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RAFFINER, verbe trans.
A. − Empl. trans.
1. CHIM., INDUSTR. Rendre plus fin en débarrassant (une matière) de ses impuretés; opérer le raffinage (d'une matière). Synon. affiner, purifier.Raffiner le papier, le pétrole brut. Dans quelques années, j'espère que chacun d'eux [des érables] me donnera cinq livres de sucre. Déjà on commence à le raffiner (Crèvecœur, Voyage,t. 1, 1801, p. 281).Voici Bayonne, la ville bâtie par les Rockefeller pour raffiner leur pétrole (Morand, New-York,1930, p. 48).
2. Au fig.
a) Rendre plus délicat, plus subtil, plus recherché et élégant. Synon. affiner, fignoler (fam.), subtiliser (littér.).Raffiner qqn, son comportement. À force de pousser la science dans le sens des spécialités, de raffiner les détails (...), on arrive à une sorte de quintessence où tout se décompose (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 282).Aristide était un garçon dont l'éducation, un peu trop rustique, n'avait raffiné ni les manières ni le langage (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 5).
Empl. pronom. Devenir plus délicat, plus cultivé. Du jour Où la société s'aiguise et se raffine Dans ses nombreux rapports, l'humanité décline Les actes violents (Barbier, Satires,1865, p. 114).
b) Absol. Rechercher dans quelque chose ce qui est le plus délicat, le plus subtil. Synon. subtiliser.Il s'appliqua, réfléchissant parfois sur une phrase, la tête entre les mains, raffinant, se riant à lui-même, quand il avait trouvé une expression tendre (Zola, Nana,1880, p. 1304).Si l'on voulait raffiner, on pourrait dire... (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 186).
B. − Empl. trans. indir. Raffiner sur
1. Pousser à l'extrême le souci des détails, du soin et de l'élégance. Raffiner sur tout; raffiner sur l'honneur, sur l'hygiène, sur la propreté. En robe blanche d'infirmière, il n'est guère facile de raffiner sur la toilette (Benjamin, Gaspard,1915, p. 91).V. bourreler2ex. 2.
[Avec une autre prép.] L'on conçoit clairement que les mathématiques pourront raffiner autant qu'elles voudront dans leurs opérations (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 257).V. artificieux ex. 2.
2. Parfois péj. Pousser très loin, trop loin dans (un domaine donné). Synon. pinailler (fam.).Raffiner sur un détail. Cette inquiétude développait chez lui une tendance à raffiner sur la précision, à pousser trop loin ses recherches (Chardonne, Épithal.,1921, p. 160):
À force de raffiner sur sa manière, de compliquer les choses, il [Corneille] en arrive à composer un pastiche de pastiche, comme si Héraclius n'était qu'une seconde mouture de Rodogune. Brasillach, Corneille,1938, p. 253.
[Avec une autre prép.] Quand on a l'honneur d'être, à un pareil degré, passionné et réfléchi, il faut soigner en soi une particularité aussi piquante. Raffinons soigneusement de sensibilité et d'analyse (Barrès, Homme libre,1889, p. 13).
Prononc. et Orth.: [ʀafine], (il) raffine [ʀafin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Débarrasser (une substance) de ses impuretés 1. 1519 (Registre des Consaux 1519-1522, Arch. de Tournai, 3 janv. ds Gdf. Compl.: a raffiné et rabillié les salpetres de ladicte ville); 2. 1669 métall. (Widerhold Fr.-all.: rafiner [...] Expurgare metallum); 1671 (Pomey: raffiner de l'or); 1690 (Fur.: les metaux se raffinent); 3. 1680 sucr. (Rich.: rafiner le sucre [...] sucre rafiné); 4. 1690 fromage (Fur.: fromage raffiné); 5. 1765 papet. (Encyclop. t. 11, p. 836b, s.v. papeterie: rafiner [les chiffons sortant du dérompoir]); 6. 1890 pétrole (Lar. 19eSuppl., s.v. pétrole: le naphte est raffiné [...] pétrole raffiné); 1932 part. passé subst. « pétrole raffiné » (Romains, Hommes de bonne volonté, t. 3, XVI, p. 208 ds Rob.). B. Rendre plus fin, plus délicat, plus subtil 1. a) 1600 (O. de Serres, Théâtre d'agriculture, lieu 6, chap. XXI, p. 656: l'art d'enter [...] raffiné par nouvelles additions); 1604 fig. (A. de Montchrestien, David, éd. L. Petit de Julleville, acte II, p. 212: Et purgez nos esprits et raffinez nos ames); 1608 (M. Regnier, Satyre, IX, 51 ds Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 95: leur experience A rafiné les vers fantastiques d'humeur Ainsi que les Gascons ont fait le point d'honneur); 1642 part. passé adj. (La Mothe Le Vayer, Vertu des païens, II, Avant-propos ds Littré: la plus raffinée perfection); 1853 part. passé subst. « caractère raffiné de quelque chose » (Sainte-Beuve, Caus. lundi, 2eéd., Paris, 1854, t. 7, p. 425: le raffiné des sentiments); b) 1666 absol. « rechercher la délicatesse, la subtilité » (Boileau, Satire, III, 125, éd. A. Cahen, p. 54: Quand on parle de sauce, il faut qu'on y raffine); 2. a) 1617 part. passé subst. les r'afinez, rafinez d'honneur « gentilshommes chatouilleux sur le point d'honneur » (D'Aubigné, Faeneste, l. I, chap. 8 et 9, éd. H. Weber, p. 689 [cf. la citat. de Régnier, supra]); b) 1646 part. passé adj. et subst. « (personne) qui est d'une grande délicatesse, finesse, subtilité » (F. Maynard, Poésies, éd. F. Gohin, p. 73: Ces Catholiques rafinez; p. 21: la troupe des Rafinez); 1651 adj. (Scarron, Roman comique, II, 19 ds Romanciers du XVIIes., éd. A. Adam, p. 785: un Amant bien raffiné). C. 1660 absol. « pousser à l'extrême, exceller » (Corneille, Suite du menteur, I, 6, vers 377: c'étoit en menterie un auteur très-célèbre, Qui sut y raffiner de si digne façon); av. 1704 part. passé adj. « qui témoigne d'une extrême recherche » (Bourdaloue, Mystère Épiphanie, t. I, p. 127 ds Littré: du libertinage raffiné). Dér. de affiner*; préf. r- (re-*). Au sens A 3, cf. m. fr. refiner (1468, texte ds L. de Mas Latrie, Hist. de l'île de Chypre, t. III, p. 219 cité par R. Arveiller ds Mél. Horrent (J.), p. 11: pour le refiner [le sucre]). Fréq. abs. littér.: 113.