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ATARAXIE, subst. fém.
A.− PHILOS. Tranquillité, impassibilité d'une âme devenue maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la modération dans la recherche des plaisirs (Épicurisme), soit par l'appréciation exacte de la valeur des choses (Stoïcisme), soit par la suspension du jugement (Pyrrhonisme et Scepticisme) :
1. Les devoirs et les intérêts de la vie commune sont un poids douloureux qui étouffe les facultés intellectuelles. Les philosophes anciens l'avaient bien senti : l'ataraxie qu'ils recommandaient n'était que la séparation des deux genres de vie que de nos jours les hommes s'opiniâtrent à concilier. Constant, Journaux intimes,1804, p. 147.
2. Par opposition avec la voluptueuse ataraxie de certaine musique parisienne, il célébrait la volonté violente, un pessimisme viril et sain. R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 773.
3. Par rapport à ce qu'elle viendrait de quitter, une telle âme pratiquerait l'indifférence ou l'insensibilité; elle serait dans l'« ataraxie » ou l'« apathie » des épicuriens et des stoïciens. Par rapport à ce qu'elle trouve de positif en elle, si son détachement de l'ancien veut être un attachement à du nouveau, sa vie serait contemplation; elle se conformerait à l'idéal de Platon et d'Aristote. Bergson, Les Deux sources de la mor. et de la relig.,1932, p. 63.
4. L'équilibre, la paix, l'ataraxie, qu'on donne le nom qu'on voudra à cela que je crains de ne jamais trouver. Green, Journal,1948, p. 218.
P. anal. :
5. ... Beethoven a rendu [dans la mélodie citée] (...) cette ataraxie de la solitude que rien ne vient troubler. J. Combarieu, Les Rapports de la mus. et de la poésie,1894, p. 90.
B.− P. ext., PATHOL.
1. ,,Absence de trouble dans l'appareil digestif.`` (Ac. 1932 et Rob.).
2. État d'indifférence caractéristique de certaines névropathies et obtenu sans l'influence d'agents neuroleptiques supprimant toute réponse réactionnelle. Anton. anxiété, hyperémotivité.
Ataraxie génitale. Impuissance (Lar. encyclop.).
Rem. Moor 1966 observe que l'ataraxie désigne un ,,état de tranquillité et d'impassibilité à distinguer de l'apathie``.
PRONONC. : [ataʀaksi].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1580 philos. antique « tranquillité de l'âme » (Mont., 1 II, ch. XII ds Gdf. Compl. : Cette assiette de leur jugement, droicte et inflexible, recevant tous objects sans application et consentement, les achemine a leur ataraxie); 2. 1907 méd. « absence de trouble (de l'appareil digestif) » (Jaquet ds Garnier-Del. : ataraxie digestive). Empr. au gr. α ̓ τ α ρ α ξ ι ́ α « absence de trouble, tranquillité d'âme » dep. Épicure (Diogène Laërce, 10, 96) ds Bailly.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 24.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Goblot 1920. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Littré-Robin 1865. − March. 1970. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Miq. 1967. − Moor 1966. − Mots rares 1965. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Porot 1960.