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STOÏCIEN, -IENNE, adj. et subst.
I. − Adj., PHILOS.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui suit la doctrine de Zénon de Cition; adepte du stoïcisme. Platon est stoïcien dans sa République et dans le Livre des Lois. Tous les philosophes anciens furent plus ou moins stoïciens ou épicuriens avec des différences fort peu sensibles (Vigny, Journal poète, 1834, p. 999).Dès que l'homme stoïcien cessa d'être « dans » la nature, la contemplation l'exila comme une chose étrangère (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 304).
B. − [En parlant d'une chose]
1. Qui appartient à la doctrine de Zénon de Cition, qui relève du stoïcisme. École, philosophie stoïcienne; logique, sémantique stoïcienne. Tout ce qu'il y a de plus sublime dans la morale stoïcienne n'est que vertu humaine, force du moi humain, n'ayant d'appui qu'en lui-même (Maine de Biran, Journal, 1823, p. 416).L'ataraxie stoïcienne est inhumaine en ce qu'elle méconnaît la continuité de l'âme et du corps jusque dans la lutte contre le corps (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 299).
2. Qui témoigne, relève du stoïcisme. V. épicurien ex. 2.
II. − Substantif
A. − PHILOS. Disciple de Zénon de Cition, philosophe professant le stoïcisme. Stoïciens, épicuriens, cyniques, tous les moralistes de la Grèce dérivent de Socrate (Bergson, Deux sources, 1932, p. 61).Un esprit est grand parce qu'il se gouverne plutôt que parce qu'il s'étend. On arrive au vouloir, comme les Stoïciens l'avaient vu, et comme Descartes l'a mis au clair (Alain, Propos, 1924, p. 623).
B. − P. ext., littér. Personne stoïque. [Une vieille] roide, droite, sous un petit châle usé, portait dans tout son être une fierté de stoïcienne. Elle était évidemment condamnée, par une absolue solitude, à des habitudes de vieux célibataire, et le caractère masculin de ses mœurs ajoutait un piquant mystérieux à leur austérité (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 65).Je m'étais fait de Degas l'idée d'un personnage réduit à la rigueur d'un dur dessin, un spartiate, un stoïcien, un janséniste artiste (Valéry, Degas, 1936, p. 18).
Prononc. et Orth.: [stɔisjε ̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1894. Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 adj. « qui est adepte de la doctrine de Zénon » le peuple epicuriens et stoiciens (Jean de Meun, trad. Boèce, De Consolatione philosophiae, éd. V. L. Dedeck-Héry, I P3 19 [175] d'apr. A. J. Denomy ds Mediev. Studies t. 16, p. 29); 1370-71 philosophes sto ciens (Nicole Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, X, 16, p. 528, note 5); id. subst. plur. les Stoïciens (Id., op. cit., X, 11, p. 515, note 6); 1675 (Bouhours, Rem. nouv. sur la lang. fr., Paris, S. Mabre-Cramoisy, p. 447: le fin usage distingue Stoïcien et Stoïque. Stoïcien signifie [...] un Sçavant qui s'attache à la philosophie de Zenon et Stoïque, un homme qui est insensible à tout, quoy-qu'il ne soit philosophe ni sçavant); 2. 1669 adj. « qui appartient à la doctrine de Zénon » (Nouv. dict. fr.-all., Basle, J. H. Widerhold d'apr. FEW t. 12, p. 278 b); 1675 philosophie stoïcienne (Bouhours, op. cit., p. 448); 1680, 3 avr. adj. fém. « dur, insensible à la souffrance » (Mmede Sévigné, Corresp., t. 2, p. 891: Je vous trouve [...] si stoïcienne, si méprisante des choses de ce monde); 1694 subst. masc. (Ac.). Dér. du lat. stoicus (stoïque*); suff. -ien*. Fréq. abs. littér.: 330. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 657, b) 333; xxes.: a) 204, b) 540.