CHAUFFER, verbe.
Étymol. et Hist. A. Intrans. mil.
xiies. « devenir chaud » (
Wace,
St Nicholas, 174 ds T.-L.); 1690 fig. (
Fur. : On le dit aussi dans les grandes ardeurs de l'été, quand on voit un temps qui menace de quelque orage, qui c'est un bain qui
chauffe); 1690 fam. (
ibid. : On dit proverbialement, ce n'est pas pour vous que le four
chauffe, à ceux qui pretendent avoir part en quelque affaire, à quelque feste, et qu'on en veut exclure); 1842-43 arg. (
Sue,
Les Mystères de Paris, t. 1, p. 333 : Bon, ça va
chauffer!).
B. Trans. 1176 « rendre chaud au contact d'une source de chaleur » fig. (
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. W. Foerster, 470); 1174-84 au propre (
Id.,
Perceval, éd. W. Roach, 9172); 2
emoitié
xiiies. (
Fabliaux, I, 161, 74 ds T.-L. : li fevres...
chauffe son fer bien et bel); 1421 « donner la question par le moyen du feu » (Lit. remiss. ex Reg. 171, ch. 452 ds
Du Cange,
s.v. attidere); 1798 (
Ac. : On dit figurement,
chauffer quelqu'un, pour dire l'attaquer vivement par des raisonnements ou des plaisanteries); 1820-40 arg. « détourner, voler » (ms. Jacquinot ds
Larch. Suppl. 1889, p. 53 : Il s'est senti
chauffer).
C. pronom.
xiiies. « recevoir l'action de la chaleur » (
Berte LI ds
Littré); d'où 1585 proverbe (
N. du Fail,
Contes et Disc. d'Eutrapel, éd. Jouaust, II, 272 cité par Ch.-L.
Livet,
Lexique de la lang. de Molière, Paris, Imprimerie Nationale, t. 1, 1895,
s.v. bois : Quant aux courts des Princes, il les faut, pour parler et apprendre de tout, avoir veues, et sçavoir de quel bois on s'y
chauffe, mais s'en retirer au plus tot qu'on peut). Du lat. vulg. *
calefare, altération de
calefacere (composé de
calere « être chaud » et
facere « faire »); « rendre chaud (de l'eau) », Plaute ds
TLL s.v., 145, 44; fig. « exciter » dep. Cicéron,
ibid., 146, 29.