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VENDRE, verbe trans.
A. − Céder un bien contre de l'argent, contre paiement. Anton. acheter, acquérir.La municipalité de la ville de Paris ne prélevant rien sur la vente des tableaux exposés, les artistes, même en ne vendant qu'un seul tableau, arrivent tout de même à avoir de quoi vivre un certain temps (Arts et litt., 1936, p. 76-5).
SYNT. Vendre des actions, une charge, un esclave, un livre, une maison, ses meubles, un office, sa récolte; vendre qqc. (très/trop) cher, à bas prix, à/au prix coûtant/fort, sans bénéfice, à perte; vendre qqc. au comptant, à crédit, avec/sans garantie; vendre à l'encan, par autorité de justice; faire vendre qqc.; vendre qqc. pour le compte de qqn; (ne pas) être à vendre; vendre au plus offrant.
Empl. pronom. passif. Les chevaux des officiers, volés sur le champ de bataille, se vendaient couramment vingt francs pièce (Zola, Débâcle, 1892, p. 435).
Vendre chat en poche. V. chat1II C 1.Vendre (jusqu'à) sa dernière chemise. V. ce mot I A 2 b.Vendre la peau de l'ours (avant de l'avoir tué). V. ours A 5.Vendre qqc. au poids de l'or, à prix d'or. V. or1I C 1.
Empl. abs., FIN. Vendre à la baisse, à la hausse; vendre à découvert, à terme. Papa a fait une affaire, aujourd'hui (...)! Il a acheté un petit bois à moitié prix. Des gens étaient obligés de vendre vite; une bonne occasion (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 116).
Tel qui vend ne livre pas. V. livrer A 4 a.
Vieilli. Vendre qqn.Vendre les biens de quelqu'un après saisie. − « C'est toi qui fais vendre MmeArnoux? » Elle relut l'annonce. − « Où est son nom? »« Eh! C'est son mobilier! Tu le sais mieux que moi! » (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 266).
B. − Faire commerce de quelque chose (pour son compte ou pour le compte de quelqu'un d'autre). Vendre du pain, du poisson, un produit, de la viande, du vin; vendre qqc. au mètre, au poids, au détail, en gros; vendre qqc. au rabais, en réclame, en solde; qqc. se vend bien, mal. Gottlieb Duttweiler (...) lança dans le canton de Zurich en août 1925 son entreprise Migros avec 5 camionnettes vendant dans les villages des produits d'épicerie un tiers moins cher que les détaillants (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 597).
Savoir vendre sa marchandise. V. ce mot A 3 c.Vendre à bon marché. V. ce mot III A 3.Vendre sous le manteau. V. ce mot I A 1 b.
Empl. abs. Vous produisez peu, mais vous savez acheter et vendre. Ce sont les qualités du commerçant (Romains, Knock, 1923, III, 6, p. 19).
Empl. pronom. passif
[Le suj. désigne un artiste considéré par rapport à son œuvre] Drumont (...) se vend à cent mille, et son livre fait le bruit d'une révolution (Goncourt, Journal, 1887, p. 658).
Être d'une bonne vente. Alexis avait trente ans passés, ses parents étaient morts, sa peinture se vendait, il avait son marchand, un contrat avantageux (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 102).
C. − Céder une activité, un service, un avantage, contre rémunération. Vendre ses idées, ses services, son travail (à qqn). L'humiliation de vendre son temps contre un salaire, de faire un travail qu'on n'aime pas dans l'unique but de « passer à la caisse » (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 14).
Empl. pronom. réfl. Je me suis vendu corps et âme à Votre Excellence pour les matinées; mais il est onze heures du soir et, parbleu, mes soirées sont à moi (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 35).
En partic., péj. [Le compl. d'obj. désigne une chose qui normalement n'est pas vénale] Se faire accorder un avantage contre quelque chose. Vendre sa conscience, des honneurs, des indulgences, son vote, son suffrage. Étéocle (...) ne valait pas plus cher que Polynice (...) le prince loyal avait décidé, lui aussi, de vendre Thèbes au plus offrant (Anouilh, Antig., 1946, p. 189).
Vendre son âme au diable, au démon. V. âme I A 2.
Empl. pronom. réfl. Se vendre à un parti. Quelque député du centre qui, en se vendant au ministère pour un ruban ou une recette de tabac, n'avait pas encore appris à placer un masque sur sa laideur (Stendhal, op. cit., p. 348). Fille à Boches! Espionne! Tu t'es vendue! Oui, tu nous as trahis (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 259).
Vieilli. Se faire enrôler (souvent pour remplacer quelqu'un d'autre). Se vendre comme remplaçant. Tout homme étant propriétaire et cultivateur, nul n'avait besoin de se vendre, et le despote n'eût point trouvé de mercenaires (Volney, Ruines, 1791, p. 57).
[Le compl. d'obj. désigne une pers. ou un attribut d'une pers.] Prostituer. Une appareilleuse infâme, qui vendait sa fille (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 135).
Vendre ses charmes, son corps, ses faveurs. Se prostituer. Ce qui se vend cent mille francs chez la putain qui vous vend son corps, la beauté, on ne l'estime pas vingt mille chez la femme qu'on épouse et qui vous la donne (Goncourt, Journal, 1864, p. 15).Empl. pronom. Le salarié se trouve dans la situation d'une putain, comme elle, il se vend (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 174).
D. − Trahir, dénoncer par intérêt. Vendre ses complices, un secret; vendre père et mère. Esterhazy (...) l'espion qui nous vendait à l'Allemagne (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 157).
Vendre la mèche. V. mèche1A 2 b.
E. − Vendre cher/chèrement qqc. Ne pas accorder facilement, exiger quelque chose en échange de quelque chose. Vendre chèrement sa vie. Ne poursuivons plus la gloire; elle vend cher ses faveurs (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 386).Elle avait empoigné le révolver d'un geste instinctif pour achever son attitude d'espionne acculée dans un coin et décidée à vendre chèrement sa peau (Cocteau, Enfants, 1929, p. 185).
Prononc. et Orth.: [vɑ ̃:dʀ ̥], (il) vend [vɑ ̃]. Homon. vent, van1 et 2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xes. « céder contre de l'argent (ou un avantage quelconque) » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 87); 1160-74 sei vendre chier « vendre cher sa vie » (Wace, Rou, éd. A. H. Holden, III, 8902). Du lat. vendere « céder contre argent » et « faire valoir », contraction de venum dare « donner en vue de la vente ». Fréq. abs. littér.: 5 286. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 596, b) 9 383; xxes.: a) 8 276, b) 5 138.
DÉR.
Vendable, adj.Qui peut être cédé contre de l'argent, contre paiement. Anton. invendable.Produit vendable. Les dettes, à l'acquittement desquelles la vente des propriétés vendables ne pouvait suffire, ne pesaient que sur lui (Balzac, Secrets Cadignan, 1839, p. 301).Les œuvres françaises que leur qualification scientifique rend difficilement vendables, dans le grand public (Civilis. écr., 1939, p. 28-6). [vɑ ̃dabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1798. 1reattest. 1249 vendaule (Févr., Chart. des comt. de Hain., A. de l'Etat à Mons ds Gdf. Compl.); de vendre, suff. -able*; cf. le lat. vendibilis « qui se vend facilement », dér. de vendere, « vendre », d'où fr. vendible « qui se vend facilement » 1530 (Palsgr., p. 303) − 1636, Monet.
BBG.Grammont (M.). Et vous le vendez? In: [Mél. Thomas (A.).]. Paris, 1927, pp. 183-186. − Koch (P.). Verb, Valenz, Verfrügung. Heidelberg, 1981, pp. 92-94, 175-180, 194-197, 296-299. − Picoche Sém. lex. fr. 1986, pp. 102-104. − Quem. DDL t. 18, 20.