à Paris, il lui arriva d'envoûter, par ce don de parole et son idéalisme, une vieille fille de bonne bourgeoisie (Tharaud, Cruelle Esp.,1937, p. 60).
Emploi abs. L'espace est franchi qui sépare la fantaisie à laquelle on ne croit pas de la poésie qui envoûte (Brasillach, Corneille,1938, p. 258).L'acte d'écrire se trouve donc lié à plusieurs contraintes : intriguer, exprimer, envoûter. Envoûtement que nul ne nous enseigne (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 181).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. envoûtant, ante, en emploi adj. [Correspond à envoûter B] Qui exerce un ascendant. Ce sont, malgré tout, d'envoûtantes satisfactions esthétiques (Gds cour. pensée math., 1948, p. 437). b) Le part. passé envoûté, ée, en emploi subst. Celui, celle qui est sous l'effet d'un envoûtement. Et qu'est-ce qu'il raconte ce manuel à l'usage des possédés? Tiens, il renferme des adjurations bizarres. En voici pour les énergumènes et les envoûtés (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 156).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃vute], (j')envoûte [ɑ ̃vut]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. Ca 1200 (G. de Douai, Jérusalem, 5527 ds T.-L.). Dér. de l'a. fr. volt, vout « visages, traits » (cf. xiies. ds Gdf.), du lat. class. vultus « visage, physionomie »; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 64. Bbg. Pauli 1921, pp. 96-97.