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SNOBISME, subst. masc.
A. − Ambition qui consiste à (désirer) fréquenter certains milieux sociaux jugés supérieurs et à se faire adopter par eux. Snobisme mondain, parisien; crise de snobisme. M. de Charlus, qui jusque-là n'eût pas consenti à dîner avec Mmede Saint-Euverte, la saluait maintenant jusqu'à terre. Recevoir l'hommage de M. de Charlus, pour elle c'était tout le snobisme (Proust,Temps retr., 1922, p. 861).À leur propos [des solennités mondaines], il [Montesquiou] partage l'humanité en deux camps, les élus et les exclus, deux termes à quoi il faut d'abord songer lorsque l'on cherche à définir le snobisme (Mauriac,Écrits intimes, Commenc. d'une vie, 1932, p. 52).
B. − Affectation qui consiste à priser ou à mépriser quelqu'un ou quelque chose non en raison de sa valeur ou de sa qualité mais en fonction du choix des gens que l'on veut imiter. Snobisme architectural, artistique, intellectuel. M. Lemaître a énuméré les snobismes littéraires: et il nous a montré les snobs, à commencer par les précieuses de l'hôtel de Rambouillet (Gaultier,Bovarysme, 1902, p. 91).Par snobisme il avait vendu la pharmacie de son père, et il a tout dépensé dans son manoir (Renard,Journal, 1906, p. 1033).Pure de tout snobisme esthétique, elle [la reine Victoria] était incapable de feindre un plaisir qu'elle n'éprouvait pas (Maurois,Édouard VII, 1933, p. 6).
Snobisme de qqn, de qqc. Le snobisme de la petite ville, où les gens les plus notoirement incapables de s'intéresser à l'art s'empressèrent bruyamment de s'inscrire au bureau de location (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p. 456).
P. ext. Imitation de ce qui fait partie de la mode, qui est prôné par la publicité. Synon. vogue.Snobisme des croisières, de la mode, des safaris, des voyages. [La baronne] savait qu'en ce temps de « snobisme » à outrance, le chic est avant tout prisé (Gyp,Leurs âmes, 1895, p. 29).Le camping (...) était presque inconnu, du moins en France. Je ne suis pas bien sûr de ne pas avoir provoqué en partie (...) ce nouveau snobisme, après ceux des « bains de soleil » et des « relais gastronomiques » (T'Serstevens,Itinér. esp., 1933, p. 15).
Prononc. et Orth.: [snɔbism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1857 snobisme (Thackeray, Livre des Snobs, trad. Guiffrey, p. 88 ds Bonn., p. 137); 1867 snobbisme (Lagardie ds Journal des Débats, 12 mai, p. 2, c. 5, ibid.). Dér. de snob*; suff. -isme*. La forme snobbisme est directement empr. à l'angl. snobbism att. dep. 1845 (v. NED et NED Suppl.2, avec la forme snobism au xxes. seulement, ainsi que snobisme empr. au fr.) mais plus rare que snobbishness, dér. de l'adj. snobbish et empl. par W. M. Thackeray, ds The book of snobs, avec l'empl. subst. de snobbish (NED). Fréq. abs. littér.: 188. Bbg. Du Puy de Clinchamps (Ph.). Le Snobisme. Paris, 1964, pp. 9-17. − Johnson Mots angl. 1986, pp. 419-420. − Quem. DDL t. 28.