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TÉMOIGNER, verbe
A. − Empl. trans.
1. [Le suj. désigne un animé]
a) Attester; donner des preuves tangibles de la réalité, de la vérité ou de la véracité d'une chose. Il n'y a qu'une voix sur ses qualités [du comte de Gisors]. Elles furent dès l'abord reconnues des étrangers et hautement témoignées par eux durant ses voyages (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 11, 1868, p. 231).
Témoigner que.Prouvez-vous donc, témoignez que vous êtes un dieu (Barrès, Barbares, 1888, p. 241).
P. ext. Porter témoignage. Notre bonheur est sacré. Goetz nous l'a dit. Car nous ne sommes pas heureux pour notre seul compte, mais pour le compte de tous. Nous témoignons à tous et devant tous que le bonheur est possible (Sartre, Diable et Bon Dieu, 1951, iii, 7etabl., 1, p. 203).
b) Exprimer, manifester, faire connaître ou paraître un sentiment. Témoigner son admiration, son attachement, son contentement, sa douleur, son estime; témoigner une grande, une profonde gratitude, joie, reconnaissance. Depuis que la Fausta avait témoigné le désir d'un rendez-vous, toute cette chasse semblait bien longue à Fabrice (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 220).La santé est beaucoup plus que l'absence de maladie. Le peu de confiance que le public témoigne de plus en plus à la profession médicale est dans une certaine mesure l'expression de ce sentiment (Carrel, L'Homme, 1935, p. 382).
Témoigner + inf. (rare) ou que (plus fréq.).Si la parente est ennuyeuse, désagréable, cessez de la voir par degrés; allez souvent à votre campagne; soyez sorti; mais quand vous la rencontrerez, témoignez toujours être désespéré (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1825, p. 99).Quand Lydie (...) jeta dans la conversation les noms de Tolstoï, d'Ibsen, de Mérédith, de Dostoïewski, le nouveau curé témoigna que ces auteurs, sans lui être aussi familiers que son bréviaire, n'étaient certes pas des inconnus pour lui (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 238).
2. [Le suj. désigne un inanimé] Être le signe, la preuve indubitable de. Synon. attester, démontrer, prouver.Merci de votre lettre: l'empressement d'y répondre vous témoigne le plaisir que j'en ai (Gide, Corresp., 1891, p. 53).
Témoigner que.La religion ne serait jamais autre chose qu'une réflexion sur les statues et les temples. Et ce mouvement est juste, car le beau témoigne que la nature nous est amie (Alain, Propos, 1930, p. 977).
Empl. pronom. Se confirmer. Quel que en soit le sujet, il faut de toute nécessité poser un commencement de chaque série de phénomènes et de toutes. Ici se témoigne un nouvel et remarquable accord des résultats de notre méthode (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. 44).
B. − Empl. intrans.
1. DR. Déposer en tant que témoin. Témoigner en faveur de qqn, contre qqn:
On voyait que les hommes qui lui parlaient la méprisaient, mais qu'elle ne les dégoûtait pas. On pouvait désirer ce monstre, et rester un homme normal, − un homme normal et moral, un père de famille qui témoigne en justice, et à qui tout le monde serre la main. Montherl., Célibataires, 1934, p. 847.
P. ext. Porter témoignage. Dans les tout premiers temps du christianisme, les femmes, quand elles se soumettaient au joug de l'Église étaient relativement honorées, elles témoignaient comme martyres aux côtés des hommes (Beauvoir, Deux. sexe, t. 1, 1949, p. 153).Témoigner pour.Parler en faveur de. Nous ne voulons pas défendre les malheureux dont il s'agit, mais nous croyons possible de témoigner pour cette jeunesse que les hommes de la collaboration ont insultée pendant des années (Camus, Actuelles I, 1945, p. 95).
2. Témoigner de.Synon. porter témoignage* de.
a) [Le suj. désigne un animé] Se porter garant de. Que l'on juge de ce point de vue les diverses attitudes adoptées par les hommes et où ils témoignent de leur foi en une vérité objective (Gaultier, Bovarysme, 1902, p. 295).
b) [Le suj. désigne un inanimé] Être la preuve manifeste de. Synon. faire foi*.L'exposition de M. Pissarro est considérable cette année. Çà et là, quelques toiles témoignent encore de l'art du merveilleux coloriste qu'est ce peintre (Huysmans, Art mod., 1883, p. 259).Porter témoignage de. Un écrivain garde un espoir même s'il est méconnu. Il suppose que ses œuvres témoigneront de ce qu'il fut (Camus, Sisyphe, 1942, p. 108).
Prononc.: [temwaɳe], (il) témoigne [-mwaɳ]. Étymol. et Hist. A. En parlant d'une pers. 1. « porter témoignage, déclarer » a) ca 1135 intrans. (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 650: A grant merveille par fu le cheval fier, Si desraez, com j'oï tesmoignier); 1269-78 (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 8659: Si con Valerius tesmoigne); 3etiers xiiies. (M. von Orelli, Altfr. Bibelwortschatz Berner Cod. 28 [fol. 328 b 19], p. 380: il vos comenda a prëschier au pueple et a tesmoingner); b) ca 1170 tesmoingnier de (aucune rien) (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 421); 1174-87 tesmoingnier que + complét. (Id., Perceval, éd. F. Lecoy, 8186); 2. 1247, nov. « porter témoignage en justice » tiesmogniier ke + complét. (doc. Arch. Tournai ds Gdf. Compl., s.v. tesmoignage et tesmoignier); 3. ca 1590 trans. « manifester, donner des marques d'une qualité, d'un sentiment » (Montaigne, Essais, II, 29, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 708: tesmoigner plus de courage). B. En parlant d'une chose 1. 1174-87 trans. « faire connaître, indiquer » (Chrétien de Troyes, Perceval, 2806: l'estoire ensi le tesmoingne); fin xves. (Philippe de Commynes, Mém., éd. J. Calmette, IV, 7, t. 2, p. 41: sans le congnoistre [le roi] l'eussent jugé mal saige mais les œuvres tesmoignoient bien le contraire); 2. 1580 id. « être le signe, l'indice, le reflet de quelque chose » (Montaigne, op. cit., II, 17, p. 647: de tous les vices, je n'en trouve aucun qui tesmoigne tant de lacheté et bassesse de cœur); 1863 témoigner de (Littré, t. 1, préf., p. XVII: [les textes modernes] témoignent de l'état présent de la langue). Dér. de témoin*; dés. -er. Cf. l'a. fr. testemoignier « (en parlant d'une personne) porter témoignage, attester » (1119, Philippe de Thaon, Comput, 2810 ds T.-L.), testemoniier (1174-76, Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2881), dér. de testemonie, testemoingne (v. témoin); cf. le lat. médiév. testimoniare « id. » (780 ds Nierm.). Fréq. abs. littér.: 3 017. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 528, b) 4 150; xxes.: a) 3 964, b) 4 354.