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COMTÉ, subst. masc.
A.− HISTOIRE
1. Haut Moy. Âge et féod. Terre inféodée par le roi de France; terre possédée par les comtes. Le duc héritait, par cette mort, des comtés de Flandre, d'Artois, de Rhetel et de Nevers (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 1, 1821-24, p. 295):
1. Ce fut sans nulle difficulté, et sur-le-champ, qu'il [le roi Jean] se porta héritier. Ce ne fut pas un fief faisant retour à la couronne, car la Bourgogne avait été concédée, sans nulle clause semblable, par le roi Robert; ce fut un domaine advenant naturellement par succession. Cependant tous les états de Philippe ne passèrent pas au roi Jean. Marguerite de Flandre, sa veuve, eut les comtés d'Artois et de Bourgogne. Jean de Boulogne, comte de Montfort, eut les comtés d'Auvergne et de Boulogne. Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 1, 1821-24, p. 97.
2. Cour. Seigneurie ou terre titrée, d'étendue variable et conférant à son possesseur le titre de comte :
2. − C'est un séjour enchanteur, à ce que l'on assure. − C'est un rocher. − Et pourquoi donc le comte a-t-il acheté un rocher? − Justement pour être comte. En Italie, pour être comte on a encore besoin d'un comté. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 135.
B.− Circonscription administrative des Îles Britanniques et des pays de langue anglaise (cf. arrondissement ex. 5). Il [Londres] s'étend maintenant sur quatre comtés : Essex, Middlesex, Kent et Surrey (Morand, Londres,1933, p. 43):
3. Tout est en mouvement dans les nouveaux comtés de Tyogo, de Bath, d'Ontario, de Montgommery, d'Otségo, d'Onondaga, etc. Les colons y arrivent des états septentrionaux, ainsi que de l'Europe. Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 1, 1801, p. 173.
Rem. 1. Autrefois subst. fém. (cf. comtesse ex. 7). Encore employé et absol. pour Franche-Comté. Le Duc se rendit ensuite dans la Comté, où il prêta foi et hommage à l'archevêque de Besançon pour les fiefs qu'il tenait de lui (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 4, 1821-24, p. 362; cf. également Barante, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 206). 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. comitat. Ancienne subdivision administrative de la Hongrie. Le comitat d'Oldenburg (G. de Pourtalès, La Vie de Franz Liszt, 1925, p. 13). Empr. au lat. médiév. comitatus (v. comté).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃te]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. compter, conter. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. cunté masc. « [en Angleterre] cour de justice placée sous la responsabilité d'un shérif ou d'un vicomte » (Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 2 § 3); ca 1174 fém. (Garnier de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2707) − 1292, Britton, I. XIV., § 3 ds NED (forme agn. counté); 2. 1155 conté masc. « domaine soumis à l'autorité d'un comte (ici, en Angleterre) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3806); ca 1200 en gén., fém. (Lai Conseil, 109 ds T.-L.); xves. comté fém. (Froiss., I, I, 97 ds Littré), encore employé au fém. par des auteurs du xixes. (v. Lar. 19e) et plus rarement au xxes.; 3. 1792 « division administrative du territoire canadien » (Proclamation du gouvernement d'apr. J. Bouchette ds Canadian.); 1845 comtés d'Angleterre (Besch.); 1866 « division administrative anglaise » (Lar. 19e). Dér. de comte*; suff. *; cf. lat. médiév. comitatus « territoire administré par un comte [sens féodal] » (779 d'apr. M. A. Pei, The Language of the eight-century texts in northern France, New York, 1932, p. 324), également « cour de justice » (ca 980 ds Nierm.); 3 adaptation de l'angl. county de même sens (1411 ds NED), lui-même empr. à l'a. fr. Le flottement de genre en a. et m. fr. est dû soit à l'infl. des mots abstr. fém. en -té (du lat. -itatem) comme bonté, charité (Bl.-W.1-5) soit à la confusion entre le suff. (< lat. -atus) masc. et le suff. -eé (< lat. -itatem) fém. apr. amuïssement de la 1revoyelle (Pope, § 777, 1o); une origine directe du genre fém. à partir de la conteé (FEW t. 2, p. 942, note 5) est improbable, cette dernière forme ne semblant pas attestée av. le xiiies. (T.-L.). Fréq. abs. littér. : 369. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 151, b) 301; xxes. : a) 148, b) 336. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 42.