CHAIR, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Mil.
xies. « ensemble des muscles du corps humain » (
Alexis, éd. Paris et Pannier, 24a);
ca 1100
hume de car « homme vivant, être humain » (
Roland, éd. Bédier, 2141);
b) ca 1100 p. méton. « corps humain (opposé à l'âme) » (
Ibid., 2942); d'où
c) fin
xiies. « nature humaine (et peccamineuse) » (
Sermons St Bernard, 114, 25 ds T.-L.);
d) ca 1165
estre de la char(de) « être fils de » (
G. D'Arras,
Eracles, 2932,
ibid.);
2. mil.
xies. « ensemble des muscles du corps des animaux, considéré comme aliment » (
Alexis, éd. Paris et Pannier, 45
e). Du lat. class.
caro, carnis « chair » attesté notamment en opposition avec
animus dès Sénèque (ds
TLL s.v., 484, 52) et très fréquemment en lat. chrét. (
cf. Tertullien,
ibid., 485, 20) où il est notamment attesté à l'emploi 1 c (
Vulgate, Rom. 8, 1). D'apr.
Gilliéron (
Pathologie et thérapeutique verbales, Paris, 1921, p. 1 et sqq.) la collision homon.
chair [šęr] (succédant à
char en m. fr. par suite de l'hésitation entre prononc.
ar ou
er devant consonne) et
chère (< b. lat.
cara) dans
faire bonne chère avait entraîné la raréfaction d'emploi au sens 2 en fr. mod., le mot étant supplanté par
viande.