COULEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1050 « sensation visuelle » (
Alexis, éd. C. Storey, 4 : ici fig.
perdre sa color « perdre son caractère »);
2. a) ca 1100 en parlant du visage, de la peau (
Roland, éd. J. Bédier, 441);
b) 1794
gens de couleur (
Staël,
Lettres div., p. 426);
3. 1393 « couleurs distinctives d'un personnage (livrée, etc.) » (
Compte de la Cour de Charles VI, B.N. 6743, f
o7 ds
Gdf. Compl.);
4. 1694 « couleurs des cartes à jouer »
(Ac.);
5. 1732 liturg.
(Trév.). 6. 1790
couleurs nationales (Mirabeau, oct. ds
Buchez, Roux,
Hist. parlementaire de la Révolution fr., t. VII, p. 416 ds
Brunot t. 9, p. 624).
II. 1. Ca 1268 « substance colorante » (
Étienne Boileau,
Livre des métiers, LIV, I, éd. R. de Lespinasse et F. Bonnardot, p. 111);
2. a) 1699 peint.
couleur locale (
R. de Piles,
Idée du Peintre Parfait, p. 36 ds
Brunot t. 6, p. 738, note 8);
b) 1772 p. ext. litt. (
J.-F. de La Harpe,
Eloge de Racine, p. 33 ds
Mod. Lang. Notes, vol. LX [1945] p. 98).
III. 1. xiiies. fig. [ms. fin du
xiiies.] « relief (en parlant du style) » (
De III dames qui troverent I. vit, 4 ds A. de Montaiglon et G. Raynaud,
Fabliaux, t. 5, p. 32);
2. ca 1280 « raison spécieuse » (
Couronnement de Renart, éd. A. Foulet, 2456);
3. 1794 « caractère d'une opinion » (
Chamfort,
Caract. et anecd., p. 135). Du lat.
color « couleur, teint du visage » au fig. « aspect extérieur », « couleur, coloris du style; argument (donnant aux faits une couleur favorable) ».