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VÉNAL, -ALE, -AUX, adj.
A. −
1. [En parlant de qqc. qui appartient au domaine comm.] Qui peut s'échanger contre de l'argent; qui est relatif à la vente. Le prix vénal ou conventionnel de la marchandise, c'est-à-dire (...) le prix auquel elle est fixée par l'effet d'une vente libre de part et d'autre (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 262).
Valeur vénale d'une chose. Ce que l'on peut obtenir en échange de cette chose: marchandises à troquer ou somme d'argent à recevoir; valeur estimée en argent. Synon. valeur marchande*.Lorsque les transactions sont nombreuses et fréquemment répétées, elles s'influencent mutuellement: un prix courant s'établit, et une grandeur très mesurable, à savoir, la valeur vénale d'un immeuble, d'une denrée, d'un service, se trouve dépendre de qualités non mesurables (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 303).
2. HIST. [En parlant de charge, d'emploi, d'office] Qui s'achetait, sous l'Ancien Régime, à prix d'argent près de l'administration royale. Cette foule de gentilshommes du second ordre anoblis de la veille, soit par les lettres de noblesse que les rois donnaient (...) soit par les charges vénales de secrétaire du roi, etc. (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 135).L'élection des jurés pour tous les corps d'arts et métiers fut supprimée et remplacée par des charges prenant le titre d'offices héréditaires et vénaux (Grillet, Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. 104).
B. − P. anal. [En parlant de ce qui n'appartient pas au domaine comm.] Qui s'obtient ou peut s'obtenir à prix d'argent; en échange duquel on peut obtenir de l'argent. Parmi nous, comme au temps où tonna Juvénal. Gloire, amour, conscience, honneur, tout est vénal (Pommier, Colères, 1844, p. 10).
P. méton.
Qu'on peut acheter; qui se vend au plus offrant. Synon. mercantile, mercenaire, corruptible.Âme vénale; presse vénale; juge vénal. Tirésias était un agitateur, un prophète, un journaliste, fort habile, mais vénal (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p. 95).Plume vénale, d'un écrivain vénal. V. plume II B 4 ex. de Crèvecœur.
Qui se vend pour de l'argent ou qui peut être acheté, obtenu de manière immorale, de manière illicite. Les fautes commises par le gouvernement de Georges III (...) soutenues par un parlement vénal et une nation orgueilleuse (Say, Écon. pol., 1832, p. 235).Que n'avez-vous aussi balayé les soldats, Et l'injustice assise au cœur du tribunal. Et le treizième apôtre et le baiser vénal, Et le consentement aux lèvres de Judas (Péguy, Ève, 1913, p. 728).
Femme vénale. Femme dont on obtient les faveurs pour de l'argent. Synon. prostituée.Quatre ans après, j'apprends que cette femme était vénale. Il suffisait d'y mettre le prix. Je m'abouche avec une digne entremetteuse, qui lui verse le tarif demandé (Arland, Ordre, 1929, p. 137).
REM.
Vénalement, adv.,rare. De manière vénale; pour de l'argent, en échange d'argent. Agir vénalement. Le vrai penseur doit désirer que ceux qui embrassent vénalement la profession de lettrés soient découragés par la perspective de mourir de faim (Renan, Drames philos., Eau jouvence, 1881, IV, 2, p. 490).
Prononc. et Orth.: [venal], [-o]. Ac. 1694, 1718: ve-; dep. 1740: vé-. Étymol. et Hist. Ca 1225 « qui se vend, s'acquiert à prix d'argent » (Reclus de Molliens, Charité, éd. A.-G. Van Hamel, p. 67, CXXVI, 3); 1288 péj. (Jehan de Journi, Dime de penitance, éd. DrHermann Breymann, p. 83, vers 2964). Empr. au lat.venalis « à vendre; qui se vend », dér. de venus, -i « vente ». Fréq. abs. littér.: 113.