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CELUI, CELLE, CEUX, CELLES, dém. masc. ou fém.
Étymol. et Hist. A. Adj. désigne ce qui est éloigné du locuteur et de l'allocutaire 1. a) dans le temps, ca 881 cels cas régime masc. plur. (Séquence de Sainte-Eulalie, 12 ds Henry Chrestomathie 1970, p. 3); xies., opposé à cist (Alexis, éd. C. Storey, 624); b) dans l'espace, ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 272); 2. dans un récit pour rappeler une chose précédemment mentionnée, ca 881 cele cas régime fém. sing. (Séquence de Sainte-Eulalie, 23, loc. cit.); 3. ca 1100, sert à présenter la notion exprimée par le subst. comme bien connue, notoire, constante (utilisé dans les descriptions) (Roland, 1031, v. G. Moignet, Gramm. de l'a. fr., Paris, Klincksieck, 1973, p. 113); 4. renforcé par les adv. ci, là; ca 1175 notion de lieu, cele part la « là-bas » (Chr. de Troyes, Chevalier au Lyon, éd. M. Roques, 1959), rare jusqu'au xives.; 4equart xives., notion de temps, celle fois chi (Froissart, II, 230 ds Mathews, Cist and cil, Baltimore, 1907, p. 54). B. Pronom 1. rappel de ce (personne, chose) qui a été précédemment mentionné, souvent dans un récit, 1remoitié xes., cil cas sujet masc. sing. (Homélie sur Jonas, 4, 20 ds Bartsch Chrestomathie p. 5; v. aussi Yvon ds Romania, t. 73, 1952, pp. 433-434); 2. a) 2emoitié xes., déterminé par une relative, celui cas régime sing. ... cui (Passion, éd. D'A. S. Avalle, vers 144); xies. cel sul qui (Alexis, éd. C. Storey, 37, p. 94); xives. cellui ... qui (Berinus, éd. Bossuat, 451 d'apr. A. Dees, Ét. sur l'évolution des dém. en a. et m. fr., Groningue, 1971, p. 84); ca 1100 loc. come cil qui (Roland, 427), constr. vieillie auj. (v. Grev. 1964, p. 453, § 521, hist. 2); b) déterminé par un adv., ca 1100 (Roland, 1041 : cil devant); c) déterminé par un subst. introd. par de (ibid., 1081 : cil d'Espaigne); mil. xiies. ceus de Rome (Charroi de Nymes, 229 cité par Yvon, loc. cit., p. 440), ceus de la ville (id., 835, ibid.); d) déterminé par une prép. autre que de, 1170 (Livre des Rois, III, VI ds Mathews, op. cit., p. 94); e) déterminé par un adj., 1268-71 (E. Boileau, Livre des Métiers, éd. Bonnardot et Lespinasse, XLVI, 6). Les constr. d et e sont condamnées par les grammairiens (v. Grev. 1964, § 515, rem.); 3. xiies. relié par une conj. de coordination au nom qu'il représente et jouant le même rôle gramm. que lui (Béroul, Tristan, éd. H. Ewert, 694 : entre son lit et cel au roi); 4. renforcé par un adv., ca 1160 (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 2950 : celui la, c'est Romulus), xves. ceulx-la masc. plur. (Commines, 51 ds Mathews, op. cit., p. 57); xiiies. chieus chi (Le Jeu de Courtois d'Arras, 461 cité par Yvon, loc. cit., p. 455), xives. ceux-ci (Roman du Comte d'Anjou, 4313 cité par A. Dees, op. cit., p. 73). À côté de cil (cas sujet sing. masc. < eccíllī ); cel cas régime sing. masc. (< eccíllum); cele cas sujet et cas régime fém. (< eccílla); celui cas régime second masc. (< *eccillūi); celi cas régime second fém. (< *eccilléi), on relève les formes renforcées du type icil (à partir du xives. surtout en usage dans les dial. de l'Ouest, et caractéristiques du style solennel, A. Dees, op. cit., p. 150) de même orig. que icist, v. ce, cet; pour la place de ille dans le système dém. du b. lat. et celle de cil dans celui de l'a. fr. v. aussi ce, cet. À l'exception de cel qui est presque toujours adj. et de celui (et celi) qui fonctionne surtout comme pronom, les formes de ce démonstratif sont susceptibles d'être employées comme adj. et comme pronom. Leur spécialisation comme pronom semble se placer entre le mil. du xives. et la fin du xves. (cf. encore exceptionnellement au xviies. celui adj., Haase, § 23). Liée à la disparition dans le système adj. de l'ancienne oppos. cist (proximité)/cil (éloignement), la distinction entre les formes cestui/celui, ceste/cele, cestes/celes s'affaiblit, concurrencée par l'emploi des adv. -ci et -là : pour exprimer la proximité les formes cestui-ci, ceste-ci se généralisent à côté de ceus-ci; pour l'éloignement, on distingue les formes cestui-là, celui-là, ceste-là cele-là, celes-là. D'autre part la lang. connaissant dep. l'époque de l'a. fr. les pronoms déterminatifs cil qui et cil de, le déterminatif dispose au mil. du xives. des formes sing. masc. celui qui, fém. cele qui; plur. masc. ceus qui, fém. celes qui. Au xviies. le système mod. [sing. masc. celui-ci, celui-là, fém. celle-ci, celle-là; plur. masc. ceux-ci, ceux-là, fém. celles-ci, celles-là] se trouve généralisé, les démonstratifs et déterminatifs connaissant ainsi des formes parallèles. Pour l'évolution de cil, adj., v. ce, cet.