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ROYAUME, subst. masc.
A. −
1. État gouverné par un roi ou par une reine. Royaume de Belgique, de Grèce, de Naples; capitale, provinces d'un royaume; grand, petit royaume; les royaumes de l'Europe, de l'univers. Les auteurs (...) n'ont pas hésité (...) à franchir à maintes reprises les frontières du royaume de France (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 644):
... Albert, marquis de Brandebourg (...) se rendit seul maître de la Prusse, qui prit alors le nom de Prusse ducale. Ce nouveau duché fut érigé en royaume, en 1701, sous l'aïeul du grand Frédéric. Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 479.
Empl. abs. [Désigne le royaume dont il est question dans le cont.] Lieutenant-général du royaume; les grands du royaume; les lois fondamentales du royaume; dans, par tout le royaume; hors du royaume; dans l'étendue du royaume. Les divers ordres du royaume revêtus des habits de leur état (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1585).
P. méton. Ensemble des habitants d'un royaume, du royaume dont il est question. Aucune exécution ne répugnait à sa fidélité. Il aurait égorgé tout le royaume si je lui avais commandé de le faire (About, Roi mont., 1857, p. 225).V. extraordinaire ex. 2.
Loc. fig. Pas pour un royaume. Pour rien au monde. Synon. plus cour. pas pour un empire.Je ne ferais pas cela pour un royaume, je n'irais pas là pour un royaume (Ac.1798-1935).
2. Loc. (servant à désigner des royaumes partic.)
a) Vx ou littér. Le royaume des lis/lys. Le royaume de France. Ses vignes avaient été épargnées par les capitaines tant Armagnacs que Bourguignons qui ravageaient la Champagne (...) pour la douceur avec laquelle il avait traité les deux partis qui déchiraient le royaume des lys (A. France, Clio, 1900, p. 138).
b) Vieilli. Les (trois) royaumes(-)(unis). Au xixes., ensemble politique formé de la Grande-Bretagne (Angleterre et Écosse) et de l'Irlande. À vrai dire, et à parler sérieusement, c'est le plus honnête homme des trois royaumes (Vigny, Chatterton, 1835, iii, 4, p. 322).La Grande-Bretagne consentait à intervenir pour la délivrance de Ferdinand, si j'entrais dans les vues des Royaumes-Unis (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 196).Voici ce qui avait extirpé une exclamation au plus parfait gentleman des trois royaumes unis (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 172).
c) Le Royaume-Uni. Au xixes. et au début du xxes., synon. de les trois royaumes; à partir de 1923, ensemble politique formé de la Grande-Bretagne et de l'Irlande du Nord. Monsieur Phileas Fogg était l'homme le plus exact et le plus sédentaire du Royaume-Uni (Verne, Tour monde, 1873, p. 4).L'on prévoyait alors qu'en 1975 près de la moitié de l'électricité du Royaume-Uni serait d'origine nucléaire (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 109).
3. [P. allus. à des phrases hist., littér. ou relig.]
a) La grande pitié* qu'il y avait dans le royaume de France.
b) Il y a quelque chose de pourri* dans le royaume de Danemark.
c) [P. allus. à la phrase de Richard III, roi d'Angleterre, sur le champ de bataille de Bosworth où il fut vaincu et tué; phrase reprise par Shakespeare dans Richard III, V, 4: Mon royaume pour un cheval] Un poème! un poème! mon royaume pour un poème! mon royaume pour un cheval! comme dit Richard III (Lamart., Corresp., 1830, p. 42).
d) [P. allus. au N.T., Matth. XII, 25, Marc III, 24, Luc XI, 17: Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine] La congrégation, ce pauvre petit royaume, est divisée contre elle-même (M. de Guérin, Corresp.1833, p. 108).V. chausses ex. 3.
B. − LITT., MYTH., RELIG.
1. Gén. littér. Royaume infernal, noir, sombre; royaume de Pluton, de l'ombre, de la mort, des morts, des ombres; noirs royaumes; sombre(s) royaume(s). Enfers, séjour des morts. Heureuses divinités qui folâtrez sans cesse sous des cieux toujours bleus, tandis que je suis condamné aux sombres cloaques du royaume infernal! (Crémieux, Orphée, 1858, i, 4, p. 37).[Vial] se campa devant moi, pareil à un mitron des noirs royaumes (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 31).V. ombre1II C 3 ex. de Vialar.
2. Royaume céleste, éternel; céleste royaume; royaume du ciel, des cieux. Paradis. Le prêtre réfractaire Bernier (...) promettait la victoire à ces malheureux et le royaume du ciel à ceux qui mourraient pour Louis XVII (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 215).Et le pauvre trouvé dans la neige à Noël Est entré de plain-pied au Royaume éternel (Jammes, Géorgiques, Chant 7, 1912, p. 86).
3.
a) THÉOL. JUDÉO-CHRÉT. Royaume céleste, royaume de Dieu, du Père, du ciel, des cieux, de Jésus-Christ, du Christ et, absol., Royaume. Règne de Dieu, du Christ; communauté des croyants vivant de l'enseignement du Christ; communauté des saints. Attente du Royaume. [L'abbé Ardouin] te parlait de ces enfants à qui il faut ressembler pour entrer dans le royaume du Père (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 139).Les Églises chrétiennes (...) vivent de la promesse du Royaume qui vient et qui déjà est à l'œuvre dans le monde de l'homme (Univers écon. et soc., 1960, p. 66-1).
[P. allus. au N.T., Jean XVIII, 36: Mon règne, mon royaume n'est pas de ce monde (v. règne C)] . Lui [l'archevêque de Bragues]!... Son royaume est de l'autre monde (Lemercier, Pinto, 1800, i, 2, p. 37).Son royaume [du poète] n'est pas de ce monde, et ses édifices ne pèsent pas sur la terre (Arts et litt., 1936, p. 38-16).
b) P. anal., PHILOS. Royaume des fins. Règne des fins (v. règne C). N'en est-il pas ainsi dans la morale de Kant lui-même? L'homme n'y est qu'un membre du royaume des fins (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 138).
4. HIST. LITTÉR. Royaume de Tendre. V. tendre2B 2 b.
C. − P. anal. ou au fig. Espace, endroit, domaine concret ou abstrait propre à une personne, à un animal, à une chose, où une personne, un animal, une chose domine par des qualités qui lui sont propres. Royaume intérieur; royaume de l'esprit, de la pensée; royaume des songes. Il faut d'abord que je vous montre la maison, le jardin, tout notre petit royaume (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 117).Nous entrons éblouis dans le jeune royaume du genêt et des ajoncs! (Colette, Belles sais., 1954, p. 160).
Loc. proverbiale. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. V. borgne1.
Plais. Le royaume des taupes. Le cimetière. On se serait cru logé devant le Père-Lachaise, en plein royaume des taupes (Zola, Assommoir, 1877, p. 687).
Prononc. et Orth.: [ʀwajo:m]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 reialme « État gouverné par un roi » (Roland, éd. J. Bédier, 2914); 2. 1266 Dieu roiaume « paradis » (Rutebeuf, Complainte d'Outremer, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 448, vers 113). Altér. par croisement avec royal* de l'a. fr. reiame « id. » ca 1200 (Jean Renart, L'Escoufle, éd. Fr. Sweetser, 1524: roiame) − mil. xives. (Prise de Pamp., 582 ds Gdf. Compl.), du lat. regimen, -inis « direction, gouvernement », v. régime; cf. l'a. prov. regeme « royaume » xiie-xiiies. ds Rayn. t. 4, p. 68a et Levy Prov. et reialme « id. » xiiie-xves. ds Pansier. Fréq. abs. littér.: 3 591. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 818, b) 3 246; xxes.: a) 3 258, b) 4 900. Bbg. Baist (G.). Banse, bouleau, bride... Rom. Forsch. 1906, t. 19, pp. 639-640. − Carmignac (J.). Règne de Dieu ou royaume de Dieu? Foi Lang. 1976, n o1, pp. 38-41. − Quem. DDL t. 30 (s.v. Royaume(-)Uni).