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* Dans l'article "SÉNATEUR,, subst. masc."
SÉNATEUR, subst. masc.
A. − HIST. Membre d'un sénat.
1. [Dans l'Antiq. et sous l'Anc. Régime; corresp. à sénat A 1 et 2 a] Magon, son frère, fit verser dans le vestibule du sénat un boisseau d'anneaux d'or, enlevés aux chevaliers et aux sénateurs romains (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 29).Des invectives et des malédictions en style biblique sortaient de la bouche des évêques et des sénateurs aquitains, dont la foi chrétienne était tout le patriotisme (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 22).
2. [Sous le Consulat et l'Empire; corresp. à sénat A 3] M. de Talleyrand, tout puissant alors, laissa mettre la plus ridicule des conditions, celle qui devait infirmer toutes les autres: les sénateurs se déclarèrent héréditaires et leurs pensions avec eux (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 187).Mon père a été jacobin avant toute chose, reprit Villefort emporté par son émotion hors des bornes de la prudence, et la robe de sénateur que Napoléon lui avait jetée sur les épaules ne faisait que déguiser le vieil homme, mais sans l'avoir changé (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 25).
B. − HIST. POL., mod. [Dans les régimes démocratiques à deux assemblées; corresp. à sénat B] Parlementaire élu ou nommé au Sénat. Mandat, fauteuil de sénateur. Tourne que tourne et lors même qu'ils se déjugeraient, nos sénateurs et nos députés en sortiront odieux ou ridicules (Barrès, Cahiers, t. 5, 1906, p. 62).Le Sénat américain décida de créer alors une Commission d'enquête composée de sénateurs des deux partis et présidée par le sénateur Brien Mac Mahon (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 63).
Sénateur-maire, sénateur et maire. Élu exerçant simultanément les deux mandats. Mardi soir, dîner offert à Metz par le sénateur et maire centriste (Le Monde, 30 sept. 1986, p. 16).Unique en son genre, le centre permanent informatique du lycée économique a été inauguré vendredi après-midi par le président du conseil régional, (...) en présence du recteur (...), du sénateur-maire... (L'Est Républicain, 20 oct. 1987, p. 10, col. 1).
Rem. Sous la iveRépublique, en France, le terme de sénateur fut remplacé par celui de Conseiller de la République: Les membres du Conseil furent tout d'abord désignés comme « Conseillers de la République ». Le 16 décembre 1948, cependant, par la résolution n 11-10, ils se donnèrent le titre de « sénateurs, membres du Conseil de la République » (Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 264).
C. − P. anal., fam. ou plais.
1. Membre d'une assemblée quelconque, ayant parfois des pouvoirs occultes. Comme la République politique, la République des lettres comporte ses sénateurs, ses octogénaires (Arts et litt., 1936, p. 38-2).
2. Pop. Symbole de personnage important, plein de dignité; en partic., bourgeois bien habillé (d'apr. France 1907).
[Corresp. à sénat D] Habitué d'un sénat corporatif (d'apr. Esn. 1966).
Arg. Ivrogne, mendiant. V. sénat D ex. de Delesalle.
3. Expr. Train* de sénateur.
4. Empl. adj., p. métaph. Alors, brigand, je vins; je m'écriai: Pourquoi Ceux-ci [les mots] toujours devant, ceux-là toujours derrière? (...) Plus de mot sénateur! plus de mot roturier! (Hugo, Contempl., t. 1, 1856, p. 51).[Jésus] allait hériter des peuples diplomates. Et des consternements d'un peuple sénateur (Péguy, Éve, 1913, p. 853).
D. − ZOOL. [N. vulgaire de la mouette blanche] Sénateur, Mouette blanche (...) Rare en France (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 82).
Rem. Sénateur ne s'emploie qu'au masc., même lorsqu'il s'agit de parlementaires du sexe féminin; sénatrice ne s'utilise que dans certains pays pour désigner la femme du sénateur (v. infra rem.): Hélène Luc, qui abandonne rarement son sourire et fait preuve d'une affabilité pas toujours de mise chez ses camarades, mérite un titre qu'a priori on ne s'attend pas voir décerné sur les bancs de l'extrême gauche de l'hémicycle: celui de sénateur (trice?) la plus élégante du Palais du Luxembourg (Libération, 29 sept. 1986, p. 7, col. 1).
REM.
Sénatrice, subst. fém.,hist. Femme d'un sénateur dans certains pays comme la Pologne, la Suède. (Dict. xixeet xxes.). [En France] Gén. p. plaisant.: Ces chocolats n'étaient pas empoisonnés, bien qu'ils eussent été envoyés par MmePluvignec − il paraît qu'il faut dire aussi « grand'mère », − l'encore belle sénatrice du Morbihan (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 22).
Prononc. et Orth.: [senatœ:ʀ]. Ac. 1694, 1718: se-; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. Ca 1160 senator (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 531); 1668 aller son train de sénateur (La Fontaine, Fables, VI, 10, éd. H. Regnier, t. 2, p. 33, ligne 20). Empr. au lat.senator, -oris « id. », dér. de senatus, v. sénat; cf. les subst. fém. senatresse « femme de sénateur » xves. [ms.] (Vie Ste Febronne, Richel. 2096, f o24 r ods Gdf.) et sénatrice « id. » dep. av. 1622 (Fr. de Sales, Lettres, 1009 − XVI, 250 − ds Hug.), lat. médiév. senatorissa « id. » déb. xes. ds Nierm., b. lat. senatrix, -tricis « sénatrice » vies. ds Blaise Lat. chrét. Fréq. abs. littér.: 702. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 300, b) 1 151; xxes.: a) 1 102, b) 595.
DÉR.
Sénatorerie, subst. fém.,hist. [Sous le Consulat et le Premier Empire] a) Dotation foncière viagère accordée à certains sénateurs. L'action des deux pouvoirs précités peut seule assurer au peuple un bien-être que la philosophie lui donne en fumées de souveraineté, en pain noir, en haillons, tandis que ses constitutions libérales jettent des sénatoreries de 50,000 fr de rente à la tête de banquiers déjà rentés à 100,000 écus (Fourier, Nouv. monde industr., 1830, p. 66).b) District dans lequel un sénateur jouissait de certains privilèges. Un sénateur de l'empire, ancien membre du conseil des cinq-cents favorable au dix-huit brumaire et pourvu près de la ville de Digne d'une sénatorerie magnifique, écrivit au ministre des cultes, M. Bigot de Préameneu, un petit billet irrité et confidentiel (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 14). [senatɔ rri]. Att. ds Ac. 1878. 1resattest. 1803 (Boiste: Sénatorerie, s. f. fonctions, arrondissement, résidence d'un sénateur), 1804 « dotation ou majorat d'un sénateur, résidence où il jouissait de certains privilèges, sous le premier empire en France » (Sénatus-consulte du 14 nivôse an XI − 4 janv. 1804 − titre I ds B. des lois, 3esérie, t. 7, p. 317); dér. sav. de sénateur, suff. -erie*; cf. le lat. médiév. senatorium « rang; classe sénatoriale » ca 1362 ds Latham.