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* Dans l'article "VOYEUR, -EUSE,, subst."
VOYEUR, -EUSE, subst.
A. −
1. Personne qui aime regarder, observer les choses, les gens. Voyeur de la nature. La foule fut prodigieuse autour de lui, pour admirer les mille pierreries sous le poids desquelles il ployait, et les voyeuses si ardentes et importunes, que le patient, au milieu de ce désordre, s'en trouva enfin accablé (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 90).Idole, tout ce qui dure, se survit, oublie ses conditions, s'imite. Amateurs de « belles choses ». Voyeurs de l'objet et ignorants de sa vraie beauté qui est génération, conquête et pas piété, pas bandelettes et préservation érudite (Valéry, Tel quel I, 1941, p. 221).
Empl. adj. Gustave un vrai veuf, qui vit sous le regard voyeur d'une morte adorée! C'est terrible l'idée que nos gestes sont fleurs ou poignards jetés en pleine âme des invisibles qui nous regardent (L. de Vilmorin, Migraine, 1959, p. 186).
2. Péjoratif
a) Personne, généralement un homme, qui tire son plaisir de la vue de la nudité, des fonctions excrétoires, des rapports sexuels d'autrui. Il m'a montré son système pour regarder par les gogs, pour voir les gonzesses pisser, sur notre palier même, deux trous dans le montant de la porte (...). Il était voyeur par instinct (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 200).
Empl. adj. Je ne puis presque plus supporter la présence de Renaud entre nous deux (...). La dernière fois, rue Gœthe, l'humeur voyeuse et tendre de mon mari s'est heurtée à une telle sauvagerie brutale que Rézi, inquiète, s'est levée, lui a fait je ne sais quel signe (...). Tout de suite il est parti (Colette, Cl. ménage, 1902, p. 230).
b) Personne qui se plaît à découvrir des choses intimes, cachées, qui est d'une curiosité malsaine. Dans la mesure où le théâtre se borne à nous faire pénétrer dans l'intimité de quelques fantoches, et où il transforme le public en voyeur, on comprend que l'élite s'en détourne (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 101).
c) Trou dissimulé dans une cloison qui permet d'assister, sans être vu, à des scènes de caractère érotique ou obscène (d'apr. Esn. 1965).
B. − Subst. fém. Siège en usage au xviiiesiècle. La voyeuse (...) se présente sous l'aspect d'une chaise ou d'un fauteuil; (...) le dossier supporte une tablette rembourrée sur laquelle on s'accoude pour regarder les joueurs. (...) il existe aussi des voyeuses d'hommes où le siège est plus étroit du côté du dossier de manière à ce qu'on puisse s'asseoir à califourchon (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 98).
Prononc.: [vwajœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. I. Subst. masc. A. 1. 1740 « personne qui assiste à quelque chose par curiosité » (St Simon, Mémoires, éd. A. de Boislisle, t. 23, p. 344); 1890 empl. adj. juges voyeurs (Zola, Bête hum., p. 271); 2. 1883 cont. érotique (Richepin, Pavé, p. 262). B. 1885 « ouverture par laquelle on peut assister à un spectacle érotique » (Macé ds Esn. 1965); 1894 (Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s., p. 315). II. Subst. fém. 1771 « siège » (Encyclop., t. 14, Planches, s.v. tapissier). Dér. de voir*; suff. -eur2*. En a. et m. fr. on rencontre la forme vëor « guetteur » (ca 1140, Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 791), veours « celui qui inspecte » (1314 veours des forais, Charte ds Du Cange, s.v. visores) − xves. ds Gdf. Fréq. abs. littér.: 25.
DÉR.
Voyeurisme, subst. masc.a) [Corresp. à voyeur A 1] Voyeurisme moderne. ,,Qualification donnée au monde moderne qui se complaît dans la représentation graphique dans toutes ses formes (...) et donne ainsi priorité à l'expression imagée sur l'expression écrite, qui fait plus appel à l'impression superficielle passive et dépersonnalisante, qu'à la réflexion profonde et active`` (Lafon 1969). b) [Corresp. à voyeur A 2] Péj. Comportement dans lequel se complaît de manière perverse le voyeur. Le goût de la correspondance et des journaux intimes relève trop souvent du voyeurisme (L'Express, 10 mai 1970ds Gilb. 1980). [vwajœ ʀism̭]. 1reattest. 1957 (Piéron, p. 322); de voyeur, suff. -isme*.
BBG.Blochw.-Runk. 1971, p. 163 (s.v. voyeurisme).