STRAMBOTTO, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1541
strambot « sorte de pièce satirique » (B.
Aneau [et non Cl. Marot comme indiqué ds
Gdf.,
s.v. estrabot, repris ds
FEW],
Lyon marchant ds
Hug.); 1555
id. (G.
de La Tayssoniere,
Les amoureuses occupations, éd. M.-C. Guigue, p. 13), attest. isolées;
2. 1889
strambotto (G.
Paris,
loc. cit., p. 528). Empr. deux fois, d'abord au
xvies. sous une forme francisée (
supra 1), à l'ital.
strambotto « composition amoureuse ou satirique de huit hendécasyllabes » att. dep. 1461-83 (L.
Pulci ds
Tomm.-
Bell.), lui-même empr., avec infl. de
strambo « tordu, extravagant » (du lat. des gloses
strambus, altér. de
strabus « qui louche »), à l'a. prov.
estribot « sorte de poésie de caractère satirique » (dep. 3
equart du
xiies.,
Raimbaut d'
Orange ds
Rayn.), qui est prob. empr. à l'esp.
estribote « id. », dér. par changement de suff. de
estribera « étrier » (
cf. étrier) formé par calque de l'ar.
markaz « appui, étrier », mot par lequel le poète ar. Mucáddam de Cabra désignait au
ixes. le refrain des poèmes; ce genre poét. a dû parvenir au sud de la France au
xies. à partir de la poésie ar. d'Espagne par l'intermédiaire de captives andalouses dont le chant avait séduit les nobles occitans, puis de la poésie occit. en Italie. Voir
FEW t. 17, p. 253b et 254a et
Cor.-
Pasc.,
s.v. estrambote; v. aussi R. M.
Ruggieri ds
Studi di Filol. ital., t. 11, 1953, pp. 321-424.