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ACERTAINER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − Verbe anc. et monosém. (« rendre certain » en parlant de qqc. ou de qqn). Très vivant jusqu'au xviies. comme le montre le gd nombre d'occurrences ds Gdf. (16) et Hug. (28) dans la plupart des constr. gramm. possibles. Apr. le xviies. il vieillit et sort de l'usage, − peut-être du fait de la concurrence de assurer − sans toutefois être condamné par aucun théoricien (cf. Brunot t. 3, p. 125); il continue à figurer dans les dict. du xviiies. avec le qualificatif de vieux, est peu cité dans ceux du xixes., DG étant le dernier à le mentionner. 1. Ca 1164 trans. dir., l'obj. étant une chose, acertainer qqc. « donner qqc. comme certain, certifier qqc. » (J. de Salisb., Policraticus, Richel. 24 287, fo57d ds Gdf. : Folie est de trop affermer et accertener la chose qui est incertaine). − ca 1662 (J. Chapelain, Lettres, II, 207 ds DG : Il suffit que sur les lieux on vous l'ayt sérieusement accertené). À noter autres constr. gramm. attestées : a) 1611 double constr. avec obj. dir. pour la chose et obj. indir. pour la pers. : acertainer qqc. à qqn (Larivey, Le Fidelle, III, 1 ds Hug. s.v. acertener : Il est ainsi, et te l'acertène par la croix que voilà); b) 1534 l'obj. dir. peut être une prop. complétive (Marot, Epigr., 66 ds Hug. : Quant au travail, bien je vous acertaine Que incessamment y serai exposé). La rem. de Hug. sur l'ambiguïté de acertainer dans cette constr. est discutable : la complétive ne peut être que obj. dir., donc le pronom est obj. indir. et le verbe signifie « certifier (qqc. à qqn) »; c) 1541 passif, être acertainé « être certain (en parlant de qqc.) » (Calvin, Institution chrét., I, p. 24 ds Hug. : Il y a plusieurs autres raisons... par lesquelles la majesté et dignité de l'Escriture... peut estre acertenée aux cœurs des fideles); et p. ext. 2emoitié du xiiies. « estimé, autorisé » (Digestes, Montpellier H 47, fo3 d ds Gdf. : il fist pluiseurs livres qui sont encore acertiné); 1403 (Arch. Vienne, ibid. : Que par l'une des dictes [cours] l'autre ne soit en aucune maniere derogee ne decehue, mais l'une par l'autre plus valable et mieulx adcertainee).ca 1460 ds FEW s.v. certus; 2. apr. 1280 trans. dir., l'obj. étant une pers., acertainer qqn « l'informer d'une manière certaine » (Gerard d'Amiens, Le roman d'Escanor, H. Michelant, v. 23 731 : Se li chastelainz a tel eure Ne les en acertaine miex, Lour voloir fera comme ciex, Qui l'otrie mult a envis...). − 1636 P. Monet d'apr. FEW s.v. certus. À noter que là encore de nombreuses constr. gramm. sont possibles : a) 1579-1599 double constr. avec obj. dir. pour la pers. et obj. indir. (introd. par la prép. de) pour la chose, acertainer qqn de qqc. (Fauchet, Antiquités gauloises, 2evol., VII, 3 ds Gdf. : Pour l'acertener de la vérité); b) 1573 pronom. s'acertainer « s'informer d'une façon certaine » (Jehan de La Taille, Le Negromant, V, 1 ibid. : je m'en veux acertener un peu mieux); c) 1274-1450 passif, être acertainé « être certain (en parlant de qqn), être informé de façon certaine » de la fin du xiiies. au début du xviies. (Chronique de St Denis, ms Ste Gen., fo173 c, ibid. : Li emperere delivra le message quant il en fu acertenez. − 1610 Beroalde de Verville, Voyage des princes fortunez, p. 463 ds Hug. : Afin que par mes comportemens vous soyez acertenee que vous estes mon unique flambeau). Fur. 1701 et Trév. 1704-1771 mentionnent vieux mot. Parasynthétique verbal formé du préf. a-1* et de l'adj. certain*.