AINE2, subst.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1200
asne « rafle de raisin qui a été pressée » (
J. Bodin,
Sax., CLXXX, éd. Michel ds
Gdf. : As chevax s'antrepressent comme pressors a
asne); 1232
aisne «
id. » (Arch. Moselle, S.-Sauv.,
ibid.); demeuré en usage en Beauce au sens de « résidu de vin »,
Gdf.;
cf. pic.
vin de l'esne vendange que l'on retire de la cuve pour la mettre sur le pressoir,
ibid.;
2. 1723 (
Savary des Bruslons,
Dict. universel du comm., t. 1 :
Aine. Petite brochette ou bâton assez long, qui sert à enfiler par la tête, pour les mettre sorer à la fumée dans des lieux destinez à leur donner cette façon).
Du lat.
acinus « grain de raisin », dep.
Caton,
Agr., 112, 2 ds
TLL s.v., 414, 61; forme fém.
acina, Cael. Aurel.,
Chron., 4, 3, 61,
ibid., 415, 25; désigne en outre plusieurs autres baies dont celle de la grenade (
Pline,
Nat., 27, 44,
ibid., 415, 29 : semen simile Punici mali acinis); pour rendre compte du sens 2, l'évolution sém. proposée par A. Sjögren ds
Neuphilol. Mitt. t. 28, pp. 157-162, si elle n'est pas impensable, semble quelque peu risquée : « baie » « graine (contenue dans la baie) » > « pousse, bouture » (sens attesté à Guernesey d'apr. Sjögren) > « baguette droite et lisse » (comme peuvent en constituer les jeunes pousses). À l'appui de l'évolution « graine » > « pousse »,
cf. 1361
pépin « jeune pommier » ds
Gdf. − Peut-être pourrait-on penser à une anal. visuelle entre la baguette sur laquelle sont enfilés les harengs et la rafle de raisin pressé?