CORON, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1200
coron « extrémité (d'un bâtiment) » (
J. Renart,
Escoufle, éd. F. Sweetser, 2228) − 1508,
Compt. de Béthune ds
Gdf.; encore attesté en liégeois et en wallon au
xixeet au
xxes. au sens de « bout, extrémité (p. ex. d'une rue, d'un fil) » (
Haust, Grandg.); d'où, dans le nord de la France et en Belgique, « bout restant d'une étoffe » et « quartier ouvrier d'une localité industrielle (situé en bout de rue, en dehors de l'agglomération) »; de là, en fr., 1869 « déchets de cardes »
(Lar. 19e); 1877 « maison d'habitation de mineurs » (
Littré Suppl.); 1885 « groupe de maisons de mineurs » (
Zola,
Germinal, p. 1272). Probl. dér. de l'a. fr.
cor « extrémité, coin » (
ca 1180,
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. W. Roach, 3346), v.
cor, après l'amuïssement du
n final. En a. fr.,
coron est propre aux dialectes du Nord (pic. et flam.); il s'est maintenu, dans les patois modernes, dans les mêmes régions, où il a connu une évolution sém. particulière. Le mot est diffusé en fr. par l'intermédiaire de Zola, qui l'a employé fréquemment ds
Germinal.