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ABOLITION, subst. fém.
ÉTYMOL − Corresp. rom. : prov. abolitió. 1. 1316 « action de prononcer l'effacement d'un délit » terme jur. (Ordonn. faictes en parlement tenu à Vannes, à la suite des Coust. de Bret. ds Gdf. Compl. : Graces, remissions et abolucions); 1413, 29 août, « id. » (Ord., X, 164 ds Gdf. Compl. : Voulons que nostre presente abolission et grace vaille); 2. 1405, synon. du gr. α ̓ μ ν η σ τ ι ́ α « amnistie collective, paix jurée entre les partis en cause, serment d'oublier le passé et de se réconcilier » terme hist. (Gerson, Hareng faicte... devant le roy ds Gdf. Compl. : les Grecs faisoient commun accord qui se nommoit amnestia que nous pourions appeler abolition, ou tout est pardonné sans jamais rien demander). Empr. du lat. abolitio attesté dep. Quintilien, comme terme jur. au sens de « interruption d'une poursuite criminelle commencée » (Declamationes 249 p. 19 ds TLL s.v., 120, 2 : petit qui accusabatur ... judicii abolitionem). 1 refléterait plutôt le sémantisme du b. lat. indulgentia qui entraîne avec la remise de la peine l'effacement du délit (Lavedan, Dict. Myth. et Ant. s.v. amnistie) : évolution peut-être sous influence du lat. chrét. abolitio peccatorum « remise des péchés, absolution » (Blaise, s.v.). Abolitio empl. dep. Quintilien comme synon. de oblivio (Institutio oratoria, 9, 2, 97 ds TLL 119, 55 : tyrannum qui sub pacto abolitionis dominationem deposuerat) d'où son emploi pour traduire le gr. α ̓ μ ν η σ τ ι ́ α (Orose, Hist. 2, 17, 15 ibid. 119, 50 : quod. pactionis genus... amnestiam vocaverunt, id est abolitionem malorum), d'où 2. HIST. − Ce terme monosém. ayant plusieurs accept. est attesté dès le début du xives. dans la lang. jur., spécifiquement dans le vocab. du dr. pénal (abolition d'un délit, cf. étymol.); il disparaît dans ce sens avec l'Ancien Régime (cf. inf. I) après avoir dégagé au xviies., dans la lang. relig., une ramification restée vivante (abolition d'un péché, cf. inf. II B). Sans quitter la lang. jur. le mot, sorti du vocab. du dr. pénal, passe dans celui du dr. « institutionnel » (abolition d'une loi, cf. inf. II A). Au xixes. enfin, il apparaît dans la lang. commune (abolition de la volonté, cf. inf. II C). I.− Disparition av. 1789. − « Amnistie », terme de dr. pénal anc. (ainsi défini ds Nouv. Lar. ill. s.v. abolition : On appelait droit d'abolition le droit attribué au roi de soustraire à l'application de la loi celui qui s'était rendu coupable d'un crime capital. L'abolition [était] analogue à notre amnistie (...). Les lettres d'abolition étaient une forme spéc. des lettres de grâce. On nommait lettres d'abolition générale celles que le roi accordait quelquefois à une province, à une ville, pour un crime contre l'autorité royale. Les cessions d'abolition spéciale étaient celles accordées à un individu ou à un groupe de personnes pour un même crime). 1reattest. 1316 (cf. étymol. 1), dernière attest. ds Ac. 1798. xiveet xves. cf. étymol. 1 et 2. xvies. : [Cicéron] proposa finablement au Senat de decerner à l'exemple des Atheniens une generale abolition et oubliance des choses faittes alencontre de Caesar. Amyot, Demosth., 110 (IGLF). xviies. : Abolition aussi est une espece de lettres de grace d'un prince souverain d'aucun forfait ou crime capital perpetré par une commune de pays, ville, bourg ou village de ses subiets. Car aucuns veulent mettre en avant cette difference, entre lettres de grace, et lettres d'abolition, c'est que lettres de grace soient dites quand à un, ou deux, ou trois, ou tel autre nombre de particuliers, se chargeans de tel delict, remission en est faite par ledit prince : et lettres d'abolition quand toute une commune se charge de tel forfait dont nul n'est particulierement et designamment attaint, grace en est faite par ledit prince. Nicot 1606. xviiies. : Son père [le cardinal de Bouillon] tint deux fois de son souverain la dignité de duc et pair, après avoir pensé renverser l'État, après avoir vécu d'abolitions. St-Simon, 279, 31 (Littré). xixes. cf. sém. A ex. 2. Cette accept. semble disparue au xxes. II.− Hist. des accept. attestées apr. 1789. − (Sém. B « action d'abolir ») d'abord terme de dr. « institutionnel » (civil ou relig.), le mot s'est étendu à la lang. commune. A.− En parlant de toute forme d'institution (lois, coustumes, impôts, créances, etc.). 1reattest. ds Nicot 1606, subsiste. xviies. : Abolition de creances et vieilles scedules..., abolition de comptes. Nicot 1606. xviiies. Anéantissement, extinction. Il se dit principalement en parlant des lois et des coustumes. Ac. 1718. Abolition signifie aussi la destruction d'une loi, d'une coûtume. On a eu bien de la peine à faire une entière abolition des superstitions païennes. Trév. 1752. xixes. et xxes. cf. sém. ex. 1. B.− En parlant de relig., « pardon », p. ext. du sens originel, 1reattest. ds Fur. 1690, subsiste. xviies. : Un vray acte de contrition emporte l'abolition de tous les pechez. Fur. 1690. C'est par là que Magdeleine, cette fameuse pécheresse (...), obtint l'entière abolition de tous les dérèglements de sa vie, et qu'elle parvint à un degré si éminent de sainteté. Bourdaloue, Pensées, t. 2, p. 165 (Littré). xviiies. : Un vrai acte de contrition emporte l'abolition de tous les pechez : en ce cas il signifie absolution. Trév. 1704. xixeet xxes. cf. ex. 1. C.− Dans la lang. commune, « anéantissement, extinction » : La paralysie est l'abolition du mouvement et de la sensibilité. Littré. L'abolition des fonctions du cerveau. Abolition de la volonté. Ac. 1932. cf. aussi ex. 3. − Rem. Dans la lang. litt., noter l'emploi styl. du mot (cf. ex. 5).