SENSIBLE, adj.
Étymol. et Hist. I. Adj.
A. 1. ca 1265 « qui a la faculté de recevoir les impressions physiques »
ame sensible (
Brunet Latin, Tresor, éd. F. J. Carmody, II, 30, p. 200); 1314 en parlant d'un nerf (
Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. Ch. Bos, 275, p. 81);
2. 1559 « facilement accessible à certaines idées » (
Amyot, Caton, 18 ds
Littré);
3. ca 1590 « qui réagit vivement aux impressions physiques » (
Montaigne, Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 153);
4. 1643 « qui est aisément touché, ému » (
Corneille, Pomp., IV, 1);
5. a) 1751 mus.
accord sensible (
Encyclop. t. 1,
s.v. accord, p. 78b); 1752
note sensible (
D'Alembert, Élémens de mus., art. 77);
b) 1751 phys. « qui indique les plus légères différences » (
Encyclop. t. 2, p. 77b,
s.v. baromètre: on a essayé plusieurs fois s'il étoit possible de rendre les variations du baromètre plus
sensibles).
B. 1. Ca 1320 « qui fait impression sur les sens » (
Quatre filles de Dieu, cinquième version, 10, éd. A. Långfors,
Notices et Extraits des mss, t. 42, p. 274);
2. 1559 « qui peut être perçu immédiatement par l'esprit » (
Amyot, Lucull., 16 ds
Littré); 1670
sensible à « intuitivement senti par » (
Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, p. 552, § 424);
3. 1580 « qui se fait douloureusement sentir » (
Montaigne, op. cit., II, 12, p. 481).
II. Subst.
1. 1680 « ce qui est susceptible d'être ému » (
Rich. t. 2);
2. 1695 philos.
sensibles communs, sensibles propres (
Bossuet, Instruction sur les états d'oraison, X, 17 ds
Littré). Empr. au lat. impérial
sensibilis, au sens passif « ce qui peut être ressenti », puis sens actif « doué de sensibilité », dér. de
sensum, supin de
sentire (v.
sentir).