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VIPÈRE, subst. fém.
A. −
1. HERPÉTOL. Serpent, (de la famille des Vipéridés, sous-ordre des Ophidiens), commun en France, à tête triangulaire et aplatie en arrière, à pupille linéaire, possédant deux dents ou crochets à venin dont la morsure est dangereuse, parfois mortelle. Vipère grise, noire, rouge; abjecte, affreuse, horrible vipère; dents, langue de vipère; nid, nœud de vipères; morsure, piqûre, venin de vipère; sifflement, glissements, ondulations de vipère; être mordu par une vipère. Des vipères glissaient sournoisement parmi les feuilles ou se dressaient, en sifflant, sur des rocs éclaboussés de soleil (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 120).V. gorgone A 1 ex. de Verhaeren, nœud A 3 ex. de Claudel, péliade ex.
[Suivi d'un déterm. indiquant l'espèce]
Vipère aspic. Synon. de aspic1.Les deux serpents les plus communs sont la couleuvre (...) et la vipère (vipère aspic) qu'il faut savoir reconnaître au premier coup d'œil (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 161).
Vipère cornue ou vipère à cornes. Synon. de céraste.La morne compagnie des antilopes, des bubales, des scorpions et des vipères à cornes (Fromentin, Été Sahara, 1857, p. 54).
Vipère péliade*.
[Dans des compar.] Littér. Ondulations de vipère; être souple, ramper, se tordre comme une vipère. Je ne sais pourquoi [la nuit] on a l'esprit plein d'images de serpents; c'est à croire que des couleuvres vous rampent dans le cerveau; la ronce siffle au bord du talus comme une poignée d'aspics; le fouet du postillon est une vipère volante qui suit la voiture et cherche à vous mordre à travers la vitre (Hugo, Rhin, 1842, p. 349).Autour de mon front, mes veines sont des vipères convulsées, et je ne sais quel gnome forge dans ma cervelle (Colette, Dialog. bêtes, 1905, p. 120).
2. BOT. Herbe aux vipères. Synon. cour. de vipérine.La Vipérine commune (...), dite aussi Herbe aux vipères, décore le bord des chemins, les champs, les décombres et les vieux murs: fleurs bleues, quelquefois blanches ou couleur de chair (Bouillet1859).
3. ICHTYOL. Vipère marine. (Ds Baudr. Pêches 1827). Synon. serpent* d'eau, serpent* marin, serpent* de mer.
B. − P. anal. ou au fig., péj.
1. Loc. adj. De vipère. [En parlant des yeux, du regard] Mauvais, haineux. Œil de vipère. Comment, nous verrons! dit Fraisier en jetant un regard de vipère à la Cibot (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 184).
Langue* de vipère.
2. Personne méchante, cruelle; personne médisante. C'est une vipère; sale vipère. Je ne t'ai pas conté l'histoire que Fauchery fait courir sur toi...En voilà une vipère! (Zola, Nana, 1880p. 1272).Cette marchande de tabacs, remarquait Grand, est une vraie vipère. Je l'ai dit à Cottard, mais il m'a répondu que je me trompais et qu'elle avait de bons côtés (Camus, Peste, 1947, p. 1260).V. murène ex. de Claudel.
Loc. verb. fig. Chauffer, nourrir, réchauffer une vipère dans son giron, dans son sein. Synon. de chauffer, nourrir, réchauffer un serpent* dans son sein.Et ce vieillard si bon, ce citoyen si grand, M'aime comme son fils et croit être mon père! Il a dans son giron chauffé cette vipère (Coppée, Théâtre, t. 3, S. Torelli, 1883, p. 194).
3. Loc. fam. [Injure p. allus. à l'Évangile et aux pharisiens sectaires] Race de vipères. La voix s'éleva:« Malheur à vous, Pharisiens et Sadducéens, race de vipères, outres gonflées, cymbales retentissantes! » (Flaub., Hérodias, 1877, p. 171).
Vipère lubrique*.
4. Nid/nœud de vipères. Rassemblement de personnes méchantes, cruelles, malveillantes, médisantes; regroupement de forces hostiles. Charpentier n'en finissait pas sur le nid de vipères qu'est le couple Forain, me donnant à entendre leurs méchancetés (Goncourt, Journal, 1893, p. 346).Le goût des intrigues et des chicanes qui grouillent dans ces « nœuds de vipères » que sont volontiers ces tribus décadentes [les familles] serrées sur leurs intérêts, sur leurs rancunes jalouses, sur leurs haines aux aguets (Mounier, Traité caract., 1946, p. 105).
Littér. Accumulation de choses mauvaises, de méchancetés, de médisances. Un article qui est un vrai nid de vipères, une invraisemblable accumulation de perfidies (Goncourt, Journal, 1896, p. 937).Je connais mon cœur, ce cœur, ce nœud de vipères: étouffé sous elles, saturé de leur venin, il continue de battre au-dessous de ce grouillement. Ce nœud de vipères qu'il est impossible de dénouer, qu'il faudrait trancher d'un coup de couteau, d'un coup de glaive (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 163).
Prononc. et Orth.: [vipε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: -pere; dep. 1740: -père. Étymol. et Hist. 1. Ca 1265 vipre (Brunet Latin, Tresor, éd. F. J. Carmody, p. 135); 1314 vipere (La Chirurgie de Henri de Mondeville, éd. Ch. Bos,1823); 1764 vipere marine, vipere cornue (Valm., p. 673); 1807 vipère à lunette (Duméril Hist. nat. t. 2, p. 199); 1859 vipère fer de lance (Bouillet); 2. ca 1520 subst. masc. « personne malfaisante » (Le Vray disant Advocate des Dames ds Anc. Poés., t. 10, p. 234). Empr. au lat.vipera « vipère, serpent », empl. aussi comme terme d'injure. La forme vipère a éliminé la forme guivre*. Fréq. abs. littér.: 398. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 438, b) 904; xxes.: a) 459, b) 557.
DÉR. 1.
Vipéreau,(Vipereau, Vipéreau) subst. masc.Petite vipère. Il y avait les blaireaux, les renards (...) les poignées de vipères et de vipereaux (Giono, Solit. pitié, 1932, p. 55).P. anal., littér. Personne méchante, cruelle, médisante. Tu rompis une lance en faveur de mes vers Qu'un vipéreau sifflant d'écume avait couverts (Pommier, Crâneries, 1842, p. 182). [vipʀo], [-peʀo]. Ac. 1694, 1718: -pe-; 1740-1798: -pé-; dep. 1835: -pe- (id. ds Littré); Lar. Lang. fr.: vipereau, vipéreau, vipériau; Rob. 1985: vipereau, en rem. vipéreau. 1resattest. a) 1526 « petit d'une vipère » (Cl. Marot, L'Enfer, 135, éd. C. A. Mayer, t. 2, p. 60), b) 1594 « petit personnage malfaisant » (O. de La Noue, Poés., p. 146); de vipère, suff. -eau*.
2.
Vipéridés, subst. masc. plur.,zool. Famille de reptiles ophidiens à laquelle appartiennent de nombreuses espèces venimeuses et dont la vipère est le type. Chez les (...) Vipéridés, le canal excréteur s'allonge pour aller s'ouvrir en avant (E. Perrier, Zool., t. 4, 1928, p. 3035). [vipeʀide]. 1resattest. 1842 vipéride (Ac. Compl.), 1904 vipéridés (Nouv. Lar. ill.); de vipère, suff. -idés*.
BBG.Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1983, t. 99, p. 435. − Naïs (H.). Les Animaux ds la poésie fr. de la Renaissance. Paris, 1961, passim.