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CRÉCELLE, subst. fém.
A.− Moulinet, généralement en bois, formé d'une languette flexible qui, en tournant autour d'un axe, frappe les crans d'un cylindre denté, ce qui produit un crépitement. Tourner, agiter, secouer une crécelle.
Spécialement
Jouet d'enfant. Un intolérable mioche de quatre ans, jouait avec une crécelle sur les marches du comptoir (Flaub., Éduc. sentim.,t. 1, 1869, p. 135).
LITURG. Instrument utilisé pour remplacer les cloches, du Jeudi au Samedi Saint. Sonner la crécelle (Ac.1932) :
1. ... un étrange bruit de crécelles s'élève du fond de Saxon, suivi aussitôt d'un concert de voix enfantines qui chantent sur un ton traînard : « Voilà... voilà..., pour le premier. » Et puis encore le bruit des crécelles... (...) c'est la tournée traditionnelle des enfants qui remplacent les cloches envolées pour Rome durant la semaine sainte; ils vont de maison en maison annoncer que l'heure de l'office est venue. Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 338.
Instrument dont se servaient les lépreux pour avertir de leur approche. Le bruit de la vérité les épouvante comme la crécelle d'un lépreux (Montherl., Reine morte,1942, p. 221).
Instrument dont se servaient les forains, les marchands ambulants pour attirer la clientèle :
2. ... de petits Italiens, portant de grandes boîtes de fer peintes en rouge où les numéros (...) étaient marqués, et jouant d'une crécelle, proposaient : « Amusez-vous, mesdames, v'là le plaisir. » Proust, La Prisonnière,1922, p. 119.
B.− P. anal.
1.
a) Locutions
Bruit de crécelle. Bruit aigre, criard, crépitant. Le coron entier était dehors. (...). Et le murmure des commérages s'enflait peu à peu avec un bruit de crécelles, pareil à un coup de vent dans des feuilles sèches (Zola, Germinal,1885, p. 1226).
Voix de crécelle. Voix aiguë, criarde, désagréable. Avoir une voix de crécelle. Rire de crécelle.
b) P. méton., littér. Son produit par une crécelle; bruit semblable à celui que produit une crécelle agitée. Ce fut une tempête tout à coup! Piaulements, hurlements, bêlements, crécelles et sifflets, gloussements, hennissements (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 55).Sans la crécelle du réveil matin, ils auraient dormi (Richepin, Braves gens,1886, p. 20).
[En parlant du cri, du chant, des bruits émis par un animal] La crécelle des cigales, des grillons. La crécelle radoteuse des reinettes de l'étang (Laforgue, Moral. légend.,1887, p. 127).La crécelle d'un insecte laborieux (Vialar, Morts viv., 1947, p. 186).
c) Personne qui importune par son bavardage ou sa voix désagréable. Vous ne me prenez pas pour un homme vulgaire, pour une crécelle qui émet des sons vagues et vides de sens (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 756).
P. métaph. La vieille lyre est brisée. Notre vers, où se répercutaient mille tonnerres, est changé en une crécelle, au son âpre, sec et dur (Renan, Drames philos.,Dialog. morts, 1886, p. 690).
d) Arg. milit., vx. Mitrailleuse (d'apr. Esn. Poilu 1919).
2. Crécelle. C'étaient des éperviers au ventre blanc et des crécelles criardes (Verne, Vingt mille lieues,t. 2, 1870, p. 118).
Prononc. et Orth. : [kʀesεl]. Ds Ac. 1740-1932; Ac. 1740 signale ,,par corruption de crécerelle``. Étymol. et Hist. A. 1. 1remoitié xives. [ms.] cresselle « moulinet de bois » (Cathon, B.N. 401, fo219dds Gdf. Compl); 2. 1866 fig. « personne très bavarde » (Lar. 19e). B. Fin xives. cresselle « crécerelle » (E. Deschamps; éd. G. Raynaud, t. IX, 159). Orig. obsc. Un étymon lat. vulg. *crepicella, crepitacillum dimin. de crepitaculum « crécelle » de crepitare « craquer » (FEW t. 2, p. 1321; Bl.-W.1-5), fait difficulté du point de vue morphol.; l'hyp. d'une dérivation d'un rad. onomatopéique *krek (L. Spitzer ds Z. rom. Philol., t. 44, 1924, pp. 192-193; REW3, no4768b) n'est pas à écarter. Le sens B révèle les interférences entre crécelle et crécerelle (v. ce mot). Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. Gossen (C. T.). Vox rom. 1962, t. 21, p. 321. − Lebel (P.). À propos de qq. n. de la crécelle. Mél. Roques (M.). 1950, t. 1, pp. 139-147. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 12, 19.