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SOULIGNER, verbe trans.
A. − Qqn souligne qqc.1(à l'aide de, par, en, de qqc.2).Tracer un trait, tirer une ligne sous un ou plusieurs signes graphiques pour le(s) mettre en évidence. Souligner les/des mots, un titre; souligner qqc. d'un trait de crayon. Francis Poictevin vient me mendier des compliments sur son livre de Tout bas, dont il m'a envoyé un exemplaire aux épithètes et aux expressions quintessenciées soulignées au crayon bleu par Rodenbach (Goncourt, Journal, 1893, p. 464).
TYPOGR. Tracer un ou plusieurs traits sous un mot, un passage d'un manuscrit afin d'indiquer le type de caractères dans lequel il doit être composé (d'apr. Voyenne 1967). Faire ressortir par tel ou tel moyen typographique (d'apr. Lar. Lang. fr.).
B. − P. anal.
1.
a) Qqn souligne qqc.1(à, de, par, avec qqc.2).Border, marquer une forme matérielle d'un trait, d'un ensemble de traits pour mettre en évidence, en valeur. Synon. rehausser.Souligner l'œil d'un trait de crayon; souligner la corpulence de qqn, la forme de la figure par un vêtement. La jeune première soulignait l'arc de sa bouche au crayon rosat, se fardait pour l'aveugle micro (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 263).Le comte Gianpaolo d'Aché, s'appliquait à souligner de vêtements étroits une sveltesse élégante (Giono, Bonheur fou, 1957, p. 267).
b) P. méton. Qqc.2souligne qqc.1
α) Faire ressortir, volontairement ou non, (une forme matérielle, un aspect) d'un trait ou d'un ensemble de traits qui met(tent) en évidence. Synon. marquer, rehausser.Un maquillage, du fard, une poudre, du khol souligne les traits d'une physionomie, le dessin des lèvres, des yeux; une moustache souligne le dessin de la bouche; un vêtement souligne la corpulence ou la taille, la blancheur ou la pâleur du teint de qqn. Toutes les coutures sont soulignées par des cordons de perles fines aux formes les plus variées (D'Allemagne, Hist. jouets, 1902, p. 100).Le corps trépide impatient, bridé, dans une robe « Tanagra » qui souligne la croupe et entrave les pieds (Colette, Pays. et portr., 1954, p. 152).
Empl. pronom. réciproque. Gravés dans la matière dure, sillons, rides ou stries se poursuivent et se soulignent (Valéry, Variété V, 1944, p. 13).
β) [Le suj. désigne la lumière] Faire paraître plus nettement. Synon. accentuer, mettre en vue.Un trait de lumière , d'ombre, une lampe, un faux jour souligne un/des trait(s) du visage, une attitude. La peau est jaune, distendue; des ombres soulignent la bouffissure des yeux, la chute des joues, le gonflement des lèvres, le fanon (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 209).La lumière de la lune frappait à plein son visage et soulignait la finesse un peu dure des traits (Green, Journal, 1934, p. 257).
2. Qqn souligne qqc.1(de, par, avec qqc.2).Appuyer sur certains mots (par la voix); accompagner une énonciation (d'un geste). Synon. mettre en relief, ponctuer, marquer.Souligner une exclamation d'un/ par un regard, un sourire. Et elle avait souligné sa phrase en l'accompagnant de deux coups d'œil, à droite et à gauche, vers les jardins voisins (Zola, Conquête Plassans, 1874, p. 1062).J'ai mangé des sandwiches au fromage; du fromage américain, souligna-t-elle d'un ton vaguement provoquant (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 325).P. méton. Qqc.2souligne qqc.1Mettre une énonciation en relief par une modification de la voix, par des gestes. Synon. marquer.La phrase est soulignée par une espèce de colère de la voix (Goncourt, Journal, 1891, p. 122).Le discours peut recevoir un commentaire émotif continu par les inflexions de la voix, les accents qui soulignent les mots importants, la lenteur ou la rapidité du débit, les répétitions, voire même les silences (Bally, Lang. et vie, 1952, p. 77).
C. − Au fig.
1. Qqn souligne qqc.1Attirer l'attention sur quelque chose avec une insistance particulière; signaler quelque chose à l'attention de façon insistante. Synon. mettre en évidence, mettre en relief, relever, indiquer, montrer.Souligner l'importance, le rôle de qqc.; souligner les défauts d'un programme, les analogies entre deux théories. Vous venez, monsieur, de souligner un sentiment universel chez le paysan: l'amour du sol cultivé, qui le porte à se réjouir devant un récolte opulente, même poussée chez autrui (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 219).Aussi tout croyant reprend-il quelque chose de l'argument de Pascal à l'adresse du « libertin »: mettez-vous à genoux, prenez de l'eau bénite... et vous croirez. Ce qui n'est pas rabaisser la foi, mais souligner que l'action est première (Philos., Relig., 1957, p. 38-6).
2. Qqc. souligne qqc.1Faire apparaître quelque chose avec clarté, avec insistance. Synon. noter, marquer, préciser.Telle doctrine pourra souligner le trait avec plus d'insistance que telle autre (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 106).De nombreux travaux ont souligné la supériorité numérique des femmes sur les hommes dans la plupart des grandes agglomérations urbaines contemporaines, à l'exception de certaines grandes agglomérations purement industrielles (Traité sociol., 1967, p. 305).
REM. 1.
Souligneur, -euse, subst.a) Vx. Critique qui se borne à souligner ce qu'il condamne ou qu'il approuve, sans motiver son blâme ou son approbation; critique qui n'envisage pas l'œuvre dans son ensemble et ne s'attache qu'aux détails (d'apr. Littré). b) Personne qui souligne tout, qui met ou prête à tout des intentions, qui cherche à faire valoir tout ce qu'elle dit ou tout ce que l'on dit devant elle. Les souligneurs sont fatigants (Nouv. Lar. ill.).
2.
Soulignure, subst. fém.,vieilli. a) Passage souligné dans un texte. Nous donnerons les notes et les soulignures relatives aux passages cités de Des Portes (Sainte-Beuve dsGuérin1892).b) Remarque mettant en évidence des réserves ou des critiques. Sans un petit assaisonnement de soulignures et de critiques, l'amitié la plus vraie paraît au bon public fadeur et duperie (Hugo, Corresp., 1830, p. 474).
Prononc. et Orth.: [suliɳe], (il) souligne [-ljɳ]. Ac. 1740: soûligner, dep. 1762 sou-. Étymol. et Hist. 1. 1704 sous-ligner « tirer une ligne sous un ou plusieurs mots » (Trév.); 1706 souligner (Rich.); 2. fig. 1794 « signaler à l'attention en insistant » (Staël, Lettres div., p. 647). Formé de sous-*, de ligne* et de la dés. -er. Fréq. abs. littér.: 788. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 62, b) 514; xxes.: a) 882, b) 2 487.
DÉR.
Soulignage, soulignement, subst. masc.a) Action de souligner; résultat de cette action. Faire des soulignages rouges. Le dessin rengaine (...) encore beau, mais avec des indications, des appuiements, des soulignements de choses qui doivent être perdues dans la ligne, fondues dans la coulée, le jet de tout le dessin (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 137).Il faudrait pouvoir le reproduire graphiquement, ce manuscrit, avec tous les signes dont le mime l'avait historié (...), soulignements enchevêtrés, barres écrasées d'un trait violent (Richepin, Braves gens, 1886, p. 164).b) Au fig. α) Fait d'appuyer sur certains mots par la voix; fait d'insister sur certaines notes ou certains passages musicaux. [La Princesse] devine dans le jeu de l'acteur, d'ordinaire si juste, si précis et si ferme, une espèce de fièvre incertaine, et qui l'étonne. Il y a de l'excès, du soulignement, dans ses intonations, dans ses attitudes (Bourget, Conflits int., 1925, p. 125). β) Fait d'accompagner une énonciation par un geste. Soit, je vous la dirai donc [l'histoire], (...) mais je n'aurai pour vous la conter ni la lenteur voulue de sa diction modulée et précieuse, ni le soulignement définitif de son geste [d'Oscar Wilde] (Lorrain, Heures Corse, 1905, p. 29). [suliɳa:ʒ], [-ɳmɑ ̃]. 1resattest. a) 1828 soulignement (Dict. class. de lang. fr.), b) ca 1850 soulignage (G. Sand ds Guérin); de souligner, a suff. -(e)ment1*, b suff. -age*. Fréq. abs. littér. soulignement: 15.
BBG.Quem. DDL t. 5 (s.v. soulignement).