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BARRAGE, subst. masc.
A.− Action de barrer.
Spécialement
1. TECHN. MILIT. Tir de barrage. Tir d'artillerie destiné à barrer le passage à l'ennemi.
2. PSYCHOL. [Correspond à barrer II] Test de barrage. Test de l'attention qui consiste à barrer d'un trait certains signes géométriques simples, mélangés à d'autres signes presque semblables (d'apr. Psychol. 1969).
3. SP. Match de barrage. Match servant à départager deux concurrents ou deux équipes qui, au cours d'une compétition générale (championnat, coupe, etc.), sont à égalité de points.
B.− P. méton. Barrière, obstacle qui ferme un passage. Barrage de police; forcer un barrage :
1. ... vers le milieu de cette ruelle il se heurta à un obstacle. Il étendit les mains. C'était une charrette renversée; son pied reconnut des flaques d'eau, des fondrières, des pavés épars et amoncelés. Il y avait là une barricade ébauchée et abandonnée. Il escalada les pavés et se trouva de l'autre côté du barrage. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 351.
2. ... il est interdit : 1 De placer dans les cours d'eau aucun barrage, appareil ou établissement quelconque de pêcheries ayant pour objet d'empêcher entièrement le passage du poisson. (Loi du 15 avril 1829, art. 24). Code de la pêche fluviale,1875, p. 91.
3. De quelque côté qu'on tente de tourner ce lit, un obstacle vous rejette, ou Christine, ou la bonne sœur, ou l'empilement des oreillers, ou le barrage des rideaux; ... Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 363.
P. métaph. :
4. Le christianisme, par exemple, n'est plus aujourd'hui qu'un barrage, une pyramide en travers du chemin, une montagne de pierres qui entrave les constructions nouvelles. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 383.
5. André avait la faculté de ne souffrir qu'en surface; son inattention volontaire opposait à sa déception un barrage étanche, l'empêchait d'atteindre la conscience. R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 84.
6. La censure est un barrage psychique qui aboutit à un compromis, exige le remaniement, le déguisement des désirs refoulés... Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 359.
1. DR. FÉOD. Barrière qu'on ne pouvait franchir qu'en payant un droit de péage. Droit de barrage :
7. Quelques châteaux situés sur le bord d'une rivière levaient un impôt sur la navigation, au moyen d'un barrage ou estacade qui ne laissait un passage qu'assez près des remparts pour que les bateaux ne pussent se soustraire au payement du droit fixé. Il y avait, par exemple, un barrage sur la Seine auprès du Château-Gaillard. Mérimée, Ét. sur les arts au Moy. Âge,1870, p. 233.
Rem. La plupart des dict. du xixes. (Ac. jusqu'à 1878) ainsi que Quillet 1965 enregistrent un subst. masc. barrager, vx, ,,Celui qui était chargé de percevoir le droit de barrage.``
2. TRAV. PUBL. Ouvrage construit sur un cours d'eau, soit pour dériver ou régulariser le cours, soit pour en utiliser la retenue comme source d'énergie ou comme réserve pour l'irrigation :
8. Il était possible de corriger le défaut de pente et l'irrégularité de débit par la construction de barrages -réservoirs, énormes ouvrages barrant des vallées entières : on est parvenu ainsi, à grand-peine et à grands frais, à emmagasiner des millions de mètres cubes. J. Brunhes, La Géogr. hum.,1942, p. 36.
9. Il reste à parler des barrages qui ne créent pas à proprement parler des retenues, mais qui servent principalement à dériver les eaux dans le canal d'amenée. On les appelle, de préférence, « barrages de dérivation ». G. Thaller, La Houille blanche,1952, p. 48.
SYNT. Barrage d'accumulation, de prise, de régulation, de retenue; barrage fixe, mobile, provisoire, artificiel.
P. anal. :
10. On entendait aussi le bruit assez accentué d'une chute d'eau, qui indiquait, à quelques cents pas en amont, la présence d'un barrage naturel. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 237.
Prononc. : [bɑ ʀa:ʒ] ou [ba-].
Étymol. ET HIST. − 1. 1130-60 « ce qui ferme un passage, barrière, porte » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 436 dans T.-L. : Si come il vindrent, hurtent par lor otrage A la grant porte, qui n'esteit mie basse : Seignor baron, dist l'apostoiles sages, Ici endreit guarderez cest barnage [lire barrage?]), attest. isolée; 1835, Ac.; a) 1363 « droit de passage » (Ordinat. reg. Franc., t. 4, p. 729 dans Du Cange : oudit lieu de la chancie ledit Barraige soit cueillis, levés et exploittiés sur les passans); b) p. anal. 1915 tir de barrage « tir destiné à barrer le passage à une troupe » (P. Bourget, Le Sens de la mort, p. 195); 2. 1669 « barrière qui ferme une rivière » (Ord., tit. XXVII, Art. 42 d'apr. Baudr. Pêches qui résume le contenu de cette ordonnance et précise ,,une décision du ministre des finances du 5 janvier 1815 − au Recueil des Réglements forestiers − autorise les préfets à ordonner la suppression des barrages établis sur la Loire``); 1842 (Hugo, Le Rhin, p. 433 : Et là, debout sur ce magnifique barrage naturel qui clôt la Mer Egée, fermant aux Turcs la sortie de l'Archipel). Dér. de barre*; suff. -age*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 404. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 64, b) 516; xxes. : a) 600, b) 1 025.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 30.