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CRÛMENT, adv.
De manière crue.
A.− Domaine du lang.Manière d'exprimer quelque chose sans détours ni ménagements. Elle eût pu me dire tout crûment, avec la hideuse franchise de certaines femmes (Dumas fils, Dame Cam.,1848, p. 156).Je vous raconterai tout, crûment, tel que les choses se sont passées (Martin du G., Confid. afric.,1931, p. 1114):
1. La vraie inspiration sensuelle de l'école belge est là, exprimée crûment et non hypocritement comme en face, dans la jeune femme allaitant son père en prison, de Rubens... Michelet, Journal,1837, p. 242.
2. Celle-ci [une fillette], s'étant montrée curieuse de savoir où et comment se forment les enfants, la mère n'avait pas cru devoir lui mentir et lui avait répondu tout crûment : « dans le ventre de leur maman ». Gide, Journal,1943, p. 230.
B.− Domaine de la vue.Manière heurtée et criarde, sans atténuation, dans les lignes ou les couleurs :
3. ... une espèce de triangle noirâtre, que le rayon de jour venant de la lucarne tranchait crûment en deux nuances, l'une sombre, l'autre éclairée. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 258.
Prononc. et Orth. : [kʀymɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1740, s.v. cruement, avec en outre dans le texte de l'article de Ac. 1694 et 1718 cruëment dans lequel le tréma souligne la prononc. de la 2esyll. Ds Ac. 1740, au contraire on indique entre parenthèses : ,,on prononce crûment`` donc avec 2 syll. en tout (la prononc. de e disparaissant). Ac. 1762 écrit crument sans accent. Ac. 1798-1932 enregistre la forme mod. La forme cruement est donnée ds Fér. 1768 et à titre de 1revar. avec crûment ds Fér. Crit. t. 1 1787. La forme crument sans accent est attestée ds Gattel 1841. Dupré 1972, p. 574 souligne : ,,l'accent ne se justifie pas par l'étymologie. Il résulte sans doute d'une action analogique et fait partie de la série : assidûment, congrûment, continûment, crûment, drûment, dûment, goulûment, incongrûment, indûment, nûment``. Étymol. et Hist. 1559 propos dit un peu trop cruement (Amyot, Phoc. 1 ds Littré); 1832 crûment « d'une manière intense, sans atténuation (en parlant de la lumière, des couleurs) » (Hugo, loc. cit.). Dér. de cru, crue*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 157. Bbg. Bastin (J.). Adv. de manière. In : Nouv. glanures gramm. Müller, 1907, p. 29.