POUPÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xies.
popede « paquet de lin sérancé » (
Raschi Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n
o842); 1396
poupee (Arch. Nat., JJ 151, pièce 9 ds
Gdf. Compl. : une
poupee de lin);
b) 1600 hortic.
enter en poupee (
O. de Serres,
Theatre d'Agric., VI, 21, p. 656);
c) 1611 « pièce d'un tour qui maintient l'objet à travailler » (
Mém. de la Sté de l'hist. de Paris, 1916, p. 77 : ung tour de boys garny de deux
poupées);
d) 1690 « pansement entourant un doigt blessé » (
Fur.);
e) 1895 grav. « tampon servant à encrer une planche en taille-douce » (
Guérin Suppl.);
f) 1900 « partie d'un cigare » (
Nouv. Lar. ill. t. 3,
s.v. cigare);
2. ca 1269-78
popee « petite figure humaine servant de jouet ou de décoration » (
Jean de Meung,
Rose, éd. F. Lecoy, 14082);
3. a) fin
xives.
poupée fig. « personne enfantine, immature » (
Froissart,
Chron., éd. L. et A. Mirot, t. 13, p. 214 : celle
poupée le duc d'Irlande);
b) déb.
xvies. « femme jolie, parée, coquette » (
Réformation des Dames de Paris ds
A. de Montaiglon,
Rec. de poés. fr. des XVeet XVIes., t. 8, p. 251 : On vous nomme de Paris les
poupées);
c) 1808
poupée à ressorts « prostituée » (
Hautel);
4. 1396 « mannequin sur lequel on essaie ou présente des chapeaux, des vêtements » (
Compte de Charles Poupart, argentier du Roy, ms. BN fr. 20684, p. 473 cité par
L. Mirot ds
Mém. de la Sté de l'hist. de Paris, t. 29, p. 155 : A Robert de Varennes, brodeur et valet de chambre du Roi, pour
poupées et mainages d'icelles, delivrées le 9 octobre 1396, pour la royne d'Angleterre);
5. 1832 « figurine servant de but au tir » (
Stendhal,
Souv. égotisme, p. 114);
6. 1903 géol.
poupées du loess (
Nouv. Lar. ill.). Dér., au moyen du suff.
-ée*, d'un représentant du lat. pop. *
pŭppa, issu du lat.
pūpa « petite fille; poupée », avec redoublement expr. (
FEW t. 9, pp. 606-607; pour une autre hyp., v.
J. Orr ds
R. Ling. rom. 1963, t. 27, pp. 295-321 et 1965, t. 29, pp. 2-14).