Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RÉSIGNATION, subst. fém.
A. − DR. [Corresp. à résigner A 1] Action de résigner. Synon. abandon, renonciation à.En 1637, Molière n'ayant que quinze ans fut pourvu de la charge de tapissier et valet de chambre du roi en survivance de son père qui, par la résignation de son frère cadet, jouissait de la charge depuis déjà six ans (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t. 6, 1863, p. 269).
DR. CANON. ,,Démission du titulaire d'un bénéfice ecclésiastique en faveur d'une personne déterminée remplissant les conditions requises pour l'obtenir`` (Lep. 1948). La (...) résignation en faveur de quelqu'un, est une pratique en usage dès le XIIesiècle en matière bénéficiale: le clerc pourvu d'un bénéfice pouvait y renoncer en faveur d'un tiers (FédouMoy. Âge1980).
B. −
1. Résignation à
a) [Corresp. à résigner B 1 a] Action de se résigner; résultat de cette action. Synon. consentement, soumission.Il faut être préparé à tout, par une parfaite résignation à la volonté divine (Lamennais,Lettres Cottu,1818, p. 9).[Les moralistes, les philosophes] n'ont recommandé aux hommes que la résignation à la destinée (Delacroix, Journal,1847, p. 189).
b) [Corresp. à résigner B 1 b] Action de se résigner; résultat de cette action.
Résignation à + subst.Il n'y a pas de résignation au mal, il n'y a pas de résignation au mensonge, il n'y a qu'une seule chose à faire à l'égard de ce qui est mauvais, et c'est de le détruire! (Claudel,Père humil.,1920, I, 3, p. 507).
Résignation à + inf.Il avait trouvé, depuis son entrée au collège, tant de dureté, et tant de cruauté même, que cette marque de tendresse (...) abolit tout son courage, toute sa farouche résignation à souffrir (Larbaud,F. Marquez,1911, p. 83).
Vieilli. Résignation de + subst.La résignation qui nous est la plus difficile est celle de notre ignorance. Pourquoi nous résignons-nous à tout, excepté à ignorer les mystères de l'Éternité? (Vigny, Journal poète, 1832, p. 967).
2. [Sans compl.; corresp. à résigner B 2] Attitude d'une personne qui accepte, sans se révolter, une chose pénible, désagréable qu'elle juge inévitable. Synon. acceptation, soumission.Alors que partout on ne parlait que de résignation et de soumission, ils avaient trouvé [les étudiants alsaciens] un chef militaire (...) qui au lendemain même de la défaite parlait de se battre et croyait à la victoire (Le Monde,19 janv. 1950, p. 9, col. 4).Il y avait de la mélancolie dans sa résignation: la silencieuse blessure que je devinai en lui le dota d'un nouveau prestige (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p. 73).
− Dans le domaine relig.Accepter sa démolition graduelle, sa limitation fatale, demande de la vraie force d'âme, bien plus que je n'en ai, ou du moins de la résignation religieuse (Amiel, Journal,1866, p. 430).La résignation chrétienne est sincèrement considérée et blâmée par beaucoup d'honnêtes gens comme un des éléments les plus dangereusement assoupissants de l'« opium religieux » (Teilhard de Ch., Milieu divin,1955, p. 97).
[En parlant du comportement d'une pers., de sa manière d'être, etc.] Qui révèle cette attitude. Sourire, geste de résignation. L'homme poussa un soupir de résignation (Romains,Hommes bonne vol.,1932, p. 94).
Prononc. et Orth.: [ʀeziɳasjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. A. 1265-70 [ms. fin xiiies.] resination « action de se démettre d'une fonction, d'un mandat, d'un office » (Statuts de l'hôtel-Dieu de Vernon ds L. Le Grand, Statuts d'hôtels-Dieu, Paris, 1901, p. 153); 1518 faire résignation a (ds Mém. Soc. hist. Paris, XIV, 18 ds Gdf. Compl.). B. 1. 1656 resignation de soi-même « renoncement à soi-même » (Corneille, Imitation, III ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 8, p. 448); 2. 1671 résignation à la volonté de Dieu (Pomey); 3. av. 1704 « acceptation stoïque de ce qu'on ne peut empêcher » (Fléchier ds Trév.: Dieu éprouva sa résignation par de longues infirmitez). A empr. au lat. médiév. resignatio « action de céder (un bénéfice, un office) » (1180 ds Latham). Les sens B, formés d'apr. résigner* B. Fréq. abs. littér.: 1 140. Fréq. rel. littér.: xixes.: 1 823, b) 1 436; xxes.: a) 1 873, b) 1 395.