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DÉTENTE, subst. fém.
A.− Action de relâcher ce qui est tendu, spécialement en permettant soit la mise en jeu rapide d'un mécanisme, soit l'action vigoureuse des muscles opérant certaines performances.
1. [En parlant d'un mécanisme] Brusque, soudaine détente; détente d'un arc, d'un ressort, d'un piège. L'énergie extérieure est, dans les montres, empruntée à la détente d'un gros ressort, introduit dans le barillet et armé par un remontage (Andrade, Horlog.,1924, p. 151).
P. méton. Objet opérant cette action. Détente d'une arbalète.
a) Pièce d'une arme à feu maintenant un ressort bandé, qui, actionné par le doigt, fait partir le coup. Double détente. Mécanisme de précision qui fait partir le coup en deux temps. Détente d'un fusil, d'un pistolet; lâcher, presser la détente; avoir le doigt sur la détente. Raboliot pressa la détente. Une double détonation retentit, formidable (Genevoix, Raboliot,1925, p. 277).
P. ext. Action de lâcher la détente. Fusil qui est dur, qui est fort, qui est aisé à la détente (Ac.1798-1878).
Au fig. et fam. Être dur à la détente. Être avare; laisser partir difficilement l'argent. On serait plutôt mort que de s'adresser [pour un emprunt] aux Lorilleux, parce qu'on les savait trop durs à la détente (Zola, Assommoir,1877, p. 753).P. ext. Acquiescer difficilement aux désirs d'autrui. Mère Ubu, seule. − Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l'avoir ébranlé (Jarry, Ubu,1895, I, 1, p. 37).
Rem. Cet emploi a est le seul figurant ds Ac. 1798-1878. L'expr. fig. et fam. est introduite dès Ac. 1835.
b) HORLOG. Pièce d'une pendule, d'une horloge qui en se détendant déclenche la sonnerie.
2. [En parlant d'un muscle, d'un organe contracté] Brusque détente nerveuse; détente de la jambe, des reins; détente brusque des organes vocaux (cf. appuyé ex. 3). Anton. contraction.Les jambes allongées, dans l'instant de suspension et d'extension qui suit la détente de la jambe arrière (Montherl., Olymp.,1924, p. 260):
1. Il [Goupil] eut un roidissement instinctif et désespéré de tout son être, une détente formidable de tous ses muscles pour tenter de se faire lâcher de Lisée et de prendre sa fuite à travers la forêt. Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 29.
Avoir de la détente, une belle détente (en parlant d'un lanceur, boxeur, sauteur, etc.). Être en mesure d'effectuer instantanément un mouvement d'extension rapide, vigoureux. Sentez-vous ce coup de reins qui nous envoie à huit pieds dans l'air? (...) Quel bond! Quelle détente! (Claudel, Protée,1914, II, 5, p. 351).
PHONÉT. ,,Dernière phase de l'articulation d'un phonème, pendant laquelle les organes vocaux abandonnent la position prise pendant l'émission pour passer à la position d'indifférence ou pour préparer l'émission du phonème suivant`` (Mar. Lex. 1961).
B.− PHYS. et MÉCAN. Action de diminuer la pression d'un fluide.
1. Phase d'expansion d'un gaz qui était sous pression, amenant un refroidissement. Détente isotherme; détente adiabatique (cf. Maurain, Météor., 1950, p. 50); chambre de détente ou chambre de Wilson, en phys. nucl. (cf. Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 338).
2. [En parlant d'une machine à vapeur] Chute progressive de la pression de la vapeur dans le cylindre quand on ne l'a admise que pendant une fraction de la course du piston. Machine à détente. Anton. compression.En effet dans le mouvement du tiroir, aller et retour, on trouve quatre périodes : admission de la vapeur, détente, échappement, compression (Poincaré, Thermodyn.,1892, p. 277).
3. [En parlant d'un moteur à explosion] Troisième temps du cycle d'un moteur à explosion.
C.− P. ext. et au fig. Diminution ou perte d'une tension quelconque. Détente de la température. Froid, 6 degrés. Détente et neige le soir (Maine de Biran, Journal,1816, p. 250).
1. [Surtout en parlant de la pers. phys. et mor.] Action de se détendre, état agréable qui suit. Détente physique, morale, nerveuse; détente complète; impression de détente; amener une détente; éprouver, connaître une détente. La détente physique qui s'était produite chez l'un et chez l'autre, l'abandon, l'espèce de lassitude qui suit un entretien mouvementé (R. Bazin, Blé,1907, p. 145):
2. Il se laissait aller paresseusement sur sa chaise, les jambes allongées, et dans son corps une détente, et au dedans de lui cette même détente, comme si des doigts autour de son cou s'étaient desserrés, et une main à sa poitrine, et à son front une autre main. Ramuz, Aimé Pache, peintre vaudois,1911, p. 179.
P. ext. Repos, loisir entrecoupant les occupations. Heures, moments, jours de détente; tenue de détente; avoir besoin de détente. [Le logis] un coin de détente, de repos, de sommeil, d'oubli; ce sera aussi le nid étroit, béni, des jours heureux (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 148).
Permission de détente. Permission accordée tous les quatre mois aux soldats de 1914-18. Fig. et fam. Prendre une permission de détente. Ne rien faire.
PARAD. a) (Quasi-)synon. Abandon, allégresse, allégement, apaisement, calme, délassement, euphorie, lassitude, loisir, rémission, repos. b) (Quasi-)anton. concentration, contraction, effort, excès, tension.
2. [Dans les rapports internationaux] Apaisement des tensions existant entre deux ou plusieurs États. Détente internationale, générale; indices de prochaine détente; signes de détente; une politique de détente. L'atmosphère est à la détente (Éd.1967).Dans les sphères gouvernementales russes, on pensait généralement qu'une détente devait être assez vite obtenue par les voies diplomatiques (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 248).
P. anal., domaine écon. et soc.,,Fin d'un processus inflationniste`` (Romeuf 1956). Détente de la bourse. Détente du marché du travail (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 132).
Prononc. et Orth. : [detɑ ̃:t]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1386 « pièce qui sert à détendre un ressort » (Froissart, Poésies, éd. A. Scheler, I, 63, 357); 1826 fig. être dur à la détente « avare » (Mozin-Biber); 2. 1718 « action de détendre » (Ac.); 1757 fig. (Lanoue, Coquette corrigée, éd. Cazin, III, 4, p. 139). Empr. à un part. passé * detendita de detendere (v. détendre), sur le modèle de entendre/entente. Fréq. abs. littér. : 533. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 94, b) 317; xxes. : a) 982, b) 1 425. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 284. − Rog. 1965, p. 95.