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BAROUF(E),(BAROUF, BAROUFE) subst. masc.
Arg. et pop. Bruit, tapage. Faire du barouf :
1. « Cher frère, on a envoyé deux fois les marins se promener à terre, à San-Francisco, (...). Même je vous dirai que les gabiers ont fait une grande baroufe, la seconde nuit, contre des Allemands, et il y a eu du mal avec les couteaux. » Loti, Mon frère Yves,1883, p. 393.
2. − Dans l'Argonne, dit Lamuse, mon frère m'a écrit qu'i's r'çoivent des tourterelles, qu'i's disent. C'est des grandes machines lourdes, lancées de près. Ça arrive, en roucoulant, de vrai, qu'i m'dit, et quand ça pète, tu parles d'un baroufe qu'i m'dit. Barbusse, Le Feu,1916, p. 237.
3. Tout le monde avait vu les bagarres, entendu les cris, l'énorme barouf... Céline, Mort à crédit,1936, p. 541.
SYNT. Faire un barouf affreux (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 679); ça va faire un barouf du diable (Aragon, Les Beaux quartiers, 1936, p. 212).
Rem. Attesté dans Rob., Quillet 1965, Dub. Rob. mentionne un emploi au fém., il est rare (ex. 1).
Prononc. ET ORTH. : [baʀuf], [baʀufl̥]. On écrit également barouf.
Étymol. ET HIST. − 1878 Paris barouf, baroufle (cité par H. Bauche dans Le Lang. pop.). Mot en usage dans les ports méditerranéens signalé sous la forme baroufa « dispute » et « se quereller » comme terme du sabir algérien dans le Dict. de la lang. franque ou petit mauresque ... à l'usage des Français en Afrique, imprimé à Marseille en 1830 d'apr. Sain. Lang. par., p. 500, prob. véhiculé par le marseillais baroufo (Mistral, s.v. baloufo), v. Dauzat, Les argots, p. 73; REW3, no1116; DEI; Bl.-W.5; FEW t. 15, 1, p. 116. Le marseillais est empr. à l'ital. baruffa « procès, querelle confuse, heurt » (xives. Sacchetti dans Batt.), cf. le corse baruffa 1475 « contestation judiciaire dans tous les témoignages » d'apr. DEI; baroffa est le déverbal de baruffare « se quereller, se disputer » (xiiies. dans DEI), lui-même issu du longobard *bi-hrôff(j)an (Gam. Rom. t. 2, p. 132; DEI; Migl.-Duro; FEW, loc. cit., 2 hyp.) que l'on peut déduire de l'a. h. all. bihruofjan « conclamare » (Graff t. IV, col. 1136) [all. mod. berufen, v. Weigand]; un empr. du verbe ital. à l'a. h. all. (Bl.-W.5; FEW, loc. cit., 1rehyp.) est moins favorable. La forme baroufle, soit p. anal. avec des termes péjoratifs comme maroufle*, soit p. introd. de l parasite consolidant le -f final (v. Nyrop, t. 1, § 503, 6o).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 279. − Sain. Lang. par. 1920, p. 317, 500.