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VOGUE, subst. fém.
A. − MAR., vieilli. Impulsion donnée à un bateau par le mouvement coordonné des rames; ensemble des rameurs d'une galère; manière de ramer. Vogue lente et faible; vogue pressée et forte (Ac. 1798-1935). Le lendemain on apprit que Monsieur de Galant réclamait des nageurs pour la vogue, pour sa chiourme (La Varende, Heur. humbles, Phoebé, 1942, p. 124).
Avoir de la vogue. ,,Bien marcher`` (Littré).
P. anal. Allure imposée à un troupeau. Le bouvier de l'arrière-garde, chef de vogue (...) réglait l'allure (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 500).
B. − Faveur dont jouit, auprès d'un large public et plus ou moins longtemps, une personne ou une chose. Avoir la vogue; connaître une vogue durable, passagère.
1. [À propos d'une pers.] Synon. popularité, renom, renommée.C'est au milieu de (...) cette vogue croissante, que, vers la fin de l'année 1682, il se sentit arrêté par des influences ennemies (...); et, à la fois par prudence, et pour se mortifier de son trop de vogue et d'éclat, il jugea à propos de se dérober (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 71).
2. [À propos d'une chose] Synon. cote, succès.La vogue des livres dépend du goût des siècles. Même ce qui est ancien est exposé aux variations de la mode (Joubert, Pensées, t. 2, 1824, p. 136).Frédéric II passait pour un prince éclairé, ami du progrès et des idées qu'on appelait nouvelles et dont la vogue continuait à se répandre (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 282).
3. Loc. adj. En vogue. À la mode, qui a du succès. Il ajouta que c'était un air très vanté d'un opéra très en vogue (Gide, Si le grain, 1924, p. 418).Il se laissa (...) présenter à des écrivains en vogue ou à des dames engouées d'art (Arland, Ordre1929, p. 225).
C. − Région. (Alpes, Lyonnais, Provence). Fête patronale annuelle d'une localité. Pour la vogue, on faisait de la pâtisserie, des beignets (...). Et la vogue de Lus c'était le dimanche après le 23 août (J.-Cl. Bouvierds Le Monde alpin et rhodanien, 1980, no3-4, p. 109).
Prononc. et Orth.: [vɔg]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1466 « renommée (d'une personne) » (P. Michault, Doctrinal, éd. Th. Walton, XXXVIII, 400, p. 104); 2. 1560 avoir la vogue (d'un inanimé abstr.) « avoir cours » (Calvin, Instit. chrét., éd. J.-D. Benoît, II, 1, 5, t. 2, p. 12); 1579 cela n'ha plus la vogue « cela n'est plus d'actualité » (H. Estienne, De la Precellence du lang. fr., éd. E. Huguet, p. 146); 1580 estre en vogue (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 570). B. 1. 1509 « action de ramer » (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 1, p. 248); 2. 1872 nom donné à la partie du plat-bord d'un navire à rames (Littré); 3. id. désigne l'ensemble des rameurs d'un navire (ibid., s.v. voguer). C. 1552 région. (Alpes, Vallée du Rhône) désigne la fête patronale annuelle (G. Paradin, Cronique de Savoye, p. 216; cf. H. Beckmann, Der Begriff « fête du village » und seine Bezeichnungen im Galloromanischen, Berlin, 1961, pp. 63-68). Déverbal de voguer*. Le sens C s'explique prob. à partir de A (P. Michault était Franc-Comtois) et non par un empr. au piémontais vôga « réputation » qui n'est qu'une forme dial. de l'ital. voga « renommée », att. dep. la fin du xviies. (d'apr. Cort.-Zolli; v. FEW t. 17, p. 606b et p. 607b, note 6). Fréq. abs. littér.: 348. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 837, b) 460; xxes.: a) 374, b) 293. Bbg. Gardette (P.). De Qq. mots fr.-prov. Gardette (P.). Ét. de géogr. ling. Strasbourg, 1983, pp. 368-371. − Hope 1971, p. 52, 306. − Richard (W.). 1959, p. 181.