GROSSIR, verbe
Étymol. et Hist. A. Intrans.
1. 1317 [date ms.] « devenir gros, s'enfler » (ici en parlant d'un cours d'eau) (
Fierabras, var. ms. Vatican Chr. 1616, f
o64b ds
Gdf. Compl.);
2. 1644-45 au fig. ici en parlant de la colère comparée à un torrent (
Corneille,
Rodogune, IV, 3); 1662 « s'amplifier » (
Id.,
Sertorius, I, 1).
B. Trans.
1. 1368 réfl. « devenir plus considérable » (
Lett. de Ch. V, G. 4063, A. Seine-Inférieure ds
Gdf. Compl.);
2. a) mil.
xvies. « rendre plus intense, plus fort (concrètement) »
grossir sa voix (
Amyot,
César, 46 ds
Littré);
b) mil.
xvies. « rendre plus intense, amplifier » ici, le courage de quelqu'un (
Du Bellay,
Œuvres poétiques, éd. H. Chamard, VI, 344 ds
IGLF);
3. a) 1580 « faire paraître plus important, amplifier, exagérer » (
Montaigne,
Essais, I, XX, éd. A. Thibaudet, p. 115);
b) 1671 « faire apparaître plus gros par un procédé optique » (
Pomey d'apr.
FEW t. 4, p. 275a);
4. 1595 « rendre plus gros, plus volumineux » (
Montaigne,
Essais, I, XXVI, éd. A. Thibaudet, p. 190);
5. 1647 « apporter du renfort à, rendre plus puissant en se joignant à » (
Corneille,
Heraclius, I, 3). Dér. de
gros1*,
grosse adj.; dés.
-ir.