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TROUSSÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de trousser*.
II. − Adjectif
A. − Vieilli ou littér.
1. ART CULIN. [En parlant d'une volaille] Dont les membres repliés ont été ficelés au corps avant la cuisson. Les plats de bronze, de bois odorant (...) contenaient des quartiers de bœuf, des cuisses d'antilope, des oies troussées (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 234).
2. Relevé, remonté.
a) [En parlant d'un vêtement, du bas d'un vêtement] Qui a été replié, roulé pour dégager une partie du corps. Synon. retroussé.Robe, soutane, chemise troussée; cottes troussées; pantalon troussé. Deux files de femmes rasant les boutiques, les jupons troussés, le nez à terre, se hâtaient vers les boulevards d'un air affairé (Zola, Nana, 1880, p. 1312).Manches troussées, la maîtresse de Francis plongeait ses bras roses et gras dans les paniers de poissons et de crustacés (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 98).
b) [P. méton.] Dont le vêtement est relevé, parfois avec indécence. Lavandières troussées; cuisse troussée. Un manège de cochons sur lesquels s'étaient hissées des filles haut troussées (Queneau, Pierrot, 1942, p. 117).Sortirent du taxi deux longues jambes nues, troussées jusqu'à mi-cuisse (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 36).
3.
a) Redressé, ramené vers le haut. Synon. retroussé.
[En parlant d'une partie du corps] Les babines troussées, le nez froncé, les pointes des moustaches tendues en avant (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 112).[Ils] suivent (...) la leçon du maître (...) les langues troussées au coin des lèvres (Genevoix, Seuil guitounes, 1958, p. 72).
[En parlant de la moustache] Dont les pointes sont relevées. Les figures violâtres et jaunes de reîtres, de mignons et de ligueurs aux moustaches troussées (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 401).
Nez troussé. Nez dont le bout est naturellement relevé. Point jolie, certes, mais à coup sûr bien plus que cela, avec son nez troussé d'une chiquenaude (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 61).
[En parlant d'une chose] Les camarades s'habillaient sans parler (...) frappaient les pieds de fer de leurs couchettes du bout troussé de leurs sabots (Courteline, Train 8 h. 47, Mal de gorge, 1886, p. 153).
b) En partic. [En parlant d'un tissu, d'un vêtement] Relevé, replié suivant la mode ou selon un certain style de décoration. Baldaquin, tenture troussé(e). Une espèce de demoiselle bourgeoise, vêtue de noir, de rouge et de gris, portant la robe troussée et le collet monté, se trouva venir à sa rencontre (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 15).
B. −
1. [En parlant d'une chose concr.] Vieilli. Disposé, arrangé (d'une certaine façon). Logis bien, mal troussé. Une petite maison bien troussée (Littré). La vieille découvrit dans un coin, sous les touffes les plus drues, un petit paquet fort bien troussé qui contenoit un superbe garçon de huit à dix mois (Nodier, Trésor Fèves, 1833, p. 31).
2. [En parlant d'une chose abstr.] Fait, tourné, exécuté (d'une certaine façon). Compliment bien troussé; lettre, phrase bien troussée; histoire habilement, joliment troussée. Je suis artiste, et les choses lestement faites, galamment troussées, me séduisent, et quoi de plus galamment troussé que cette affaire-là? (Sainte-Beuve, Cahiers, 1869, p. 84).L'article, avec sa fin abrupte, prend un air assez mal troussé (Gide, Journal, 1905, p. 182).
P. anal. [En parlant d'une pers.] J'étais, à coup sûr, l'ambassadeur le plus mal troussé pour ce genre de négociations (Bloy, Hist. désobl., 1894, p. 106).
Prononc. et Orth.: [tʀuse]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. trousser. Fréq. abs. littér.: 89.