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ADAGIO, adv. et subst. masc.
I.− Adv., MUS. [Placé en tête d'une pièce de musique pour en indiquer le mouvement] Posément, sans se presser :
1. ... les quatre mouvements typiques qui constituent [ces Suites restreintes, dites proprement Sonates] abandonnent de plus en plus les titres des anciennes danses, pour les remplacer par l'indication d'un sentiment expressif d'ordre rythmique, comme : ... Adagio (en marchant doucement, à l'aise) au lieu de Sarabande, Courante, etc. V. d'Indy, Cours de composition musicale,1897-1900, p. 157.
II.− Subst. masc.
A.− MUS. Morceau vocal ou instrumental interprété dans ce mouvement. Un bel adagio (Littré, Ac. 1835-1932); des adagios (Besch. 1845, Ac. t. 1 1932) :
2. On ne trouve pas l'esquisse de l'adagio, entre celles de la marche et celles du dernier morceau en style fugué : cela donne à penser que Beethoven n'y est venu qu'après la composition entière de la sonate, et comme à un morceau de passage, dont la réflexion lui a fait sentir la nécessité psychologique et logique entre la marche et le morceau fugué. C'est en effet ce qu'est l'adagio : non un morceau séparé, complet en soi, mais une introduction au dernier morceau, une transition d'esprit, − mais dont le sens est profond. Et nous devons le dégager. R. Rolland, Beethoven,t. 1, 1903, p. 128.
3. Je souhaite en effet entre les deux une différence, presque une opposition de tempo radicale : toute la distance qui sépare la lenteur et l'interprétation d'un adagio de Bach du jaillissement, du bondissement schumannien. Ch. Du Bos, Journal,janv. 1928, p. 14.
B.− Au fig., rare et parfois péj. Moment de repos, de lenteur ou de rêverie :
4. − La force et le droit réfléchissent la danse et la voix à présent seulement appréciées. (...) Les voix instructives exilées... L'ingénuité physique amèrement rassise... adagio. Ah! l'égoïsme infini de l'adolescence, l'optimisme studieux : que le monde était plein de fleurs cet été! Les airs et les formes mourant... A. Rimbaud, Illuminations,1873, p. 297.
5. J'ai relu aussi la dernière conversation avec La Pérouse. Il y a dans les sommets des Faux monnayeurs comme l'adagio d'une altière désespérance. Ch. Du Bos, Journal,juill. 1927, p. 334.
Prononc. − 1. Forme phon. : [adadʒjo] ou [adaʒjo]. Les 2 formes se trouvent représentées dans les dict. à peu près à égalité, avec cependant une préférence pour [adadʒjo] dans les plus récents (Pt Rob., Pt Lar. 1968). La prononc. [adadʒjo] n'est pas signalée av. Littré. D'apr. Fouché Prononc. 1959, p. 285, la prononc. ,,à l'italienne``, [adadʒjo] (Fouché écrit plus précisément [adadʒjo], cf. également Warn. 1968) est surtout usitée dans l'emploi adv. de ce mot comme indication de mouvement musical. Enq. : /adaʒio/. 2. Dér et composés : adage2.
Étymol. ET HIST. − 1750, janv. Adv. qui, écrit en tête d'une partition musicale, désigne un mouvement lent. Substantivé « morceau joué de ce mouvement lent », mus. (Voltaire à Mlle de Clairon ds Brunot, t. 6, p. 1237 : Il se trouve aussi que vous avez un peu trop mis d'adagio); 1751 « id. » id. (Encyclop. t. 1 s.v. : terme de Musique. Ce mot écrit à la tête d'un air désigne le premier & le plus lent des quatre principaux degrés de mouvement établis dans la Musique Italienne. Adagio est un adverbe Italien, qui signifie à l'aise, posément : & c'est aussi de cette maniere qu'il faut battre la mesure des airs auxquels il s'applique. Le nom d'adagio se transporte assez communément par métonymie aux morceaux de Musique dont il détermine le mouvement; & il en est de même des autres mots semblables. Ainsi l'on dira un adagio de Tartini, un andante de S. Martino, un allegro de Locatelli, etc. ...). Ital. adagio, mus. dep. déb. xviies., (Enciclop. ital. « Treccani »), empr. par l'angl. dep. 1683 (Purcell ds Migliorini, Storia, 496); à remarquer le manque d'attestation ds Batt. av. 1817-1832. Ital. adagio composé de ad « à » + agio « aise » (dep. fin xiies., Rinaldo d'Aquino ds Batt.), lui-même empr. soit au fr. aise* « id. » (dep. xiies.), soit au prov. aize « id. » dep. déb. xiiies., Giraud le Roux ds Rayn. (Migl. Duro). − Nyrop t. 1, § 93; Brunot t. 6, p. 1237.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 86.
BBG. − Bél. 1957. − Bouillet 1859. − Hanse 1949. − Ritter (E.). Les Quatre dictionnaires français. B. Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 340. − Rougnon 1935, p. 13. − Thomas 1956.