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MONTRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. «Mettre devant les yeux; exposer aux regards» 1. 1remoitié xes. part. passé (Jonas, éd. G. de Poerck, 215: poscite li qe cest fructum qe mostret nos habet qel nos conservet); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 3314: Les escheles Charlun li ad mustrees); 1130-40 pronom. (Wace, Conception N.-D., 99 ds T.-L.: A cels de la nef se mostra [l'ange], E l'abé par nom apela); ca 1170 id. (Marie de France, Lais, Prol., éd. J. Rychner, 4: Qui Deus a duné escïence E de parler bone eloquence Ne s'en deit taisir ne celer, Ainz se deit voluntiers mustrer); xives. [ms.] id. le suj. désigne une chose (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. A. Hilka, 7827, var. S: Et les enchantemenz ne coevrent, Ainz se moustrent lors et aperent); 2. «faire paraître de manière que l'on puisse voir» a) ca 1135 (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 345: Li quens se drece, monstre li le visage); ca 1210 (Robert de Clary, Constantinople, LXXI, éd. Ph. Lauer, p.71: avaloient leurs braies et moustroient leur leurs cus); b) ca 1180 mostrer bel semblant (Thomas, Tristan, éd. B. H. Wind, fragment de Turin, 53, p.71); 3. «désigner, indiquer de manière à attirer le regard» a) ca 1160 mostrer la veie [en parlant d'une étoile] (Eneas, 80, ds T.-L.); b) id. mostrer al dei (ibid., 917, ibid.); ca 1210 mostrer au doi fig. pour désigner comme objet de mépris (Herbert de Dammartin, Fouque de Candie, 5743, ibid.); 4. ca 1170 «faire visiter un lieu» (Marie de France, op. cit., Yonec, 493). B. «Exposer à l'esprit, à l'imagination» 1. fin xes. parfait 3 sing. «manifester, donner des marques de» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 73: Los sos talant ta fort monstred [Jesus] Que grant pavors pres als Judeus); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 27146 ds T.-L.: Moustré li a que mout l'amot); ca 1330 pronom. «se révéler sous un certain jour, pourvu de telle qualité» (Guillaume de Digulleville, Vie humaine, 144 ds T.-L.: bien se moustroit estre ami); fin xves. (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, IV, X, t.2, p.66, 4: ... qui se monstroit avoir auctorité en ceste compaignie); 2. a) ca 1050 «exposer, expliquer» prés. 3 sing., part. passé fém. sing. (St Alexis, éd. Chr. Storey, 64: La mortel vithe li prist mult a blasmer, De la celeste li mostret veritét; 71: Quant sa raisun li ad tute mustrethe); ca 1150 (Wace, St Nicolas, 3 ds T.-L.: A ces qui n'unt lectres aprises... Deivent li clerc mustrer la lei); b) ca 1165 «démontrer, prouver» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 608 ds T.-L.); c) 1376 «enseigner» (Modus et Ratio, 150, 8, ibid.: vous m'aviés commandé et ordené de leur moustrer maniere de vivre, maniere de parler); 3. a) début xiies. «faire connaître, révéler» (Benedeit, St Brendan, 505, ibid.); 1130-40 (Wace, Conception N.-D., 268, ibid.); b) 1121-34 le suj. désigne une chose «signifier, exprimer» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 168, ibid.: La trace del lëun Mustre incarnatïun Que Deus volt prendre en tere...); c) fin xves. id. pronom. «se révéler, se confirmer» (Commynes, op. cit., I, I, t.I, p.7, 10). L'a. fr. mostrer est issu du lat. mo(n)strare (de monstrum, montre*) «montrer à quelqu'un [un objet, son chemin], indiquer; faire voir, faire connaître; montrer [à faire quelque chose]; désigner, dénoncer; avertir, conseiller [quelqu'un, quelque chose; de]». La forme monstrer, d'apr. le lat. monstrare.