FOURNIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. Verbe
A. trans.
1. a) 1119
furnir « achever, ajouter les éléments nécessaires pour qu'il ne manque rien » (
Philippe de Thaon,
Comput, 2077 ds T.-L.);
b) ca 1160
fornir « exécuter, réaliser, produire, achever » (
Enéas, 545,
ibid.);
2. a) ca 1160 « livrer, procurer, donner » (
ibid., 4971,
ibid.);
b) 1174-76
furnir « pourvoir, approvisionner » (
G. de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 2495).
B. Intrans.
ca 1377
fournir a « pourvoir à qqc., y suffire » (
Gace de la Buigne, 10307 ds T.-L.); 1538
fournir de qqc. « livrer, procurer » (
Est. ds
FEW t. 15, 2, p. 182b).
II. Adj.
1. ca 1150
forni « robuste » (
Charroi de Nîmes, éd. D. Mc Millan, 326);
2. xives. [ms.]
fourni « épais, touffu (en parlant de sourcils) » (
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. A. Hilka, 1819, var. du ms. B.N. fr. 1453), attest. isolée; de nouv. 1690 « épais, touffu (du bois) » (
Fur.);
3. 1611 « approvisionné » (
Cotgr.). Du germ. occ. *
frumjan;
cf. a. h. all.
frumman « achever, exécuter » (
Graff t. 3, col. 649-651); m. h. all.
vrumen, vromen « être utile, profiter, procurer » (
Lexer); all.
frommen « être utile, servir à quelqu'un ». Le got. atteste aussi un subst.
fruma « le premier » (
Feist). La forme
fournir au lieu de
fourmir (
cf. a. prov.
formir d'apr.
Levy (E.)
Prov.) s'explique prob. par l'infl. de
garnir, sémantiquement très proche.