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* Dans l'article "TOAST,, subst. masc."
TOAST, subst. masc.
I. − Action de lever son verre en invitant à boire en l'honneur de quelqu'un, au succès d'une entreprise, au souvenir d'un événement, etc. Synon. (porter une) santé*.Proposer, porter un toast; (c'est) l'heure, le moment des toasts. À l'âge où l'on est libertin, Pour boire un toast en un festin, Un jour je soulevai mon verre (Musset, Nuit déc., 1835, p. 93).Les convives choisissent chacun le vin qu'ils désirent et boivent avec le même sérieux que s'ils faisaient pénitence, tout en proposant la santé de personnages éminents ou de beautés à la mode: c'est ce qu'ils appellent des toasts (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 52).
P. méton. Discours prononcé à cette occasion; p. ext., discours prononcé à la fin d'un repas. Improviser, réciter un toast. À un dîner donné à la campagne de la comtesse, un toast de Taigny, contenant un compliment pour chaque personne présente, eut un grand succès (Goncourt, Journal, 1887, p. 703).On ne peut pas en lisant ce toast se rendre compte de l'effet qu'il a produit, prononcé et détaillé à merveille par le roi (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 463).
II. − Tranche de pain de mie grillée. Synon. vieilli rôtie.Toasts au foie gras. Le maître d'hôtel (...) nous apportait des gâteaux, des toasts au caviar, des tranches de jambon, un tas de bonnes choses... (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 77).Ce jour-là, pour Odile, la vie c'était une tasse de thé, des toasts bien beurrés, de la crème fraîche (Maurois, Climats, 1928, p. 55).
REM.
Toasteur, subst. masc.Synon. de grille-pain.Si l'on consomme régulièrement du pain grillé, un toasteur fera gagner du temps et, s'il est automatique, évitera de manger parfois du pain brûlé (R. Montigny, La Cuis. sans souci, 1974, p. 24).
Prononc. et Orth.: [to:st]. Martinet-Walter 1973, 12/17 [tost], 5/17 [tɔst]. Ac. 1835, 1878: toast ,,on prononce et quelques-uns écrivent toste`` (v. Littré: toste, toster ,,on écrit aussi toast, toaster``); 1935: toast. Plur. des toasts. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 310: tost, toster, tosteur. Étymol. et Hist. A. 1. 1734 (Prévost, Le Pour et le Contre, t. 4, no55, Paris, Didot, p. 239: Les Anglois ne choquent point le Verre, et ne boivent jamais en même tems. On propose une santé. Chacun nomme à son tour celle de la personne qu'il aime. On la porte à son voisin, qui la porte ensuite au sien, et l'on boit ainsi l'un après l'autre jusqu'à la fin de la ronde. Les jeunes gens du bel air ne manquent point d'avoir toujours avec eux une longue liste de noms, qui contient ceux des plus célèbres Beautez du Pays. On les nomme Toast. Une belle Dame est sûre, sans le vouloir et sans y penser, que sa santé est buë tous les jours aux meilleures Tables d'Angleterre); 2. a) 1745 toste « action de lever son verre en annonçant qu'on boit à la santé de quelqu'un ou au succès de quelque chose » (Leblanc, Lettres, II, 105 ds Brunot t. 6, p. 1234, note 1); 1750 (Prévost, Manuel lexique, 2epart., p. 741a: Toast. s.m. Mot Anglois qui se prononce Toste, et qui se dit pour santé qu'on boit à table); b) 1762 (Ac.: Les tostes sont souvent très-ennuyeux). B. 1750 (Prévost, Manuel lexique, loc. cit.: Toast [...] Ce mot en lui-même signifie Rôtie, et vient de l'usage qu'ont les Anglois de mettre quelquefois du pain rôti dans leur vin pour boire les santés); 1825 toast (en France) (Brillat-Sav., Physiol. goût, p. 168 et p. 182). Empr. à l'angl.toast « rôtie, tranche de pain grillée que l'on trempe généralement dans une boisson » (ca 1430 ds NED) corresp. à l'a. fr. tostee de même sens (ca 1228 Jean Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, v. 493), et déverbal de to toast (v. toster étymol. B). Toast est att. dep. 1700 au sens de « femme à la santé de qui l'on boit, celle qui connaît un succès marqué au cours de la saison des bains ». Selon un journal de 1709 (Tatler ds NED) cet usage du mot serait né à la suite d'une anecdote arrivée à Bath, ville d'eaux, sous le règne de Charles II, une femme étant supposée faire le même effet que l'adjonction d'un assaisonnement dans la boisson d'un homme. Désignant ensuite toute personne ou toute entreprise à la santé ou au succès de laquelle on boit, toast a pris le sens noté en A 2 (v. NED). L'hyp. d'une collision, pour le sens A, avec une forme issue du persan dustkam « ami; objet chéri; toast, action de boire du vin avec des amis à la ronde en passant à un convive son verre plein » d'où « verre, coupe », d'où le turco-mongol tustagan, tostagan « récipient à boire », rapportée ds L. Deroy, L'Emprunt ling., p. 62, ne peut être retenue, en l'absence de preuves quelconques, comme le reconnaît son aut. lui-même (J. Deny ds R. des ét. slaves, t. 28, 1951, pp. 43-49); les éléments apportés à l'appui de cette hyp. confirment surtout les rapports sém. et les possibilités de développements méton. entre l'acte de boire, les liens de sympathie ou d'amitié, et les objets impliqués dans l'acte de boire dans différentes sociétés. Fréq. abs. littér.: 169. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 263. − Bonn. 1920, pp. 155-156. − Gohin 1903, p. 330. − Johnson Mots angl. 1986, p. 482. − Quem. DDL t. 11.