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TRAVERSÉE, subst. fém.
A. − [Corresp. à traverser I] Action de traverser un espace, une période d'un point à un autre.
1. [Corresp. à traverser I A; le compl. déterminatif est d'ordre spatial]
a) [Le compl. exprimé ou implicite désigne une étendue d'eau plus ou moins vaste] Traversée d'un lac, d'une rivière; brève, longue, agréable, difficile, périlleuse traversée; traversée de l'Atlantique, de la Manche en avion; effectuer, entreprendre une traversée sur un bac, un canot, un paquebot; souffrir du mal de mer durant une traversée. [Julien] arriva près d'un fleuve dont la traversée était dangereuse, à cause de sa violence et parce qu'il y avait sur les rives une grande étendue de vase (Flaub., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 126).L'une des dernières fois que je vis Henry James, ce fut à Rye; il nous avait priés, ma compagne de voyage et moi, de nous reposer sous son toit, après une traversée orageuse, de Boulogne à Folkestone (Blanche, Modèles, 1928, p. 180).
b) [Le compl. exprimé ou implicite désigne une étendue terrestre (ville, région, pays...)] Traversée d'une agglomération, d'un carrefour, d'un village; traversée de Paris, de l'Italie, du Sahara; traversée en autocar, en train, en voiture, à cheval. Nous étions entrés à Buis-les-Baronnies (...) pour finalement descendre, après, un autre col et des traversées de forêts de chênes dans la vallée de l'Aygues (Giono, Chron., Noé, 1947, p. 109).J'ai toujours ignoré (...) si [les prisonniers] (...) mirent à profit la traversée de la France pour fausser compagnie à leurs gardiens (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 237).
La traversée du désert*.
[Dans un cont. métaph.] Simon tira à la fin du plaisir de ses brèves traversées d'un univers futile, tourmenté et mou, dont il n'avait rien soupçonné jusque-là (Nizan, Conspir., 1938, p. 84):
C'est la seule attitude digne d'un historien [ni louangeur, ni détracteur] de la littérature, à l'égard de ceux qui, dans la traversée de ce monde confus et sombre, nous auront escortés jusqu'à la fin, et les flammes de leurs torches vacillent encore autour de nous, si près de les rejoindre. Mauriac, Mém. intér., 1959, p. 124.
2. [Corresp. à traverser I B; le compl. déterminatif est d'ordre temporel] La traversée des âges, des siècles. Alors seulement commença pour le latin cet état de fixité qui dura jusqu'à sa mort définitive, après la longue traversée du moyen âge (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 113).« Pâques est de bonne heure, cette année... » Et l'on se réjouit, parce que la traversée de l'hiver sera plus courte (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 204).
B. − Au fig. [Corresp. à traverser II C] Action de pénétrer, d'envahir brusquement quelqu'un. Ce fut en elle une traversée de joie, un élan vers un bonheur nouveau, qui venait d'éclore (Maupass., Une Vie, 1883, p. 137).
C. − [Corresp. à traverser III]
1. CH. DE FER. Dispositif permettant à deux voies de se couper sans entraver la circulation sur l'une ou l'autre des voies. Traversée oblique, rectangulaire. Lorsque la gare forme tête de ligne pour une ou plusieurs des branches qui y aboutissent, on peut encore supprimer les traversées de voies en faisant arriver ces branches en cul-de-sac contre le bâtiment des voyageurs (Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 265).
Traversée (de) jonction. ,,Traversée oblique qui, grâce à l'adjonction d'aiguillages, permet de relier entre elles les deux voies qui se croisent`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). En compos. Les voies principales sont reliées entre elles et aux voies accessoires par des changements de voie ou des traversées-jonctions (Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 236).
2. SPORTS
a) ALPIN. ,,Progression perpendiculaire à la ligne de pente, en longeant une arête`` (Petiot 1982). Dans son ascension, le grimpeur est souvent arrêté dans sa progression par un manque de prise ou par des difficultés insurmontables (...). Il sera dans ce cas obligé de chercher une autre voie tout en essayant de ne pas redescendre pour ne pas perdre le terrain déjà parcouru. Il opérera donc une traversée pour se diriger soit à droite soit à gauche (Gautrat1970).
b) SKI. Descente effectuée de biais ou perpendiculairement au sens de la pente. La descente en « traversée » est employée sur les pentes jugées trop raides pour être descendues en schuss (Lefébure, Le Ski facile, 1946ds Petiot 1982).
Prononc. et Orth.: [tʀavε ʀse]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1678 « action de traverser la mer » (Mém. du Marquis de la Villette ds Jal 1848); b) 1837 « action de traverser un pays » (Sand, Mauprat, p. 368); c) 1969 traversée du désert « disparition de la scène politique pendant un certain temps d'une personnalité en vue », « s'est dit d'abord en parlant du général de Gaulle, pour la période comprise entre son départ du gouvernement en 1946 et son retour au pouvoir en 1958 » (Le Monde, 30 mars ds Gilb. 1980); 2. 1786 alpin. « progression perpendiculaire à la ligne de pente, en longeant une arête » (H. B. de Saussure, Voy. dans les Alpes, t. 2, p. 568 ds Quem. DDL t. 27); 1930 ski « marche oblique, surtout en descente » (DrSandoz, Neige et glace, p. 250 ds S. Gredig, Voc. du skieur français, p. 74); 3. 1876 ch. de fer « lieu où se croisent deux voies » (Chabat t. 2); 4. 1883 « passage brusque et rapide d'un mouvement affectif » (Maupass., loc. cit.). Part. passé fém. subst. de traverser*. Fréq. abs. littér.: 1 171. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 186, b) 2 087; xxes.: a) 1 413, b) 2 003. Bbg. Quem. DDL t. 27.