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MAIN, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. Fin xes. man «partie du corps humain, situé à l'extrémité du bras» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 237: Pilaz sas mans dunques laved); ca 1170 main a main «côte à côte» (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 6535); 1225-30 a main senetre «du côté gauche» (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 3864); ca 1375 employé comme mesure dans l'expr. un pié a pié main (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 86, 46); 1558 par soubs main «secrètement» (Du Bellay, Divers jeux rustiques, éd. V. L. Saulnier, p. 152, 85); 1377 pris elliptiquement désigne la personne qui agit (Gace de La Buigne, Deduis, éd. Åke Blomqvist, 746); spéc. 1910 petite main «apprentie couturière» (Lar. pour tous); 1. la main, organe de tact fin xes. mans metre «imposer les mains (à un malade)» (Passion, 463); 2. organe de préhension a) symbolisant l'autorité, le gouvernement 1155 fig. aveir en mein «commander» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 12361); b) symbolisant la prise de possession ca 1160 prendre en main «s'emparer de» (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 3821); 1160-74 prendre en mains «se charger de» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 5337); 1160-70 mettre main en (qqn) «toucher, saisir» (Id., ibid., III, 9209); c) symbole de possession ca 1170 avoir a main «avoir» (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 43, 3-4); 1306 tenir en sa main «être maître de» (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, 672); id. entre les mains de (Id., ibid., 642); ca 1480 soubz vostre main «sous votre domination» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 41901); 1657 haut à la main «avec autorité» (Loret, Muze histor. ds Livet Molière, s.v. haut la main); 1670 haut la main «id.» (Molière, Monsieur de Pourceaugnac, II, 1); 1835 avoir, prendre la haute main (Ac.); 1312 main du commandement de la justice «autorité de la justice» (Acte de Philippe IV ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p.514); 1385 main de justice «id.» (Lettre de rémission ds Du Cange, s.v. abatare); 3. symbole d'échange 2emoitié xiiies. emplir la mein «faire des cadeaux» (Chastie-Musart ds Rutebeuf, Œuvres, éd. A. Jubinal, t. 2, 1839, p. 486); 1488 [date éd.] de main en main «de l'un à l'autre» (Oresme, Eth., 254 ds Littré); 1460-83 (Jehan de Roye, Chron. scandaleuse, éd. B. Mondrot, t. 1, p. 130); 1538 à pleine main «abondamment» (Est.); 1573 changer de main «passer d'une personne à une autre» (Dupuys); 1690 première main «directement, de la source» (Fur.); 4. symbole de travail, d'activité 1176 mettre ses mains à (qqc.) «faire (quelque chose)» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1150); 1372 de le main «fait à la main» (Archives du Nord, B 10313, fo17); 1539 faict de main de maistre (Est.); 1523 main «écriture» (Sottie, éd. É. Picot, t. 2, p. 282, 49); av. 1277 prester une de ses mains «aider, secourir» (Rutebeuf, Herberie, éd. E. Faral et J. Bastin, t.2, p.278); 1636 preter la main «id.» (Monet); 5. servant à frapper ca 1208 se combatre main a main (Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E.Faral, 171); ca 1360 venir main a main «en venir aux mains» (Hugues Capet, éd. de la Grange, 151 ds T.-L.); 1559 venir aux mains «id.» (Amyot, Périclès, éd. L. Clément, p.44, 1); 1466 a main armee (Archives du Nord, B 1691, fo77); 1611 faire main basse «prendre, piller» (Cotgr.); 1620 hommes de main «hommes prêts à se battre» (D'Aubigné, Histoire universelle, à Maillé, t.2, p.380); 1640 homme de main «homme d'exécution» (Oudin Curiositez); 1640 il n'y va pas de main morte «il frappe rudement» (ibid.); 6. en fonction de gestes expressifs ou symboliques ca 1100 joindre les mains (en signe de soumission) (Roland, éd. J. Bédier, 223: jointes les mains); ca 1100 id. (pour prier) (ibid., 2015: ses mains juintes); 1549 frapper les mains (pour applaudir, se réjouir) (Est.); 1549 toucher en la main d'aucun (en signe d'accord) (ibid.); 1606 tendre la main (pour demander l'aumône) (Nicot); 1629 donner la main «épouser» (Corneille, Mélite, II, 4, 558). B. P. anal. 1. av. 1573 «pieds des oiseaux de fauconnerie» (Jodelle, Ode de la chasse, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.2, p.314); 2. 1703 bot. «vrille de la vigne» (Dict. gén. des termes propres à l'agric., p.229); 3. 1740 main de mer «polypier» (Mém. de l'Acad. royale des Scienc. ds Encyclop. t.9). C. Fig. 1. a) 1369 main de fer «instrument» (Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, éd. B. Prost, t.1, p.197); b) 1708 «poignée d'un coffre, meuble» (Invent. du château de Versailles ds Havard); 2. 1611 main de justice «sceptre des rois» (Cotgr.); 3. bot. main de gloire, v. mandragore; 4. 1360 papet. main de papier (Comptes de l'argenterie des rois de France, éd. L. C. Douet d'Arcq, 236); 5. 1842-46 main courante (d'un escalier) (Mozin-Biber). Du lat. manus terme d'anat., qui sert à désigner les deux côtés du corps dans les expr. laevā, dextrā manū (et en lat. médiév. ell. la personne: ca 1115 ds Latham), att. comme symbole de la force et de l'autorité et comme instrument de lutte ou de travail, d'où les expr. jur. in manū esse «être aux mains de», manu mittere «mettre la main sur», (en lat. médiév. désigne le geste de la remise de l'hommage: 757 ds Nierm.), milit. venire ad manum «en venir aux mains», dare manūs «se rendre» ou techn. urbs manu munitissima «ville très bien fortifiée par la main de l'homme», Praxitelis manus «main de l'artiste, sa façon», et désigne aussi des objets ressemblant à une main comme manus ferrea «grappin».