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TAIE, subst. fém.
I. − Enveloppe de tissu destinée à recouvrir un oreiller, un traversin, un édredon. Taie brodée; volants de taie d'oreiller. Elle disait aux fiévreux: « Soulevez-vous, que je change votre taie d'oreiller » (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 91).« Regarde, à ta gauche! » Sur un fil, une blouse bleue, une chemise blanche, une taie d'édredon rouge composaient en clair, sur un ciel de chez nous, le plus innocent mais le plus péremptoire des drapeaux français (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 35).
II. − OPHTALMOL. ,,Tache cicatricielle opaque ou à demi-transparente de la cornée, consécutive à une lésion traumatique, à une inflammation ou résultant d'une anomalie du développement`` (Man.-Man. Méd. 1980). Il avait dépassé les quatre-vingt-deux ans (...) ses yeux (...) étaient obscurcis par les pellicules blanches des taies (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 93).On me dit que je suis beau et je le crois. Depuis quelque temps, je porte sur l'œil droit la taie qui me rendra borgne et louche mais rien n'y paraît encore (Sartre, Mots, 1964, p. 19).P. métaph. Le ciel bleu du matin se couvrait rapidement d'une taie blanchâtre qui rendait l'air plus étouffant (Camus, Peste, 1947, p. 1395).
Loc. verb. fig. Avoir une taie sur les yeux. Être aveugle, refuser d'admettre, de comprendre la vérité. Vous ne voulez pas me croire, vous avez une taie sur les yeux (Sand, Jeanne, 1844, p. 361).Mettre une taie sur les yeux de qqn. L'empêcher de voir la vérité. D'ailleurs les liaisons de ces dignes fonctionnaires avec Tonsard et sa femme leur mettaient une taie sur les yeux (Balzac, Paysans, 1844, p. 53).
Prononc. et Orth.: [tε]. Ac. 1694, 1718: taye, dep. 1740: taie. Homon. (formes de) taire. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « tissu enveloppant un coussin, un oreiller » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 290: La sist l[i] emperere sur un cuisin vaillant - la plum (e)st d(e) orïol, la teie d'escarnimant); ca 1200 toie d'oreillier (Jean Renart, L'Escoufle, éd. F. Sweetser, 3869); 2. 1erquart xiiies. « membrane qui couvre l'œil, tache sur la cornée de l'œil » ici, empl. fig. (Renclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. van Hamel, CCLVIII, 8: Por oster de ten uel le toie). Du lat. thēca « étui; boîte ». Fréq. abs. littér.: 77. Bbg. Barb. Misc. 1. 1925-28, p. 48. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 259.