CHENAPAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1551, 6 juill. liég.
snaphaine « voleur de grand chemin » (
Ordonnance de Georges d'Autriche ds
Studi francesi, 2
eannée, 1958, p. 89); 1568
snaphan (Morillon in
Corresp. de Granvelle, III, 450, n. 2 ds
Barb. Misc. 20, n
o3 : Il n'est à croire comme il faict dangereux allez hors du pays vers Allemagne, Cleves, Liege, car nous banniz y sont partout pour guecter ceulx qui viendroient d'icy, et se feront à la fin
snaphans).
II. 1694
schnaphan (
Ménage :
Schnaphan. On appelle ainsi dans les Armées d'Allemagne, du côté de la Lorraine, des Payïsans retiréz dans les bois, lesquels volent les passans, & qui sans faire de cors, s'at[ta]chent au parti qui est en campagne, duquel ils ont la permission de faire des courses [Addition de S. de Val Hébert : nous prononçons
Schenapan]) − 1771,
Trév.; 1739
chenapan (
Caylus, X, 531,
Les Ecosseuses ds
Brunot t. 6, p. 1239). I empr. au néerl.
snaphaan « voleur de grand chemin » m. néerl.
snaphaen (
Verdam), lui-même empr. à l'all.
Schnapphahn (
De Vries Nederl.) II empr. par les soldats fr. pendant les guerres du
xviies. à l'all.
Schnapphahn « voleur de grand chemin » (dep. 1494 au sens de « voleur de grand chemin monté à cheval » d'apr.
Weigand); l'all. est composé d'une forme du verbe
schnappen « attraper » (impér.
schnapp ou ind. prés. [
er]
schnappt) et de
Hahn qui, au sens propre de « coq » serait complément du verbe (allusion au vagabond faisant main basse sur la volaille du paysan), ou qui, au sens fig. de « gaillard » (début
xvies. ds
Weigand) serait sujet du verbe. Le sens techn. de « fusil, arquebuse » de l'all., littéralement [
Flinte mit]
schnappendem Hahn « [fusil] dont le chien [
Hahn] s'enclenche » (fin
xvies. ds
Paul-Betz; sens attesté en fr. dep.
Ac. Compl. 1842) ne paraît pouvoir être à l'orig. du sens de « vagabond » [« paysan maraudeur armé d'une arquebuse »] comme le propose
Dauzat 1973, v.
Kluge20et
Paul-Betz.