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CHANTRE, subst. masc.
A.− Vieilli.
1. Celui qui chante. Chantre de village. Synon. chanteur.
P. ext. Le chantre des nuits (le rossignol), des chaumières (le roitelet); les chantres des bois (les oiseaux).
2. Dignitaire qui remplit l'office de maître de chœur, qui entonne et préside au chant dans un monastère ou une église. Grand-chantre, sous-chantre; chantre de Sainte-Cécile; voix de chantre (forte et sonore). Quand deux chantres, dans une cathédrale, entonnent alternativement les versets d'un psaume (Lautréamont, Les Chants de Maldoror,Chant 4e, 1869, p. 259).Dès le VIesiècle, le pape Grégoire-le-Grand avait fondé à Rome une école de chantres pour exécuter le chant qui porte son nom (L'Enseign. en France. L'enseign. de la mus. et l'éduc. musicale 1, 1950, p. 4).
Fam. Gras comme un chantre. Car les bons zigs chantaient là-dedans avec des mines de chantres au lutrin, les joues enflées, le bedon arrondi (Zola, L'Assommoir,1877, p. 769).
B.− Désigne un poète. Chantre de la nature, des saisons, de la terre :
1. Moi, le chantre innocent des arbres et des plantes, Je chante aujourd'hui l'homme et les races vivantes. J. Delille, Les Trois règnes de la nature,1808, p. 118.
2. Il [Essenine] avait les dons rares d'un chantre, ses poèmes étaient pleins d'images, ... Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 5406.
LITT. Par périphrase, désigne un poète épique, lyrique. Le chantre d'Ilion (Homère), de la Thrace (Orphée), du Paradis perdu (Milton), etc.
P. ext. Celui qui par ses écrits, ses discours, ses actes devient le héraut d'une cause, d'un pays, d'un événement marquant. Avec « Courrier-Sud », Saint-Exupéry fut le chantre de cette épopée (M. Benoist, F. Pettier, Les Transp. mar.,1961, p. 30):
3. On ne peut qu'admirer la belle témérité et le dynamisme avec lesquels il [Jules Kaden-Bandrowski, romancier polonais] s'est mis en tête de devenir le chantre par excellence du jeune état en pleine ébullition créatrice. Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 5202.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃:tʀ ̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1227 « dignitaire, maître du chœur, qui préside au chant dans une église cathédrale ou collégiale » (G. de Coinci, De Seinte Leocade, éd. E. Vilamo-Pentti, Helsinki, 1950, p. 148, v. 717); 2. xives. « choriste dans une église » (Froissart, II, III, 15 ds Littré); 3. fig. 1572 « celui qui célèbre quelqu'un » (Ronsard, Sonnets pour Hélène, II, 57 ds Hug.); 1671 « celui qui célèbre de grands événements, des héros » (La Fontaine, Clymène, Paris, éd. M. Ad. Régnier, 1891, t. 7, p. 150). Du lat. class. cantor « chanteur », mot spécialisé dans le domaine ecclésiastique, au sens de « chantre d'une église » (ann. 398, Concile de Carthage ds Blaise). Fréq. abs. littér. : 392. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 916, b) 603; xxes. : a) 664, b) 161.
DÉR.
Chantrerie, subst. fém.Dignité, bénéfice de chantre. La chantrerie d'un chapitre (Ac. 1835-78). [ʃ ɑ ̃tʀ ə ʀi]. Ds Ac. 1694-1878. Lar. Lang. fr. qui admet également la forme chanterie la transcrit : [ʃ ɑ ̃tʀi]. Cette var. est admise aussi à côté de chantrerie ds Lar. encyclop. 1resattest. 1335 « réunion de chantres d'église » (Cart. de la D. de Cassel, I, fo27 ro, Arch. Nord, ds Gdf.); 1384 « bénéfice, dignité de chantre » (Varin, Archives administr. de Reims, t. III, p. 596 ds Littré); de chantre, suff. -erie*, cf. lat. médiév. cantoria au sens 2, anno 976 ds Nierm.
BBG. − Darm. Vie 1932, p. 47. − Gottsch. Redens. 1930, p. 393. − Goug. Mots t. 1, 1962, p. 23, 24-25. − Mellot (J.). En relisant le Lutrin, Vie Lang. 1972, p. 651.