LUMIÈRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1176 « clarté, jour » (
Chrétien de Troyes,
Cligès, 5842 ds T.-L.);
2. ca 1225 « le sens de la vue » (
Reclus de Molliens,
Miserere, 134, 1 ds T.-L.);
3. xiiies. fig. « lucidité » (
Jehan d'Estruen à Colart le Changeur ds
Rec. génér. des jeux-Partis, éd. A. Långfors, I, 55, 31).
B. 1. 1
erquart
xiiies.
lumiere de cire « bougie » (Florence de Rome, 3057 ds T.-L.); 1260 « flambeau, lampe » (
E. Boileau,
Métiers, 164 ds R.-L.);
2. a) 1
remoitié
xiies. « (en parlant de) Dieu » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, LXXV, 4);
ca 1400 « personne d'un mérite éminent dans un certain domaine » (
Eustache Deschamps,
Ballades ds
Œuvres, éd. G. Raynaud, t. VII, p. 209); 1637 « éclaircissement, connaissance des choses » (
Corneille,
Lettre apologétique ds
Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. III, p. 24);
b) 1665
les lumières (
de qqn) (
Molière,
Le Misanthrope, I, 2); 1761 philos.
les lumières d'un siècle éclairé (
Voltaire,
Préf. des Recherches sur l'origine du despotisme oriental ds
Termes littér.).
C. Ca 1228 « œillère d'un casque » (
Gerbert de Montreuil,
Violette, 5558 ds T.-L. : 1475 « ouverture dans le canon d'une arme à feu » (
ap. La Fons,
Artill. de Lille, p. 27 ds
Gdf. Compl.). Du lat.
luminaria « lumière », plur. neutre de
luminare « astre », « qui produit de la lumière » devenu fém.; le sens de « fenêtre » donné par
Gaff. et qui d'après
FEW t. 5, p. 445b, 446a serait à l'orig. du sens C ne paraît pas attesté en lat. (v.
OLD 5).