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ÉVAPORATION, subst. fém.
A.− Emploi concr.
1. [Désigne un phénomène naturel]
a) Passage progressif de l'eau à l'état gazeux à partir de la surface libre d'une étendue d'eau, du sol ou d'un végétal. Évaporation lagunaire, évaporation spontanée des eaux. On a trouvé que l'évaporation du feuillage d'un grand chêne montait à des milliers de tonneaux par an (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 84).Le Kara Bogaz ne tarderait pas à s'assécher si l'eau de la Caspienne ne s'engouffrait dans le chenal pour compenser la perte de niveau provoquée par l'évaporation dans le golfe (Stocker, Sel,1949, p. 42):
1. ... les journées sont presque toujours belles. Elles se lèvent parfois dans le brouillard (...) il se dissipe de lui-même, en laissant des milliers de gouttes d'eau suspendues aux buissons, ou aux épis, qui se mettent à fumer légèrement, dès que le soleil est assez fort pour provoquer leur évaporation. Bosco, Mas Théot.,1945, p. 120.
Rem. 1. Certains dict. techn. mentionnent dans ce même sens, évapotranspiration, subst. fém. ,,Évaporation biologique ou physiologique``. Une partie de la dissipation des eaux superficielles ou contenues dans le sol se fait par des processus biologiques d'évapotranspiration (George 1970). 2. La docum. atteste des ex. où l'évaporation concerne des phénomènes physiologiques. Évaporation cutanée. Dans l'alimentation, l'eau tient une place importante (...) Elle est éliminée par l'évaporation pulmonaire, la sueur, l'urine, les matières fécales (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 213). Le vent du nord-est règne toujours et ralentit un peu notre évaporation (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 230).
b) P. méton. La vapeur qui se forme à la surface d'un liquide, d'un corps solide. Le soleil maintenant (...) séchait sur eux leurs dolmans détrempés (...) et petit à petit, de leurs bras, de leurs jambes, de leurs épaules (...) de leurs larges derrières tendus, une évaporation se dégageait (Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., IX, p. 199).Je cherchais la mer, réfugiée (...) derrière une évaporation qui dépolissait le soleil (Colette, Pays et portr.,1954, p. 109).
2. [Désigne un phénomène artificiel, provoqué volontairement] Passage progressif d'un liquide à l'état gazeux sous l'action d'une source de chaleur ou d'un corps qui provoque sa vaporisation. Évaporation dans le vide, d'une solution; courbe d'évaporation; lois de l'évaporation. L'évaporation a pour objet, soit de concentrer une dissolution, soit de séparer un ou plusieurs liquides des matières fines avec lesquelles ils sont mélangés ou combinés (Ser, Phys. industr.,t. 2, 1890, p. 355).La cristallisation des sels est due à l'évaporation de l'eau qui les avait dissous (Metzger, Genèse sc. cristaux,1918, p. 172).La vaseline est le résidu de l'évaporation lente des huiles de graissage légères (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 145):
2. L'évaporation d'un liquide consiste en ce que certaines molécules quittent la surface de séparation pour pénétrer dans l'espace occupé par la phase gazeuse. Le nombre de ces molécules est proportionnel à la vitesse moyenne d'agitation thermique. MmeP. Curie, Isotopie,1924, p. 192.
SYNT. Évaporation active, lente; évaporation à siccité; appareil, cycle, fourneau, poêle, surface, vitesse d'évaporation; capsule, machine à évaporation.
Rem. La docum. atteste un emploi anal. en phys. où l'évaporation concerne une particule élémentaire. À une température donnée, la sortie des électrons du métal, leur évaporation, n'est pas indéfinie (J. Mercier, Radio-électr., t. 1, 1937, pp. 94-95).
Spéc. Opération par laquelle on obtient le sel marin à partir de l'eau qui le contient. L'eau salée remontée au jour, il s'agit de séparer l'eau du sel. C'est à l'évaporation que l'on fait appel pour effectuer cette séparation. L'eau s'échappe sous forme de vapeur, le sel reste dans le récipient (Stocker, Sel,1949, p. 55).
3. P. anal. Ce qui se dégage d'un corps et se répand au dehors en gardant son individualité ou en disparaissant. Ce n'est pas de l'air qu'on respire ici... c'est une évaporation de myrthe et de roses! (Labiche, Trente millions Gladiator,1875, I, 1, p. 7).
B.− Au fig., rare
1. Le fait de disparaître, de se fondre dans une autre réalité. Évaporation du temps. Un narguilhé à côté de soi (...) des choses dans la tête qui ne seraient plus qu'à moitié des idées, une toute douce évaporation de son être dans un bonheur de nuage (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 44).Elzélina (...) repliée, couvait la lente évaporation de son plaisir (Arnoux, Roi,1956, p. 89).Hélas, le génie est une question de dosage immédiat et de lente évaporation (Cocteau, Poés. crit.I, 1959, p. 133).
2. Vieilli. Légèreté d'esprit. Il y a un peu d'évaporation dans son fait (Ac.).Des deux côtés on a reconnu ses torts et (...) on tâche de se corriger, en diminuant de part et d'autre ses évaporations (Mérimée, Lettres ctesse de Boigne,1870, p. 233).
Prononc. et Orth. : [evapɔ ʀasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1398 [ms. xves.] par evaporacions (Somme MeGautier, mss fr. Bibl. nat. 1288, fo105, rods DG). Empr. au lat. impérial evaporatio, -ionis, de même sens. Fréq. abs. littér. : 93.