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ÉCUELLE, subst. fém.
A.− Petit récipient rond, creux et très évasé, dans lequel on met et mange de la nourriture, notamment des aliments liquides. Écuelle de bois, de terre; écuelle à oreilles. Une sage lumière tirait de l'ombre les plats du vaisselier, une écuelle d'étain, les flancs polis ou les panneaux des meubles (Pourrat, Gaspard,1931, p. 211).L'on me donnait une écuelle d'eau saumâtre et du grain qu'on jetait devant moi comme on donne aux poules (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1583).
P. méton. Contenu de ce récipient. Écuelle de bouillon, de lait, de soupe; partager son écuelle. Le lendemain Florent et Marguerite la dentellière mangèrent une écuelle de tripes, dont ils avaient grande envie (France, Mir. pie,1912, p. 50).Les mômes ils reluquaient mon écuelle, ils me filaient des regards criminels (Céline, Mort à crédit,1936, p. 268).
Rem. Désignant un récipient utilisé par une personne, le terme est vieilli ou affecté d'une nuance pop., rustique ou péj. Il est usuel quand il désigne un récipient utilisé pour donner à manger aux animaux domestiques (chat, chien). Ils [Chèbe et Delobelle] se regardèrent en dessous, d'un œil mauvais, comme deux chiens qui se rencontrent au bord de la même écuelle (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p. 112). Le pékinois s'était dressé sur ses pattes et flairait l'écuelle (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 226).
Expr., loc. et proverbes
Expr., vx. Archer de l'écuelle. ,,Archer chargé d'arrêter les mendiants et de les mener à l'hôpital`` (Ac. 1835, 1878).
Loc. fig.
Il a bien plu dans son écuelle (vx). ,,Se dit d'une personne à qui il est arrivé beaucoup de bien`` (Ac. 1835, 1878).
Il n'y a dans cette maison, ni pot au feu ni écuelles lavées (vx). ,,Se dit d'une maison en désordre où tout manque pour la cuisine, où il n'y a rien à manger`` (Ac. 1835, 1878).
Mettre tout par écuelles (vx). Préparer un bon repas à quelqu'un, lui faire bon accueil. Synon. Mettre les petits plats dans les grands.Un charmant avoué qui met tout par écuelles pour nous recevoir (Sand, Corresp.,t. 4, 1812-76, p. 234).Barberousse, qu'on hébergea un hiver entier en Provence, mettant tout par les écuelles pour le mieux recevoir (La Varende, Tourville,1943, p. 101).Rogner l'écuelle à qqn (vx). ,,Lui retrancher de sa subsistance, de son revenu`` (Ac. 1835-1878). Manger à la même écuelle. ,,Avoir des profits communs`` (Ac. 1932).
Proverbes, vx
Ils se raccommoderont à l'écuelle, comme les gueux. ,,Ils se réconcilieront en buvant ensemble`` (Ac. 1835, 1878). Qui s'attend à l'écuelle d'autrui a souvent mal dîné. ,,Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances`` (Ac. 1835, 1878).
B.− [P. anal. de forme]
1. ARCHIT. ,,Calotte formée par le parement interne d'un voussoir de voûte sphérique`` (Barb.-Cad. 1971).
Rem. Attesté notamment ds DG, Rob., Lar. Lang. fr.
2. BOT. Écuelle d'eau. L'Écuelle d'eau (Hydrocotyle vulgaris) est une plante amphibie, tantôt aquatique, flottant les feuilles émergées, tantôt développée au bord des eaux, sur le sol humide (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 2, 1931, p. 409).
Rem. Attesté notamment ds Littré, DG, Rob. et Lar. Lang. fr.
3. MAR. Écuelle de cabestan. ,,Plaque de fer concave, dans laquelle est fixé le dé sur lequel tourne le pivot d'un cabestan`` (Gruss 1952). Synon. saucier.
Rem. Attesté notamment ds Littré, DG, Rob. et Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. : [ekɥ εl]. Littré ainsi que Ac. 1932 insistent sur le fait qu'on ne prononce qu'une seule syll. pour -cuelle. Enq. : /ekɥel/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1119 escüele (Philippe de Thaon, Comput, 2651 ds T.-L.). Du lat. vulg. scūtĕlla, altération, sous l'influence de scūtum « écu », du lat. class. scūtĕlla « petite coupe ». Fréq. abs. littér. : 224. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 169, b) 539; xxes. : a) 233, b) 378.
DÉR.
Écuellée, subst. fém.Le contenu d'une écuelle. Une grande écuellée; une écuellée d'eau, de soupe; offrir, donner une écuellée (de qqc.); boire une écuellée (de qqc.). [Elle] s'empressa d'aller puiser dans un grand chaudron une écuellée de lait de chèvre, épais comme du fromage et doux comme du miel (About, Grèce,1854, p. 452).Après avoir avalé une pleine écuellée de soupe (Renard, Journal,1904, p. 879). [ekɥ εle] ou p. harmonis. vocalique [ekɥele] (cf. Pt Rob.). Ds Ac. 1694-1932. Ac. 1694 admet également la var. esculée. 1reattest. xiiies. une escüelee de feves (Sermens poitevins, 75 ds T.-L.); de écuelle, suff. -ée*. Fréq. abs. littér. : 17.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 80, 228; pp. 231-232. − Vincent (A.). Les N. d'objets creux comme n. de lieux. In : [Mél. Dauzat (A.)]. Paris, 1951, pp. 391-392.