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RUBIS, subst. masc.
A. − MINÉRALOGIE
1. Pierre précieuse transparente d'un rouge vif; variété de corindon. Rubis ardent, enflammé, étincelant, précieux, riche, vif; le chatoiement, l'éclat, l'éclair, le feu, la flamme, la pourpre du rubis. Le rubis oriental est un corindon (...) d'un beau rouge qui, par sa pesanteur spécifique 4,283, son éclat et son velouté, est supérieur aux autres pierres précieuses et ne le cède qu'au diamant (Biblet. 51912).V. escarboucle ex. de Metta, émeraude ex. de Lapparent.
P. méton. Cette pierre taillée en bijou. Garniture de rubis; le rubis d'une bague; coupe, salière incrustée de rubis. La quadruple rangée de femmes qui encadrait l'immense salon du sénateur, (...) cette bordure de diamants, de rubis, de gerbes d'or et de têtes parées dont l'éclat faisait presque pâlir le feu des bougies (Balzac,Paix mén., 1830, p. 523):
Le rubis [it. ds le texte] est l'emblème de l'amour; il combat les épidémies, les cauchemars et la mélancolie; il augmente l'intelligence et procure l'oubli des chagrins sentimentaux; les ducs de Bourgogne l'épinglaient à leur barrette quand ils partaient en expédition guerrière. Isabeau de Bavière fit broyer ses joyaux de rubis et de perles pour vaincre l'obésité... Metta,Pierres préc., 1960, p. 99.
2. Rubis balais, rubis spinelle. Variété de spinelle (aluminate de magnésie). Il est un autre rubis (...) qui va du rouge ponceau, comme le rubis spinelle, au rouge lie de vin comme le rubis balais (Biblet. 51912).La composition de l'espèce [des spinelles] est assez variable, la magnésie pouvant être partiellement remplacée par l'oxyde ferreux (...) et la chaux (...). La couleur est très variable; elle peut être: rouge foncé rubis spinelle; rose rubis balais (Lapparent,Minér., 1899, p. 510).
3. Rubis du Brésil. ,,Le rubis du Brésil ou naturel est considéré communément comme une variété de la topaze`` (Comm. t. 2 1839). Rubis de Bohême. ,,Tantôt le grenat pyrope, tantôt le quartz rose`` (Brard 1838). Rubis de Hongrie. ,,Grenat`` (Brard 1838). Rubis occidental. ,,Quartz rose`` (Brard 1838).
4. Spécialement
a) GRAV. Pointe de rubis. Instrument pour dessiner sur cuivre. On dessine sur le cuivre avec un stylet d'acier ou une pointe de rubis, comme on le ferait à la plume (Arts et litt., 1935, p. 28-14).
b) HORLOG. Rubis ou, p. ext., pierre dure (le plus souvent cristal de roche) qui sert de pivot de rouage d'horlogerie. Outre l'emploi très fréquent du rubis dans les objets de joaillerie, il trouve encore une consommation considérable dans l'horlogerie: c'est sur cette pierre, dont la dureté est supérieure, que roulent les pivots des montres (Comm.t. 21839).Une idée enfantine (...) me fait imaginer les villes d'après le produit qui les rend célèbres: ainsi (...) Genève est une montre avec quatre trous en rubis (Gautier,Italia, 1852, p. 3).
B. − P. anal. [P. réf. à la couleur rouge du rubis]
1. Couleur rouge éclatante. Toutes les différentes nuances entre l'orangé pâle et le rubis foncé ou pourpre (Nosban,Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 138).La topaze ou le rubis d'un vin (Faure,Hist. art, 1921, p. 56).
De rubis, loc. adj. Ses lèvres de rubis, larges roses de feu, comme on en voit en rêve, et dont le fier carmin, d'un sourire enchanté, ressemble à du sang frais sur le tranchant d'un glaive (Banville,Exilés, 1874, p. 93).
En appos. à valeur d'adj. inv. D'un rouge éclatant, brillant. Une cinquantaine de pots, remplis d'une gelée rubis (Martin du G.,Thib., Belle sais., 1923, p. 905).Un salon rubis et or (Maurois,Disraëli, 1927, p. 89).
[Sert parfois à nuancer la couleur rouge] Mais qu'est-ce que tu dirais d'une robe de drap rouge (...) d'un rouge un peu nourri (...) un rouge rubis (...) avec une veste en loutre (A. France,Anneau améth., 1899, p. 310).
2. Fam., vieilli, au plur. Boutons rouges qui viennent sur le nez, sur le visage, notamment chez un buveur. Nez, visage couvert de rubis. Au bout d'un temps difficile à déterminer, Caroline se regarde dans la glace, au dessert, et voit des rubis fleurissant sur ses pommettes et sur les ailes si pures de son nez (Balzac,Ptes mis., 1846, p. 62).Mon nez, malgré la fortune, Sera brillant de rubis (MmeV. Hugo, Hugo rac., 1863, p. 173).V. améthyste ex. 5.
3. Loc. fam. fig.
a) Faire rubis sur l'ongle (vieilli). Vider son verre jusqu'à la dernière goutte, de sorte que celle-ci puisse tenir sur l'ongle sans s'écouler; finir jusqu'à la dernière goutte. Quand les verres furent vidés, chacun fit rubis sur l'ongle pour montrer qu'il avait bu consciencieusement sa rasade (Gautier,Fracasse, 1863, p. 383).
b) (Faire) payer rubis sur l'ongle. ,,(Faire) payer exactement et avec la derrière rigueur`` (Ac.). Synon. payer comptant.Arg. de la prostitution, vieilli. Rubis sur pieu. ,,Argent comptant, dans l'ancien jargon des filles, c'est-à- dire argent sur le lit`` (Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 339).
4. ORNITH. [Parfois associé à un autre nom de pierre précieuse] Colibris de couleurs vives, principalement sur la tête et la gorge. Rubis émeraude. Perdrix rouge, rubis, oiseau précieux de cette désolation (Renard,Journal, 1900, p. 623).V. améthyste ex. 8.
Prononc. et Orth.: [ʀybi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 rubis forme plur. « pierre précieuse d'un rouge vif » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14773 ds T.-L.); 1228 rubi balois, balaiz rubiz « rubis d'un rouge léger » (J. Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 4830, 3351); b) 1783-88 rubis du Bresil « topaze » (Buffon, Hist. nat. des minéraux, t. 3, p. 530); 1768 rubis de Bohême « variété de quartz rose » (Valm.); 2. 1539 « boutons, taches qui apparaissent sur le nez, surtout chez un buveur » (G. Corrozet, Blasons domestiques, Blas. de la cuisine ds Gdf. Compl.); 3. 1640 « boire tout et puis égoutter la dernière goutte sur l'ongle » (Oudin Ital.-Fr.: faire rubis sur l'ongle); 1685 payer rubis sur l'ongle « payer exactement et immédiatement » (Fur.); 4. 1704 « couleur rouge éclatante, objets de cette couleur » (Trév.); 5. 1791 « nom donné à des colibris de couleur vive » (Valm.); 6. 1801 « pierre dure servant de pivot à un rouage d'horlogerie » (Fourcroy, Système des connaissances chim., t. 2, p. 293). Empr. au lat. médiév.rubinus « rubis » (dér. de rubeus « rouge »), la forme du plur. rubis a fait disparaître rubi vers le xvies.; on trouvait également la forme robin (ca 1165, Benoît de Ste-Maure, op. cit., 13407 ds T.-L.) jusqu'au xiiies.; la forme fr. s'explique par l'infl. de la forme prov. robi où le -n était normalement tombé (v. FEW t. 10, p. 535a, 536a). Pour 3, cf. Rey-Chantr. Expr. Fréq. abs. littér.: 368. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 558, b) 698; xxes.: a) 629, b) 336. Bbg. Quem. DDL t. 16.