BANDEAU, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − Av. 1105 judéo-fr.
bendel (
Gloses de Raschi, éd. Darmesteter et Blondheim cité par
R. Levy, p. 488);
ca 1167-70 a. fr.
bendel [au cas sujet
bendiaus] « petite bande » (
G. d'Arras,
Ille et Galeron, éd. W. Foerster, 1805 dans T.-L. : d'un cendé A lasquement son cief bendé. Li
bendiax ert këus a val, Et cele esgarde son grant mal), forme encore en usage au
xives.,
J. Lefevre, trad.
la Vieille, ibid.; av. 1463
bandeau emploi partic. « ce qui entrave la liberté » (
Villon,
Œuvres, IX, 19, éd. Longnon et Foulet : Ou gist, il n'entre escler ne tourbillon : De murs espoix on lui a fait
bandeaux. Le laisserez la, le povre Villon?); 1482 « morceau d'étoffe dont on couvre les yeux de qqn [ici d'un condamné] pour l'empêcher de voir » (
Molinet,
Mystère de Saint Quentin, v. 9811 cité par Dupire dans
J. Molinet, la vie, les œuvres, Paris, 1932, p. 163 : Prendrés espees et
bandeaux Pour decoller ces trois loudiers); 1601 fig.
bandeau d'oubli (
Montchrestien,
Cartagin, dans
Œuvres, éd. Petit de Julleville, p. 120); 1567 « coiffe de femme » (
Arch. Nord, B 19204, f
o9 dans
IGLF Litt. : Deux coeuvrechiefz, deux collerettes, une huve a femme et ung
bendeau); 1676 archit. (
A. Félibien,
Des Principes de l'archit., de la sculpt., de la peint. et des autres arts qui en dépendent, Paris, J.-B. Coignard, p. 487); 1832 « coiffure de femme divisant les cheveux au milieu de la tête et les ramenant sur les côtés » (
Musset,
À quoi rêvent les jeunes filles? p. 340).
Dimin. de
bande1*; suff.
-eau*.