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SOULÈVEMENT, subst. masc.
A. − [Corresp. à soulever I A] Action de soulever (quelque chose); fait (pour une chose) d'être soulevé(e). Anton. abaissement, retombée.Soulèvement des flots, de la poussière, d'un rideau, d'un voile. Le soulèvement [de la soupape de sûreté] s'accentue graduellement (Ser, Phys. industr., 1890, p. 167).Lorsque dans le soulèvement des brumes nocturnes, le Huravas polit ses sagaies (meurtrières) pour en frapper le daim rapide, (...) l'esprit se recueille et l'on entend monter des bois, des eaux, des labours, la tendre harmonie des choses (Jammes, Corresp.[avec Gide], 1897, p. 105).
1. [Corresp. à soulever I A 1 b; en parlant du corps, d'une partie du corps] Soulèvement du bras, de la jambe, des paupières. Son oreille exercée frémissait à chaque bruit qui la réclamait (...). Florentine faisait un bref soulèvement des épaules; son nez, aux ailes fines et déliées, se pinçait; puis elle repartait à sourire à Jean et à Emmanuel (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 125).
P. métaph. Soulèvement de cœur. Mouvement de dégoût, de répugnance (physique ou morale). Synon. haut-le-cœur, nausée.L'esclavage ne peut pas subsister avec les nouvelles formes sous lesquelles, dans ses progrès, se présente la civilisation. Déjà l'on n'entend plus parler sans un soulèvement de cœur, de la traite des nègres (Say, Écon. pol., 1832, p. 230).
MÉD., vieilli. Soulèvement (précordial, thoracique). Mouvement ,,que détermine au niveau de la sixième côte gauche le recul du cœur à chaque systole, et qu'on a attribué à tort à un choc ou heurt du cœur de dedans en dehors contre la paroi thoracique`` (Littré-Robin 1865). J'entends par choc la sensation de soulèvement ou de percussion que font éprouver les battements du cœur à l'oreille de l'observateur (Laennec, Auscul., t. 2, 1819, p. 206).
2. GÉOL. [Corresp. à soulever I A 3 b] Phénomène d'élévation de l'écorce terrestre, aboutissant à la formation de chaînes montagneuses. Synon. sc. orogenèse (s.v. or(o)-1), orogénie.Arrive l'âge des grands soulèvements alpins (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 184).Voici (...) la porte de l'Adrar (...) l'accès au plus intime du soulèvement granitique (Psichari, Voy. centur., 1914, p. 72).
3. P. méton. État de ce qui est soulevé; élévation, saillie. Synon. éminence, protubérance; anton. abaissement, affaissement, effondrement.Il n'y a pas une partie de ce tableau qui ne soit un chef-d'œuvre. Malheureusement cette toile splendide est malade; des soulèvements de pâte la boursouflent çà et là: elle est prête à éclater à certains endroits (Du Camp, Hollande, 1859, p. 44).De-ci, de-là, près des demeures, une sorte d'ampoule lisse, sur le sol, de soulèvement arrondi: c'est une tombe (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 882).
B. − Au fig. [Corresp. à soulever I B] Mouvement d'effervescence, de vive excitation (de l'esprit, des sens). Ici on aime furieusement. On sent, dès les premiers jours, une sorte d'ardeur frémissante, un soulèvement, une brusque tension des désirs (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 785).Quels soulèvements d'espérance dans le vieux continent gémissant sous le poids des monarchies usées, quand notre XVIIIesiècle annonça la paix de justice entre les hommes et quand la Constituante annonça son dessein de la réaliser (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 65).
1. [À propos de l'expr. littér.] Hâtons-nous d'étouffer sous notre travail ce soulèvement de vaine poésie (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p. 162).
2. [À propos d'une pers., d'un groupe de pers.; l'accent est mis sur la notion d'indignation, d'hostilité] Synon. déchaînement.Il y eut un soulèvement de l'opinion publique pour forcer le roi Jacques à prendre le parti de son gendre (Guizot, Hist. civilis., leçon 11, 1828, p. 22).Ce fut un soulèvement général contre Foucarmont. La table s'égayait, le trouvant très spirituel; mais ce n'était pas une raison pour gâter la nuit (Zola, Nana, 1880, p. 1183).
En partic. Mouvement collectif de contestation, de révolte; insurrection. Synon. agitation, rébellion.Soulèvement d'une province, d'un peuple, de soldats; soulèvement général, national, populaire; soulèvement armé. Les libéraux russes (...) étaient heureux de tant de soulèvements paysans et ouvriers (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 233).Depuis plusieurs jours les organisations ouvrières annonçaient l'imminence du soulèvement fasciste, le noyautage des casernes, le transport des munitions (Malraux, Espoir, 1937, p. 435).
Prononc. et Orth.: [sulεvmɑ ̃]. Ac. 1694: soulevement; 1718: sous-; 1740: soûlè-, ensuite sou-. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « élévation du cœur, des sentiments » (Sermons St Gregoire sur Ezechiel, 23, 36 ds T.-L.); 2. 1567 « mouvement de révolte contre un oppresseur » (Amyot, Crassus, 14 ds Littré); 1936 soulèvement armé (Cap.); 3. 1611 « le fait de se soulever, d'être soulevé » (Cotgr.); 1588 souslevement d'estomac (Montaigne, Essais, III, 6, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 899); 1669 soulevement de cœur (Widerhold Fr.-all.); 4. 1718 « mouvement des sentiments, des passions » (Ac.); 5. 1802 géol. (J. A. de Luc, Précis de la philos. de Bacon, t. 2, p. 317). Dér. de soulever*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 316. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 303, b) 516; xxes.: a) 459, b) 531. Bbg. Quem. DDL t. 22.