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CRISSER, verbe intrans.
A.− Émettre un bruit grinçant, aigu et continu, plus ou moins fort et souvent désagréable. (Quasi-)synon. craquer, grincer.
[Par frottement ou écrasement] Faire crisser les pneus d'une voiture; faire crisser une plume de stylo sur du papier. La pluie, qui, depuis le matin, presque invisible, crissait sur le sable du jardin (Martin du G., Devenir,1909, p. 108).Les ongles du Rital crissèrent, cassés, retournés sur le volant (Le Breton, Rififi,1953, p. 162):
Il se souleva à demi, serrant ses dents, qu'on entendit crisser, et puis retomba, la tête sur les planches dures. Loti, Mon frère Yves,1883, p. 34.
SYNT. Les semelles ferrées crissent sur les carreaux; les lames de parquet crissent sous les pas; le gravier, le mâchefer crissent sous les roues; les pas d'un cheval crissent sur la neige; la râpe crisse sur les pierres; l'aiguille, les ciseaux crissent dans une étoffe.
Rem. L'emploi au sens de « grincer », en parlant des dents, est seul attesté dans Ac. 1798-1878, Besch. 1845, Lar. 19e-Pt Lar. 1906, Littré.
Spéc. [Par frottement des ailes de certains insectes] Des sauterelles vertes crissaient déjà, les grillons craquaient (Giono, Joie,1935, p. 92).
[À l'occasion d'un mouvement] Une robe de faille couleur puce, qui crissait à tout mouvement (Gide, Si le grain,1924, p. 529).Le soleil monte. Il tape dur. Les pailles crissent (Pourrat, Gaspard,1931, p. 203).
B.− Au fig. Un autre médecin dont le ton autoritaire faisait crisser mes nerfs tendus (Maurois, Journal,É.-U., 1946, p. 251).
Prononc. et Orth. : [kʀise], (je) crisse [kʀis]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. [Gricier indirectement attesté par le dér. soi regricier « se rebiffer » xiiies. ds Romania, t. 44, 1915-17, p. 531, 1206]. Crichier 1288 pic. crikier (Renart le Nouvel, 369 ds T.-L. : crike les dens). Crisser 1549 (d'apr. FEW t. 16, p. 392 b [ne semble pas ds Est.]); 1558 en parlant du fer chaud jeté dans l'eau (Guillaume Morel ds DG); 1578 en parlant des dents (Joubert, Gr. chir., p. 273 ds Gdf. Compl.). Prob. issu malgré sa date relativement tardive, de l'a. b. frq. *kriskjan (que l'on peut déduire du m. néerl. crîscen, crijsscen, m. b. all. krischen, krisken, De Vries Nederl.) à rattacher au frq. *krisan et à sa var. élargie correspondant au m. néerl. criselen « grincer, spécialement des dents » (d'où l'a. fr. crisner « grincer, crisser » (fin xiiies., Aloul, éd. Montaiglon et Raynaud, I, 255), v. aussi grincer et grincher. Fréq. abs. littér. : 80. Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, p. 21, 68.